Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMEUTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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AMEUTER. v. a. Assembler les chiens courans pour courir la bête. Canes aggregare. On ameute les jeunes chiens avec les vieux, qui sont déjà exercés, pour dresser.

Ameuter, se dit figurément des personnes qu’on assemble pour faire du bruit ou du mal à quelqu’un. Excitare, stimulare, incendere aliquem in alium. Il a été rechercher tous les ennemis, tous les créanciers de cet homme, & il les a tous ameutés contre lui, il les a excités à le poursuivre. Il y a dans les séditions des boutefeux, des gens qui ameutent le peuple, qui l’excitent à faire du bruit.

Ameuter. Mettre l’union & la concorde dans un corps. Conciliare, consociare. S’attacher à bien ameuter son régiment, à y établir l’union, & à détruire les cabales. Bombelles. Le premier soin des Lieutenans-Colonels doit être de bien ameuter leurs régimens. Id. C’est-à dire, les réunir, y mettre l’union & la concorde. On s’explique de sa peine avec des amis, on en fait part à des parens, on ameute toute une famille. Bourdal. Exh. II. p. 339.

Ameuter, dans sa propre signification, veut dire, attrouper & animer plusieurs personnes pour les faire agir de concert, & se prend en bonne ou mauvaise part, suivant les circonstances.

Ameuter. M. de Bombelles, dans ses Mém. sur le service de l’Infanterie, se sert souvent de ce verbe pour signifier, mettre des soldats dans une même chambrée, afin qu’il se forme entre eux l’union & l’amitié si désirables dans les troupes.

Ameuter, est aussi récip. Il signifie, s’assembler. Convenire. Ils se sont ameutés ensemble.

AMEUTÉ, ÉE. part. Des chiens qui ne sont pas encore bien ameutés. Des gens ameutés.