Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMEUBLIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 291).

AMEUBLIR. v. a. Terme de Palais. Convertir en nature de bien meuble. Rendre meuble ce qui est proprement un immeuble. In supellectilem convertere, supellectili addicere. On stipule dans les contrats de mariage, que de la dot qu’apporte une fille, soit en argent ou en héritages, il en sera ameubli une certaine somme pour entrer dans la communauté, & que le reste demeurera propre à elle, & aux siens. Il a vendu tous ses héritages pour les ameublir, & en disposer plus facilement.

Ameublir, en termes d’Agriculture, donner à une terre de fréquens labours, au point qu’elle devienne comme de la poudre. Terram vertere, invertere. Par ce moyen les arbres profitent de tous les arrosemens du Ciel, qui dissolvent les sels de la terre, en provoquant la fermentation, & font pousser aux végétaux de beaux jets & de longues racines. Il se dit aussi de la terre qui est dans les caisses d’orangers, ou dans des pots de fleurs, lorsqu’elle est endurcie vers la superficie, & qu’on y fait de petits labours pour l’amollir, & pour donner entrée à l’eau qu’on y verse, afin qu’elle pénétre jusqu’aux racines.

Ce verbe en ce sens vient de mobilis, mobile, qui se remue aisément, ou comme on disoit autrefois meuble ; & signifie, rendre mobile. Les Jardiniers disent encore une terre meuble, une terre douce & meuble, pour mobile.

AMEUBLI, IE. part.