Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANOMÉEN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 374-375).
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ANOMÉEN, ou ANOMŒEN, ÉENNE. s. m. & f. Anomœus. Ce mot est grec, composé de l’α privatif & du nom ὁμοῖος semblable ; & signifie, différent, dissemblable. Ce nom fut donné dans le quatrième siècle aux Purs-Ariens, parce qu’ils nioient non-seulement la consubstantialité du Verbe ; mais même qu’il fût d’une nature semblable à celle du Pere : & on leur donna par opposition aux Demi-Ariens, qui nioient à la vérité la consubstantialité du Verbe ; mais qui avouoient qu’il étoit semblable au Pere. Les Demi-Ariens condamnerent les Anomœens l’an 359, au conciliabule de Séleucie ; & les Ariens condamnerent les Demi-Ariens dans le concile de Constantinople, & l’année suivante dans celui d’Antioche, ôtant le mot ὁμοῖος, semblable, de la formule de Rimini, & de celle de Constantinople ; & assurant que le Fils de Dieu avoit non-seulement une substance, mais même une volonté différente de celle du Pere, & c’est pour cela qu’ils furent nommés Ἀνομοιοι, Anomœens, Sozom. Liv. IV, ch. 13, & 28. Liv. VI, ch. 26. Socrate, Liv. II, ch. 35 ; Théodoret, Liv. IV. S. Epiphane, Hær. 57, ou 77.