Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACORUS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 91).

ACORUS. s. m. Plante médicinale. Plusieurs anciens Médecins ont confondu l’Acorus, avec le Calamus aromaticus, quoique ce soient deux plantes d’un caractère différent. Il y a deux Acorus, l’un vrai, dont il s’agit ici ; & l’autre faux, qu’on nomme Flambe de marais. Le caractère particulier qui distingue l’Acorus vrai de la Flambe & du Calamus, c’est qu’il sort du milieu environ de quelques-unes de ses feuilles une masse longue & grosse comme le petit doigt, semblable au Macropiper, ou poivre long. Cette masse est composée d’une infinité de petites fleurs, dont le pistil devient un fruit à quatre ou à cinq faces. Ces fleurs & ces fruits sont si étroitement unis, & rangés avec tant d’ordre, qu’on diroit que c’est un ouvrage à la Mosaïque. Ses feuilles, quoique semblables à celles de la Flambe de marais, sont beaucoup plus étroites, & donnent une odeur agréable, lorsqu’elles sont froissées. Ses racines ont aussi une bonne odeur, sont de couleur rougeâtre, genouillées, tracent & se replient comme celles de la Flambe. On emploie ses racines en Pharmacie ; elles entrent dans la composition de la Thériaque ; les parfumeurs s’en servent dans leurs parfums. Cette plante vient au bord des ruisseaux & des chaussées en Flandre.