Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADONNER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 117-118).
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ADONNER. v. qui ne s’emploie qu’avec le pronom personnel, s’adonner ; se livrer, s’appliquer, s’attacher à quelque chose avec chaleur. Dedere se. Ce jeune homme s’est adonné à l’étude de la Jurisprudence. Celui-là s’est entièrement adonné aux Mathématiques.

☞ On dit aussi s’adonner aux femmes, au vin, au jeu. Heureux celui qui s’adonne à la vertu.

☞ On dit encore, s’adonner à un lieu, à une personne : pour dire, fréquenter un lieu, une personne, voir fréquemment une personne. Dict. Acad.

On dit quelquefois d’un chien, qu’il s’est adonné à une maison ; pour dire, qu’il y est venu de lui-même, qu’il s’y est apprivoisé. On le dit aussi des hommes qui s’intriguent & se familiarisent dans quelque maison. Admiscere se.

On dit en termes de Marine, que le vent adonne, quand il change, & devient plus favorable qu’il n’étoit.

On dit aussi s’adonner, en parlant de chemin : Je vous prie de passer chez moi, quand votre chemin s’adonnera de ce côté-là. Cum iter feret. Dans ce sens il est du style très-familier.

ADONNÉ, ÉE. part. Deditus. Ce mot vient de ad & de donare.