Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AJOURNER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 194).
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AJOURNER. v. a. Assigner quelqu’un pour comparoître en Justice à un certain jour. Diem dare, dicere. Il a été ajourné à quinzaine, au mois, au Parlement, au Conseil. On n’ajourne point les témoins pour déposer, on ne fait que les assigner ; & en Cour ecclésiastique on dit citer.

Ménage dérive ce mot de adjurnare, comme qui diroit, diem dicere, qui se trouve en cette signification dans les Capitulaires. Il signifioit anciennement, que le jour étoit venu ; nous en avons perdu la naïveté pour la tourner en chicane. Pasq.

Ajourner à trois briefs jours, c’est crier à son de trompe, ou à cri public, qu’il y a un décret contre quelqu’un ; après qu’on a fait perquisition de sa personne, afin qu’il ait à comparoître dans les trois jours en justice : à faute de quoi on lui doit faire son procès par contumace.

Ajourner, vouloit encore dire autrefois, se faire jour. Il est employé, en cette signification, dans Perceval, le Roman d’Alexandre & Pasquier ; & dans le Roman de Pépin, Ajourner veut dire, que le jour, ou l’aurore commence.

AJOURNÉ, ÉE. part.