Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALLÉGER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 235).

☞ ALLÉGER. v. a. Au propre, rendre moins pesant, décharger d’une partie d’un fardeau. Au figuré, rendre moins douloureux, soulager dans le mal. Levare, allevare. On allége un bateau, en le déchargeant d’une partie des marchandises dont il est chargé. Je me sens tout allégé depuis que j’ai quitté mon manteau. Ce plancher est trop chargé, il faut l’alléger. Cette médecine m’a bien allégé. Il est allé philosopher à la campagne pour alléger ses ennuis. Alléger la douleur de quelqu’un. Malherbe a dit :

C’est bien, je le confesse, une juste coutume,
Que le cœur affligé
Par le canal des yeux vidant son amertume,
Cherche d’être allégé.

Des Auteurs plus modernes que Malherbe s’en sont servis aussi ; mais cela n’a pû l’accréditer. Il faut dire en sa place, soulager.

Alléger, se dit en termes de Marine, pour dire, aider à quelque mouvement qui sert à faire soulever, ou pousser en avant quelque chose, ou pour faire parer quelque manœuvre. Ainsi on dit, alléger la tournevire, quand on souleve une corde près du cabestan, qui aide avec le cable à lever l’ancre : alléger le cable, quand on y attache plusieurs morceaux de bois qui le font flotter sur l’eau, & empêchent qu’il ne s’arrête sur les rochers. Alléger les cargue-fonds, ou les cargue-boulines, c’est les mettre en état de se pouvoir servir de ces manœuvres. Alléger un vaisseau, c’est lui ôter une partie de sa charge, afin de le mettre à flot, & le rendre plus léger à la voile.

ALLÉGE, ÉE. part.