Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANÆTIS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 324).
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ANÆTIS. s. f. Anætis. Terme de Mythologie. Déesse honorée dans l’Orient. Selon Strabon, Liv. V. les Lydiens l’adoroient. Hérodote & Pausanias disent la même chose : mais Strabon dit qu’elle étoit sur tout honorée par les Arméniens. Les gens les plus distingués de la nation consacroient leurs filles à son service, & les prostituoient publiquement à son honneur. Après quoi ils les marioient ; & c’étoit à qui les auroit pour femmes. Dans la fête & les sacrifices qu’ils lui faisoient, ils s’enivroient tous, hommes & femmes, jusqu’à perdre tout sentiment ; parce que Cyrus, disoient-ils, ayant fait semblant de fuir & d’abandonner son camp où il laissoit beaucoup de vin, ceux qui célébroient les fêtes d’Anætis, qu’on appeloit Sacræ, y étant entrés s’enivrèrent, & furent tous tués par Cyrus. Voyez Strabon, Liv. XI. & XII. Plin. Liv. XXXIII. ch. 4, & Hermolaüs sur cet endroit de Pline. La première statue d’or solide qui ait jamais été faite, avant même qu’on en fît de bronze qui fussent solides, est celle du temple d’Anætis, au rapport de Pline à l’endroit que j’ai cité. On écrit aussi Anaitis & Anetis.