Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AFFOIBLISSEMENT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 144).

AFFOIBLISSEMENT. s. m. Diminution de forces, diminution de vigueur : il se dit également bien dans le sens propre & dans le figuré. Debilitatio, infractio. Affoiblissement de corps. Affoiblissement d’esprit. La fleur de l’âge se passe, & la vigueur a ses affoiblissemens. Port-R. L’affoiblissement de la République de Rome est venu de la grandeur de ses citoyens. La vie austère produit l’affoiblissement des passions.

Affoiblissement, se dit particuliérement des monnoies. Charles VII. dans la grande nécessité de ses affaires, poussa l’affoiblissement si loin, & leva un si gros droit sur les monnoies, qu’il retenoit les trois quarts d’un marc d’argent pour son droit de seigneuriage, & pour les frais de la fabrication. Le Blanc. Le peuple se ressouvenant des dommages infinis qu’il avoit reçus de l’affoiblissement des monnoies, & du fréquent changement du prix du marc d’or & d’argent, pria le Roi qu’il quittât ce droit, consentant qu’il imposât les Tailles & les Aides, ce qui fut accordé. Id. Une Ordonnance de Philippe le Bel, du mois de Mai 1295, porte que le Roi étant à Paris, ayant aucunement affoibli les monnoies en poids & loi, espérant encore les affoiblir pour subvenir à ses affaires, & connoissant être chargé en conscience du dommage qu’il avoit fait, & feroit porter à sa République pour raison de cet affoiblissement ; le Roi s’oblige par Charte authentique au peuple de son royaume, que, ses affaires passées, il remettra la monnoie en bon ordre & valeur à ses propres coûts & dépens, & portera la perte & tare sur lui. Boizard. Il y a encore une pareille Ordonnance du Roi Jean donnée à Paris le 28 Décembre 1355, rapportée par le même Auteur, Traité des Monn. Ch. 10. Voyez Empirance. Ce mot vient du primitif, foible.