Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMAURI

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 269-270).
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AMAURI. s. m. Nom d’homme. Amalaricus, Amalricus. Ce mot nous est venu des Goths, qui disoient Amalaric, comme je l’ai dit ailleurs. Nous en avons fait Amalric : puis changeant al en au, comme il arrive souvent, nous avons dit Amauric, & enfin Amauri. Et en effet on dit Amalaric, ou Amauri, Roi des Visigoths au VIe siècle. Amauric, ou Amauri, est donc en françois la même chose qu’Amalric en langage gothique. Mont-fort l’Amauri. Un Professeur de l’Université de Paris, nommé Amauri, natif de Béne, au diocèse de Chartres, après avoir enseigné la logique & les arts libéraux avec réputation, se crut en état de passer à la théologie. Il aimoit les opinions qui frappent par leur singularité & leur nouveauté. Il forma une secte assez ressemblante à celle des Albigeois. Il ne fut pourtant attaqué juridiquement pendant sa vie que sur une proposition, dans laquelle il enseignoit que tout Chrétien, pour être sauvé, doit se croire aussi fermement membre de Jesus-Christ, qu’il est obligé de croire que Jesus-Christ est né & a opéré pour lui le mystère de la rédemption. Ce nouvel article de foi souleva tous les docteurs de Paris, contre la doctrine d’Amauri. Ils le condamnerent dans une assemblée solennelle, tenue en 1204. La sentence en fut confirmée à Rome, & Amauri en mourut de chagrin. On le trouva après sa mort coupable de bien d’autres erreurs, que ses disciples semerent. Voyez l’Histoire de l’Église Gallic. L. XXIX. Voyez encore Aymeric.