Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABREUVOIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 36-37).
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ABREUVOIR. s. m. Lieu où on abreuve les chevaux. Aquarium. Mener les chevaux à l’abreuvoir. Il se dit plus précisément d’un glacis le plus souvent pavé de grais, & bordé de pierres, qui conduit à un bassin, ou à une rivière, pour abreuver les chevaux. Dav. Il se dit aussi de l’endroit d’un ruisseau où les oiseaux vont boire. On prend des oiseaux à l’abreuvoir, en y mettant grand nombre de petits gluaux. L’heure la plus convenable de tendre à l’abreuvoir est depuis dix heures jusqu’à onze, & depuis deux heures jusqu’à trois après midi, & enfin, une heure & demie avant le coucher du soleil, que les oiseaux viennent en foule à l’abreuvoir. Chomel.

Abreuvoir, en terme de Maçonnerie, se dit des intervalles que les Maçons laissent entre les joints des pierres, pour y faire entrer du mortier. En ce sens l’on se sert plus souvent du mot godet. Bima. Les Anglois se servent du mot abreuvoir dans ce même sens.

Abreuvoir. Défaut des arbres. C’est la même chose que la gélivure. Voyez ce mot.

On dit proverbialement d’une plaie large & sanglante, que c’est un abreuvoir à mouches. Il lui a porté un coup à la tête, & lui a fait un grand abreuvoir à mouches. Ablanc. On dit aussi, qu’un bon cheval va bien tout seul à l’abreuvoir, quand on se leve de table pour prendre soi-même à boire au buffet. Ces phrases sont du style burlesque.