Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ÆOLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 130).

ÆOLE. s. m. Æolus. Nom propre d’homme. Il y a trois Æoles. L’un qui regna dans les îles qui ont porté son nom, & qui par la fumée de ces îles découvrit, dit-on, les vents qu’il devoit faire trois jours après. Voyez Pline, L. III. C. 9. & Solin, C. 12. Un autre qui regna en Étrurie ; & un troisième fils d’Hellen. Quelques-uns attribuent à ce dernier l’invention de la Carte des vents. Quoiqu’il en soit, c’est de cette invention que les Poëtes ont pris occasion de faire un Æole Roi des vents, ou du moins modérateur & distributeur des vents. Ovide le fait fils d’Hippotas ; d’autres lui ont donné Jupiter pour pere. Les uns disent que Ménécla, & d’autres, que Lygia fut sa mere. Il résidoit, selon la Fable, dans les îles Vulcaniennes, qui furent appelées de son nom Æoliennes. Le Géographe Denys a dit qu’il fut grand hospitalier. Au lieu de ce que nous avons rapporté de ses prédictions sur les vents, Isacius & Palæphatus disent qu’il étoit grand Astronome ; & Strabon, que par le flux & reflux, il prévoyoit les tempêtes & les vents qu’il devoit faire. Bochart, L. I. C. 33. croit que cette fable est venue de la Langue phénicienne, où עעול, Aol, signifie, tempête ; d’où s’est fait en Grec ἄελλα.