Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AHOUAI

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 172).
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AHOUAI. s. m. Arbre venimeux dont parle Thevet, France antartique, pag. 66, qu’il dit être de la grosseur de nos poiriers, dont les feuilles sont longues de trois ou quatre doigts, & larges de deux ; ses fruits sont gros comme une chataigne moyenne. Pison fait mention de deux espèces de cet arbre ; l’une qui porte des fruits gros comme des chataignes, & l’autre qui en donne d’aussi petits qu’une aveline. Le P. Plumier en a décrit une espèce, dont les feuilles sont longues & plus étroites que celles du laurier-rose ; ses fleurs sont d’une seule pièce en forme d’entonnoir, & fendues à leurs bords. Le pistil qui s’emboîte avec la fleur, devient un fruit charnu gros comme une poire, & renferme un noyau triangulaire, dur, divisé en deux loges, qui contiennent chacune une amande. Il arrive souvent qu’une de ces amandes avorte. Cet arbrisseau donne du lait en quelqu’endroit qu’on le blesse. Il est figuré dans Hernand, Hist. Mexiq. sous le nom d’Yccotli, pag. 443, & il est nommé par Plukenet Nerio affinis, angustifolia, flore luteo, Americana Pvthogr. Tab. 207. fig. 3. Il y en a une quatrième espèce dans le premier volume de Hortus Malabaricus, pag. 7l, indiqué sous le nom d’Odallam. Les Indiens, après avoir ôté les amandes des noyaux, les enfilent, & en font des jarretières, des tabliers, des ceintures, &c. qu’ils portent pour chasser les animaux sauvages, ou se faire entendre de leurs camarades, par le bruit que font ces noyaux en se heurtant les uns contre les autres. On peut voir ces sortes d’ajustemens dans Garcias des Jardins, & dans Clusius.