Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANDOUILLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 339-340).

ANDOUILLE. s. f. Mets que les Charcutiers préparent avec des boyaux de cochon enfermés dans un autre boyau, qui s’appelle, pour cet effet, la robe de l’andouille. Hilla. Il s’en fait aussi avec de la chair hachée, & assaisonnée d’oignon & d’épices. Il y a aussi des andouilles de veau. M. Chomel donne deux manières de les faire, dans son Dictionnaire économique, au mot Andouille. Les andouilles de Troies & de Blois sont les plus renommées. ☞ Il y a aussi des andouilles de Carême que l’on fait avec de la chair de quelques poissons, comme anguilles, tanches, carpes, morue fraîche, brochets, le tout bien pilé dans un mortier avec des assaisonnemens convenables, & enfermé dans des peaux d’anguilles. On marine ensuite ces andouilles, on les fume ; & pour les manger, on les fait cuire dans du vin blanc avec de fines herbes. Ce mot vient du latin indusiola, selon quelques-uns ; mais il y a plus d’apparence qu’il vient d’anduiller, vieux mot celtique, ou bas-breton, signifiant la même chose. M. Huet le fait venir d’edulium.

Andouilles de tabac. Ce sont des feuilles de tabac préparées & mises ensemble, de manière que pour leur longueur & leur figure, elles ont assez de ressemblance avec les andouilles des Charcutiers, avec cette différence pourtant, qu’elles sont plus enflées au milieu qu’aux extrémités. Les plus grosses andouilles de tabac ne passent pas dix livres, & les plus petites n’en ont pas moins de cinq.