Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AIGREMOINE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 179-180).
◄  AIGREMENT
AIGREMORE  ►

AIGREMOINE. s. f. Agrimonia. Plante qu’on a nommée Eupatorium dans les vieux Dispensaires. Ses racines sont vivaces, longues & noirâtres : ses tiges sont rondes, velues, hautes de deux à trois pieds, quelquefois branchues, & garnies dès le bas de quelques feuilles longues, velues, ailées, c’est-à-dire, composées de plusieurs petites feuilles qui sont rangées sur une même côte terminée par une seule feuille. Chaque petite feuille est crénelée à ses bords, relevée de plusieurs nervures qui parcourent la surface, & chargée d’un duvet court, blanchâtre, ou grisâtre. L’extrémité des tiges & des branches se termine par un épi long d’un demi-pied. Les fleurs qui forment cet épi, sont jaunes, composées de cinq pétales, disposées en rose autour du pistil, & soutenues par un calice qui devient dans la suite un fruit oblong, hérissé de piquans vers sa moitié, & qui renferme une ou deux semences un peu longues. L’aigremoine est apéritive, & bonne pour les maladies de la poitrine. On dit qu’on l’appelle Eupatoire, du nom du Roi Eupator, qui fut, dit-on, le premier qui en fit usage. Il ne faut pourtant pas la confondre avec d’autres plantes, qu’on appelle aussi Eupatoires, qui sont bien différentes de celle-ci. Je ne sais quel est ce roi Eupator dont on vient de parler ; car Eupator n’est point un nom, mais un surnom de plusieurs Rois. On l’a donné à un Roi de Syrie, Antiochus Ve du nom. Le fameux Roi de Pont, Mithridate, fut aussi surnommé Eupator.