Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADRASTÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 122-123).
◄  ADRASTE
AD REM  ►

ADRASTÉE, ou plutôt ADRASTIE. s.f. Adrastia. Fausse Divinité, nommée autrement Némésis, fille de Jupiter & de la Nécessité, ou selon Hésiode, de la Nuit, & selon Pausanias, de l’Océan & de la Nuit. Son emploi étoit de punir les crimes. Les Prêtres Égyptiens plaçoient Adrastie au-dessus de la Lune, d’où elle examinoit tout le monde, sans qu’aucun coupable lui échapât.

Strabon tire ce nom de celui d’Adraste. Roi d’Argos ; mais Phormétus le dérive du Grec ἀεί δρᾶν, de sorte qu’il marque une Divinité qui est toujours en action, que rien n’empêche d’agir & de punir les coupables ; Pausanias, de l’α privatif, & de δράω ; pris dans le sens de διδράσϰω je fuis, parce qu’on ne se soustrait jamais à la vengeance céleste.

ADRASTIE, ou ADRASTÉE, est aussi le nom d’une ville de Troade, bâtie par un Adraste, fils de Mérops, qui y bâtit un Temple à la Fortune : il y eut aussi un Oracle d’Apollon.

ADRASTÉE. s. f. Une des Mélisses, ou Nymphes qui nourrirent Jupiter dans l’antre de Dicté ou de Créte.