Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMICT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 294).
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AMICT, Quelques-uns écrivent, & tous prononcent AMIT. s. m. Linge béni, de figure carrée, que les ecclésiastiques mettent sur la tête, quand ils se doivent revêtir d’une aube. Amiculum sacrum. Amictus. Il se porte par les Prêtres, Diacres, Sous-diacres & Acolytes, quand ils servent à l’autel. C’est le premier des six ornemens qui sont communs à l’Evêque & au Prêtre. Il désigne la chasteté, parce qu’il couvre le cœur, & il serre le cou, afin que le mensonge ne vienne point à la bouche, comme prétend Bruno, qui a écrit des ornemens épiscopaux. L’Amict se mettoit autrefois sur la tête, comme nous avons dit. C’est pourquoi Clopinel en décrivant les exorcismes, tels qu’on les pratiquoit de son temps, dit :

Où sont-ils qui saints Apostoles
D’aubes vêtus, d’amicts coëffés,
Qui ne sont ceints fors que d’estoles,
Et par le cou prent li malfaits ?

On le met encore quelquefois sur la tête, mais communément on le rabat sur le cou.

Ce mot vient de Amictus, qui, chez les Romains, se disoit d’un vêtement qu’on mettoit sur la tête, & qui couvroit tout le corps, d’où est venu aussi le mot d’aumusse. On l’a aussi appelé en latin superhumerale.