Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANCOLIE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 336).
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ANCOLIE. s. f. Aquilegia. On se sert peu du mot d’Aquilina. Plante dont la racine est vivace, blanche, douce au goût, branchue, épaisse à son collet d’environ un pouce. Ses feuilles sont portées par des pédicules divisés en trois branches : chacune de ces trois branches est encore partagée en trois autres plus petites, qui portent à leurs extrémités des feuilles larges d’un pouce environ, obtuses, échancrées le plus souvent en trois, & crénelées sur leurs bords. Elles sont d’abord d’un vert assez gai, qui brunit ensuite, & devient plus foncé en-dessus, & beaucoup plus pâle en-dessous. Les tiges qui s’élevent d’entre ces feuilles, sont assez minces, quoique roides & fermes, branchues, & hautes de trois à quatre pieds, garnies de quelques feuilles qui diminuent dans leur volume, à mesure qu’elles approchent de l’extrémité des tiges. Ces branches portent des fleurs à plusieurs pétales ; dont les unes sont roulées en cornets, & les autres sont aplaties. La couleur de ces fleurs varie beaucoup ; l’arrangement & le nombre des pétales des fleurs de l’Ancolie ne sont pas constans ; on en trouve dont les fleurs sont à cinq rayons en manière d’étoile ; on les a nommées Ancolies étoilées, Aquilegiæ stellatæ. Il y en a aussi à fleurs plus ou moins doubles. Le pistil de la fleur de l’Ancolie devient un fruit composé de plusieurs gaines ramassées, longues d’un pouce environ, & qui renferment de petites semences un peu aplaties, noires & luisantes. La semence d’Ancolie est apéritive, bonne pour la jaunisse, & antiscorbutique. On appelle l’Ancolie en latin Aquilegia, ab Aquila, parce qu’on a comparé les cornets des fleurs de l’Ancolie aux serres d’un aigle. On la nommait autrefois Colombine, à cause d’une prétendue ressemblance de ces cornets avec le bec d’un pigeon ; mais ce mot n’est plus guère usité que chez les Anglois.