Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABYLA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 48).

ABYLA. Abyla, æ. Nom de montagne & de ville. Abyla étoit dans le détroit de Gibraltar sur la côte de Mauritanie. C’étoit une des colonnes d’Hercule, & Calpe l’autre, sur la côte d’Espagne. Quelques-uns ont cru qu’Abyla ville, étoit Alcudia, & qu’Abyla montagne, étoit celle que les Espagnols nomment aujourd’hui Sierra de la Ximera. D’autres plus vraisemblablement veulent qu’Abyla ville, soit Ceuta, Septa, évêché dépendant de l’Archevêque d’Évora, & que la Montagne de même nom soit une haute montagne proche de Ceuta, que nos François appellent le mont des singes, & les Hollandois Scheminckelberg.

ABYLA, est aussi le nom d’une ville de la Cœlésyrie, qui donnoit son nom à une petite contrée dont elle étoit capitale. Cette ville étoit au pied du mont Liban, du côté du septentrion. Elle s’appeloit aussi Abyla de Lysanias. La contrée d’Abyla étoit enfermée de l’Antiliban au couchant & au midi, du fleuve Abana du côté de l’orient, & elle avoit au nord la Chalcide. Cette contrée s’appeloit Abylène, ou Abiline, ou Abilène. Il en est parlé en S. Luc, c. 3. v. i. où il est dit que Lysanias étoit Tétrarque de la contrée d’Abyla, ainsi qu’a traduit le P. Bouhours. Monsieur Simon a mis le pays d’Abyla. Le Port-Royal a mis Abylène. Le P. Lubin prétend que la ville d’Abyla étoit celle qui s’appelle aujourd’hui Betines ou Bellines.