Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ÂTRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 599).
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ÂTRE. s. m. Le sol, ou le bas d’une cheminée, entre les jambages, qui est garni de carreau, de brique, de pavé ou de fer ; le lieu où l’on fait le feu. Focus. La réparation des âtres, est une des menues réparations dont sont tenus les locataires. Oter les ordures de l’âtre, nettoyer l’âtre. On dit aussi l’âtre d’un four. ☞ En verrerie c’est une pierre de grès qui couvre la surface du fond du four pour recevoir & conserver les matières vitrifiées qui tombent des pots, lorsqu’ils cassent ou qu’on les a trop remplis.

Ce mot vient, selon quelques-uns, de atrium, qui signifie cour. Ménage dit qu’il vient de atrum, parce qu’il est noir par la fumée. Mais du Cange soutient qu’il vient du mot astrum, qui signifioit autrefois une maison toute entière, & que c’est un mot Saxon qui signifioit un foyer, ou une fournaise. Il ajoute que ce nom a été étendu à tout le logis, comme nous avons appelé un feu toute la famille. Il dit aussi, que tous les foyers s’appeloient autrefois âtre & aitre, dont on voyoit encore une marque en cette phrase, savoir les aîtres du logis ; pour dire, en reconnoître les chambres & les foyers.

On dit proverbialement, qu’en telle maison il n’y a rien si froid que l’âtre ; pour dire, qu’on y fait mauvaise chère, qu’il n’y a point d’ordinaire.