Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AÏE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 176).

AÏE. Vieux mot, qui veut dire. Aide.

Qui ja ne vous faudrait d’aïe. R. de Perc.

C’est apparemment de-là qu’est venu l’interjection Aïe, qui est une exclamation de douleur. Si quelqu’un nous marche sur le pied, par exemple, nous nous écrions Aïe ! Comme si nous disions, À l’aide ; de l’aide. Quelques-uns écrivent cette interjection ai, ou hai ; mais ce qu’on vient de dire semble plus naturel.

Aïe. Plante de l’Amérique, dont les branches prennent d’elles-mêmes racine à comme le lierre, mais ses feuilles ne sont pas si épaisses que celles du lierre. L’aïe est de la couleur de la queue du paon noir & azuré. Cette herbe est cordiale. Gonzalve d’Oviedo, Sommaire des Indes Occidentales. Je trouve encore une racine appelée Agies, & qui est probablement la même chose : elle croit en forme de navet dans l’île Espagnole ; & les habitans s’en servent au lieu de pain, dit Dom Pierre Martyr, dans son Sommaire des Indes Occidentales.

Aïe, est encore une expression dont se servent les chartiers pour faire avancer leurs chevaux, & ce mot paroit fait de aille, impératif du verbe aller. I, Ito.