Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMÉTHYSTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 291).
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AMÉTHYSTE. s. f. Quelques-uns disent amathyste ; mais améthyste est beaucoup plus usité ; Ménage n’en convient pas. Pierre précieuse qui est la plus belle après l’émeraude. Amethistus. Quand elle est taillée en cadran à huit pans, elle a la couleur satinée. Quand sa table est ronde, & en cabochon, elle est veloutée. Il y en a de trois sortes. Les Orientales, qui sont les plus dures, les plus rares & les plus estimées, sont de couleur colombine ; celles de Carthagène, de couleur de pensée ; celles d’Allemagne, violettes ; & on les nomme quelquefois Rubis violets, quand leur table est en cabochon. Il y en a aussi d’Orientales qui ont la couleur de pourpre ; d’autres blanches, & semblables au diamant. Les Indiens les mélent ensemble dans leurs ouvrages. Elles ont une grande vivacité & une grande dureté, & reçoivent un poli admirable. On trouve de belles améthystes dans les Pyrénées du côté de la plaine de Vic, & dans les montagnes d’Auvergne. Plutarque dit que son nom vient de ce que sa couleur ressemble au vin trempé d’eau, & non pas à cause qu’elle empêche de s’enivrer, comme plusieurs ont crû fort légérement, qui en pendoient pour cela au cou des buveurs. Ceux qui croient que cette pierre précieuse empêche de s’enivrer, font venir ce mot de l’α privatif, & de μεθύσκω, inebrio.