Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALSINE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 256).
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ALSINE. s. f. Terme de Botanique. Espèce de Morgeline qui croît abondamment le long du chemin d’Orléans à Bourges. Sa racine est fibreuse, chevelue, & divisée en quelques rameaux : elle produit plusieurs tiges qui rampent d’abord à terre, & dont les extrémités se redressent par la suite pour porter les fleurs. Chaque tige n’a qu’un quart de ligne de diamètre, & sept ou huit pouces de longueur ; elle est creuse & marquée de nœuds à l’origine des feuilles ; elle produit quelques branches qui naissent de ces nœuds, & font, avec la tige, un angle assez considérable : les feuilles naissent deux à deux dans toute l’étendue de la tige : elles sont ovales, alongées, terminées en pointe, & pour l’ordinaire un peu courbées dans leur milieu comme la lame d’un sabre ; elles n’ont qu’une ligne dans leur plus grande largeur, & leur longueur n’est que de sept ou huit lignes : l’intervalle d’entre chaque nœud est d’environ un demi-pouce : les fleurs naissent tout au haut de la tige : il n’y en a ordinairement que deux, chacune sur un pédicule fort long qui sort d’entre les feuilles du sommet de la tige ; elles ont bien le caractère de l’alsine ; leurs pétales sont deux fois plus grands que le calice, & sans aucune échancrure : le fruit s’ouvre par le haut en six parties, comme dans les autres espèces de ce genre. {{sc|M. le Monnier, le Médecin.