Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMBACHT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 271).

☞ AMBACHT. Terme de Topographie, qui se prend aujourd’hui pour une étendue de juridiction, pour un territoire, dont le possesseur a droit de haute & basse justice. On ne se sert de ce terme qu’à l’égard de quelques villes de Flandre. Ce mot est ancien ; mais dans une signification un peu différente, quoique relative. Ennius nomme Ambactus, un esclave loué pour de l’argent, un mercenaire ; & César nomme ambacti, une sorte de cliens, qui, sans être esclaves, étoient attachés à quelque Seigneur. Car en parlant des Cavaliers Gaulois, il dit que chacun d’eux, à proportion de sa naissance ou de son bien, menoit avec lui quantité d’ambactes & de cliens. Le mot d’ambacht dans les Auteurs du moyen âge, signifie office, commission, juridiction d’une ville. Voy. le Gloss. de Du Cange. Quelques-uns croient que ce mot est Gaulois d’origine, & le passage de César dont on vient de parler, semble favoriser ce sentiment. M. Dacier sur Festus le croit latin. Amb ne signifie que circum, & ambactus, circum actus. Voyez Saumaise de Usur. D’autres le dérivent de l’allemand, ampt, office, charge, & acht, achten, honorer, estimer. Le P. Lubin observe qu’ambactum ou ambacta est un mot en usage dans la Flandre Flamingante, où l’on nomme ambacten, pluriel d’ambacht, une espèce de territoire de la juridiction d’une sorte de banc, scamnum, ou séances & offices de judicatures, comme sont les ambachts de Bourbourg, de Bergues, de Furnes, de Cassel & d’Ypres. C’est à-peu-près la même chose que les châtellenies.