Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANACTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 323).

ANACTE. s. m. Terme de Mythologie. Anax, Rex. Ce mot est grec, & signifie, Roi. Les Grecs le donnoient à des Rois qui s’étoient distingués par de belles actions, & qu’ils mettoient pour cela au nombre des Dieux.

☞ Ce nom, dit Moréti, étoit commun à trois anciens Dieux prétendus, qu’on disoit nés à Athènes, de Jupiter, l’un des premiers Rois du pays, & de Proserpine. Cicéron les nomme Tritopatreus, Eubuleus, Dionysius, & dit qu’ils furent aussi connus sous le nom de Dioscures, qui leur fut commun avec d’autres Dieux. Quelques-uns les confondent avec les Curètes, d’autres avec les Cabires. Ils avoient à Athènes un temple nommé Anacée, où l’on célébroit en leur honneur une fête de même nom. On doit s’en tenir à ce que dit Ciceron. On a eu tort de dire que Castor & Pollux étoient les Anactes qui avoient un temple à Athènes.

☞ ANACTES, étoit encore un nom d’honneur donné aux fils & aux freres des Rois de Chypre. Comme les Rois n’étoient occupés que de leurs plaisirs, les Anactes prenoient le soin du gouvernement. C’étoit à eux que les Gergines rendoient compte tous les jours de ce qui se passoit. Ils faisoient ensuite informer de la vérité de ces dénonciations par les Promalanges, & jugeoient sur leur rapport. Leurs femmes s’appeloient Anasses, & se faisoient servir par des femmes nommées Colacydes, instruites à leur épargner toutes sortes de fatigues & de soins.