Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMBLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 275).
AMBLÉ  ►

AMBLE. s. m. Train, ou certaine allure de cheval, lorsque les deux jambes du même côté se meuvent ensemble & que les deux autres se meuvent après. Asturconis mollis alterno crurum explicatu glomeratio. Tolutarii gradus ; Asturconis incessus ; Tolutarius incessus. C’est la première allure des poulains quand ils ne sont pas assez forts pour trotter. Pour leur entretenir cette allure, on leur met des entraves, & on leur attache des bouchons de foin autour des paturons des jambes de derrière. Cette allure est bannie des manéges, où l’on ne veut que le pas, le trot, & le galop. La haquenée est un cheval qui va l’amble. On appelle un cheval franc d’amble, quand il va l’amble, lorsqu’on le mene en main seulement avec le licou, quand il se met de lui-même à l’amble. On dit d’un cheval, qu’il va l’amble comme une poule d’inde, lorsqu’il a ses allures froides. On dit aussi au pluriel les grands ambles. On a dit ambleure en vieux Gaulois, du latin ambulatura.

Vegéce dit, que l’amble est un petit pas de cheval fort vite, qui plaît à celui qui le monte, qui ne s’enseigne point par art, mais qui vient plutôt naturellement.

On dit proverbialement, mettre quelqu’un aux ambles, ou à l’amble ; pour dire, le ranger à son devoir.

Ménage dérive ce mot de ambulare, qu’on trouve chez les Auteurs latins en la même signification. Nicod le dérive du grec ἀμβλύνω, qui signifie tarder, rompre, parce que l’amble est un train rompu. Les Latins ont appelé un cheval d’amble, ou haquenée, ambulator equus ; Sénéque, tolutarius ; Pline, asturco ; d’autres, gradarius, &c.

Quelques-uns appellent Fausse jambe de devant, un amble dans la vitesse du galop, ou les deux actions du trot & de l’amble dans la vitesse du galop. Newc. Il y a plusieurs chevaux, qui bien qu’ils ne puissent que trotter, étant pressés au manége, vont souvent un amble confus, par fois un amble très-parfait. Id.