Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AÎNÉ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 192).
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AÎNÉ, ÉE. adj. & s. Enfant qui naît le premier d’un mariage. Natu maximus. Fils aîné. Fille aînée. Frère aîné, sœur aînée. Les aînés ont de grandes prérogatives sur les cadets. Il a été partagé en aîné, c’est à-dire, avec avantage. Dans les pays coutumiers les aînés nobles ont le principal fief ou manoir par préciput, ou le vol du chapon. Les aînés portent les armes pleines : & les cadets sont obligés de les briser pour la distinction des branches.

☞ En parlant des branches d’une maison, on dit aussi la branche aînée, la branche cadette.

Ce mot vient de ains né, comme qui diroit, né auparavant, par opposition à puîné. Nicod. Ménage le dérive de ante natus. On appeloit autrefois maisné, le cadet ou le dernier né des enfans.

Aîné, se dit aussi des autres enfans par subordination. Le second est aîné du troisième, le troisième du quatrième, &c.

Aîné, se dit par extension du plus avancé en âge comparé à un plus jeune. Major, natu major. Il est mon aîné, mon doyen de plus de sept ans.

En parlant du Roi de France, on dit, le Roi très-Chrétien est le fils aîné de l’Eglise. Filius Ecclesiæ primogenitus. L’université de Paris se dit la fille aînée du Roi.

En la Coutume de Normandie, on appelle rente aînée, celle qui est la première en date.