Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AGON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 164).
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AGON. s. m. Agon. Ce mot est grec ἀγών, & signifie un combat, un jeu public & solennel, un jeu sacré qui se faisoit en certains jours de fêtes, ou en certaines cérémonies, à l’honneur de quelque Dieu, ou de quelque héros. Ainsi il y avoit l’Agon d’Androgée, institué par Minos en Crète, l’Agon Gymnique, Agon Gymnicus, à Athènes ; Agon Néméen, institué par les Argiens dans l’olympiade 53, l’Agon Olympien, Olympius, institué par Hercule 430 ans avant la première olympiade, selon Eusébe. Les Romains en instituerent aussi à l’exemple des Grecs. L’empereur Aurélien établit l’Agon du Soleil ; & Dioclétien l’Agon Capitolin, qui se célébroit de quatre ans en quatre ans comme les jeux olympiques, & par lequel cet Empereur ordonna que l’on comptât les années comme on comptoit par les olympiades ; mais cela ne dura pas. C’est dans ce dernier sens seulement qu’on pourroit user de ce mot en François, si l’on vouloit dans l’Histoire de ce temps-là compter les Agons. En toutes les autres occasions, il faudroit dire Jeux, les jeux olympiques, les jeux Néméens, &c. Il y a une médaille grecque de Commode, rapportée par M. Béger, T. II p. 679. au revers de laquelle on voit une figure d’homme toute nue, ayant la main droite sur sa tête, & tenant de la gauche un bâton, avec ces mots pour inscription, ΙΕΡΟΝ ΑΓΩΝ ΝΙΚΑΙΕΩΝ. L’Agon sacré des habitans de Nicée. M. Béger ne croit point que ce soit la figure du Dieu Agon, dont parle Pausanias, mais un athlète qui avoit remporté le prix à Nicée.