Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCOLADE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 67).
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ACCOLADE. s. f. Embrassement, caresse qu’on fait en sautant au cou de quelqu’un en l’embrassant. Amplexus, complexus. Les amis qui ont été long-temps sans se voir, se font mille embrassades & accolades.

Accolade. Terme d’ancienne Chevalerie. Cérémonie qui se pratiquoit anciennement en conférant un ordre de Chevalerie, dans le temps où les Chevaliers étoient reçus en cette qualité par les Princes Chrétiens. Elle consistoit en ce que le Prince armant le nouveau Chevalier, l’embrassoit en signe d’amitié, & lui donnoit sur l’épaule trois petits coups du plat d’une épée. Grégoire de Tours rapporte que les Rois de la première race donnoient le baudrier & la ceinture dorée aux Chevaliers, & les baisoient à la joue gauche. Le Chevalier qui recevoit l’accolade, étoit nommé Chevalier d’armes, miles, parce qu’il entroit par-là en possession de faire la guerre, dont l’épée, le heaume, &c. étoient les symboles. On y ajoutoit le collier, comme la marque la plus brillante de la Chevalerie. Ceux qui avoient été ainsi reçus Chevaliers, avoient seuls le droit de porter l’épée & de chausser des éperons dorés. C’est pourquoi on les nommoit équites aurati, au lieu que les Ecuyers ne pouvoient porter que des éperons argentés. Donner, recevoir l’accolade.

Accolade, dans un compte, c’est un trait de plume qui joint plusieurs articles pour n’en faire qu’un.

Accolade, en Musique, trait tiré à la marge de haut en bas, par lequel on joint ensemble dans une partition les portées de toutes les différentes parties.

Accolade, se dit aussi de deux lapreaux qu’on sert, qu’on présente joints ensemble.

On dit en plaisantant : Donner l’accolade à une bouteille, à un flacon.