Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALEP

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 221).
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ALEP. Quelques uns écrivent ALEB. Alepum. Ville considérable de Syrie, à 120 lieues à l’orient d’Alexandrette, qui lui sert de port. Alep est une ville très-marchande, & l’abord de toutes les nations d’Europe & d’Asie. Quoiqu’Alep soit soumis au Turc, il y a un très-grand nombre de Chrétiens, soit Catholiques Romains, soit Grecs ou Orientaux, du rit grec. La plûpart des Géographes disent, qu’elle est la ville archiépiscopale, que les Anciens nommoient Berrhœa ou Berœa, Bérée : quelques-uns la prennent pour Hierapolis, d’autres pour Chalibon, & d’autres pour Larisse, Larissa. Les Transactions philosophiques, T. I, p. 652, disent que la longitude d’Alep est à-peu-près la même chose que celle de Moscou : qui est de 30 degrés 45′. Alep est une des principales villes de l’Empire Ottoman. Quelques-uns l’on appelée Béroan. Les habitans prétendent que le nom d’Alep, qu’elle porte aujourd’hui, est tiré du mot arabe Halep, qui signifie lait, de l’hébreu Hheleb. La raison qu’ils en apportent est l’opinion qu’ils ont qu’Abraham faisoit élever ses troupeaux dans ce pays fertile en pâturages du côté de la Caramanie. La ville est belle, bien bâtie, bien peuplée, & très-riche par le commerce qu’elle fait continuellement avec les Indes & la Perse, qui y envoient tout ce que ces royaumes ont de plus précieux. Le peuple y est très-doux, plus poli qu’ailleurs, & spirituel. Mém. des Miss. du Lev. Tom. IV, p. 19 & 20. On compte dans Alep deux cent mille ames ou environ, parmi lesquelles il y a 50000 Chrétiens, tant maronites, qu’Arméniens & Grecs, sans y comprendre un grand nombre de François que le commerce y attire. Ib. p. 37. Alep, selon le P. Feuillée, a de longitude 54°, 51′, 33″, & de latitude 35°, 45′, 23″.

Le Beglerbey d’Alep, Alepensis Præfectura, est la province dont Alep est la capitale. Elle comprend la partie septentrionale de la Syrie, & l’orientale de la Cilicie.