Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADVERSITÉ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 126).
◄  ADVERSE
ADVERTANCE  ►

ADVERSITÉ. s. f. Etat fâcheux où l’on se trouve par la perte de sa santé, de l’honneur, ou des biens ; état d’une fortune malheureuse. Adversæres. Job souffrit constamment son adversité. Dieu éprouve les Elûs par l’adversité. La vertu se recueille & se réunit dans l’adversité, au lieu qu’elle se dissipe dans le bonheur. Flech. Il est plus aisé de résister aux chagrins de l’adversité, qu’aux charmes de la prospérité. S. Evr. Un ami soulage le poids de l’adversité, parce qu’il en prend la moitié sur lui-même. L’homme ne sauroit tenir ni contre la prospérité, ni contre l’adversité. Flech.

ADVERSITÉ, se dit aussi d’un accident, d’un coup de fortune, dont la suite jette dans un état malheureux. Il lui est arrivé une étrange adversité. En ce sens il se dit plus ordinairement au pluriel. Il a soutenu de grandes adversités. Acad. Fr. Les plus courageux succombent souvent sous les adversités extrêmes. S. Evr.

☞ On voit assez qu’adversité & malheur ne sont point termes absolument synonymes. Malheur ne présente l’idée que d’un accident ou plusieurs accidens passagers. Adversité dit plus, & fait naître l’idée d’une fortune constamment malheureuse. C’est l’opposé de prospérité.

Ces mots viennent de la préposition Adversus.