Dictionnaire de Trévoux/2e édition, 1721/Introduction

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1-1p. _).
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DICTIONNAIRE


UNIVERSEL


FRANÇOIS ET LATIN,


CONTENANT


LA SIGNIFICATION ET LA DEFINITION
Tant des mots de l'une & de l’autre langue , avec leurs différens usages, que les termes propres de chaque État & de chaque Profession :
LA DESCRIPTION
De toutes les choses naturelles & artificielles ; leurs figures, leurs espéces, leurs proprietez :
L'EXPLICATION
De tout ce que renferment les Sciences & les Arts, soit Libéraux, soit Méchaniques.
AVEC DES REMARQUES D'ERUDITION ET DE CRITIQUE
Le tout tiré des plus excellents auteurs, des meilleurs Léxicographes, Etymologistes & Glossaires, qui ont paru jusqu'ici en différentes langues.
Imprimé par ordre de S. A. S. Monseigneur
PRINCE SOUVERAIN DE DOMBES.
Nouvelle Edition revûe, corrigée & augmentée.
TOME PREMIER.


Imprimé à A TREVOUX, et se vend
A PARIS,
Chez FLORENTIN DE LAULNE,
HILAIRE FOUCAULT,
MICHEL CLOUSIER,
JEAN GEOFFROY NYON,
ESTIENNE GANEAU,
NICOLAS GOSSELIN.
__________


M. DCCXXI.
AVEC APPROBATIONS, ET PRIVILEGE DV PRINCE.


MONSEIGNEUR


PRINCE SOUVERAIN


DE DOMBES.



ONSEIGNEUR,




Le Livre que j'ay l'honneur de présenter à Votre Altesse Serenissime, luy appartient par tant de titres qu'elle peut en quelque sorte le regarder comme son Ouvrage. C'est elle qui en a conçû le dessein, c'est par ses ordres qu'il a été entrepris, c'est sur le plan qu'elle a bien voulu en tracer elle-même, qu'on s'est réglé dans l'execution ; l'on s'est fait une loy d'autant plus inviolable de s'y aßujettir & de le suivre, qu'on a crû que c'étoit le plus sûr moyen de conduire l'Ouvrage à sa perfection.

Ce seroit, Monseigneur, luy dérober une partie de son prix, que de laisser ignorer au Public la part que vous avez bien voulu y prendre. On ne pourra s'empêcher d'en concevoir une idée avantageuse, quand on sçaura qu'il a été fait, non seulement sous les auspices, mais même si je l'ose dire, sous la direction d'un Prince si judicieux & si habile ; d'ailleurs il y va de la gloire des belles Lettres, que tout le monde sçache que vous ne vous contentez de vous intéresser à leur avancement, & à leur progrès, par la protection & l'appuy que vous leur donnez, mais que vous daignez encore y contribuer de vos soins & de vos lumieres.

Cette circonstance, Monseigneur, donne un nouveau lustre à la faveur dont vous honorez les beaux Arts. Elle fait voir que si vous les protegez, ce n'est point simplement, parce qu'il est beau & glorieux à un grand Prince de les prendre sous sa protection ; mais bien plus encore, parce que vous en connoissez toutes les beautez, & que vous en estes véritablement touché. Cette affection leur fait d'autant plus d'honneur, qu'elle est plus éclairée, & il y a lieu de juger qu'elle sera d'autant plus constante, qu'elle n'est point dans Votre Altesse Serenissime l'effet de la prévention, mais le fruit d'un discernement délicat, & de ce goût exquis que vous avez reçû de la nature pour toutes choses, & en particulier pour les belles Lettres.

Ce doit être pour moi, Monseigneur, un nouveau motif de redoubler mon application, & mes soins, à seconder vos intentions de ce côté-là, autant que j'en suis capable. Je crois ne pouvoir mieux répondre à l'honneur que m'a fait Vostre Altesse Serenissime, lorsqu'elle m'a chargé de la direction de son Imprimerie, qu'en m'efforçant de la rendre plus utile au Public qu'il se pourra faire, par des Ouvrages sçavans & dignes de la curiosité de ceux qui ont du gout pour les sciences, j'ose espérer Monseigneur, que la seconde Edition de l'Ouvrage que je prens la liberté de vous présenter, n'aura pas un sort moins favorable que la premiere : on n'a rien épargné pour le rendre parfait, & pour le mettre en état de paroistre dignement sous le nom & sous l'autorité de Vostre Altesse Serenissime. Pour moy, Monseigneur, je me tiendray trop récompensé de mon travail, si elle veut bien le regarder comme une marque du zele que j'ay à remplir tous mes devoirs dans l'employ dont il luy a plu m'honorer, & du profond respect avec lequel je seray toute ma vie,




MONSEIGNEUR,
DE VOSTRE ALTESSE SERENISSIME,
Le très-humble & très-obéissant serviteur
Estienne Ganeau


PRÉFACE.


Omme il n'y a point d'Ouvrage qui soit d'une utilité plus étenduë & plus universelle qu'un Dictionnaire, on ne doit point être surpris qu'après ceux qui ont paru jusqu'ici, on en donne encore un nouveau. C'est un bien & un avantage pour le Public, qu'on s'attache à perfectionner de plus en plus cette partie de la Littérature qui en fait comme le fondement, & qu'on luy fournisse toûjours de nouveaux secours pour écrire avec toute l'exactitude & toute la pureté que demande un siécle aussi poli & aussi délicat que le nôtre, sur tout en matiere de Langue, où aujourd'huy on ne pardonne rien.

Quelque habile qu'on puisse être de ce costé-là, & quelque usage que l'on ait, il est difficile qu'on ne soit quelquefois en doute sur un terme, sur une maniere de parler, sur la véritable signification d'un mot, sur les divers sens qu'il peut avoir, sur la maniere de le placer : il y a sur cela tant de varieté, & si on l'ose dire, tant de bizarrerie dans nôtre Langue, aussi bien que dans toutes les autres, qu'on s'y trouve surpris tous les jours, & qu'on n'ose décider soy-même, sans se mettre en danger de se tromper. C'est pour cela qu'il n'y a point de Livre si correctement écrit, où l'on ne trouve toûjours quelque chose à reprendre. On voit des Auteurs qui ne craignent point de hazarder, sur leur réputation, des expressions de génie, dont le brillant & le tour hardi impose quelquefois, mais qui n'étant point encore reçûës ni autorisées, ne doivent point servir de modèle. D'autres, à force de s'estre rendu familieres certaines façons de parler, se sont imaginé qu'elles étoient en usage, parce qu'ils s'y sont habituez, & qu'ils s'en sont fait un usage eux-mêmes. La connoissance des Langues sçavantes ou étrangeres est encore un écueil pour plusieurs, qui, confondant ces idées différentes, transportent souvent dans leur Langue naturelle des tours & des manieres de s'exprimer, qui ne sont propres que dans les Langues qu'ils ont apprises, & parlent souvent Latin, ou Italien en François. Enfin, ceux mêmes qui se sont le plus attachés à écrire puremement, & qui en font en quelque sorte leur capital, ne sçauroient être si exacts, qu'ils ne donnent prise quelquefois à la critique, & cela faute d'avoir une règle sûre qu'ils puissent consulter, & sur laquelle il y ait lieu de faire fonds. On a beau dire que c'est l'usage qui doit servir de regle dans les Langues vivantes, & qu'il vaut mieux que tous les Dictionnaires du monde ; cela est vrai, mais l'embarras est de connoître cet usage, & de sçavoir discerner le bon du mauvais. Dans toutes les contestations qui arrivent en cette matiere, chacun croit avoir l'usage de son costé, chacun le cite pour soy avec la même assurance. Ainsi l'autorité de l'usage, quelque décisive qu'elle soit en fait de Langue, ne décidera jamais rien, tant que cet usage demeurera vague & indéterminé. Le point est donc de le fixer, & c'est ce que fait un Dictionnaire, & ce qui en montre la nécessité.

Or l'autorité de ces sortes d'Ouvrages, qu'on peut appeller Classiques, peut estre fondée ou sur l'habileté de ceux qui les composent, ou sur la réputation & le mérite des Auteurs qui y sont citez, & qu'on y prend en quelque maniere pour regle : ce qui fait comme deux espèces différentes de Dictionnaires. Celui de l'Académie Françoise est de la premiere espèce, & ceux de Richelet, de Furetiere, &c. sont de la seconde ; tous sont excellens en leur genre ; cependant les Auteurs des Dictionnaires de cette seconde espèce n'étant que de simples particuliers, n'avoient point, quelque éclairez qu'ils pussent être, assez d'autorité pour décider de leur chef. Ils se sont donc vûs obligés par là d'emprunter des Ouvrages d'autruy une autorité qu'ils ne pouvoient se donner d'eux-mêmes, & d'appeller en témoignage nos plus sçavans Ecrivains, sur les choses qu'il leur falloit décider. L'Academie au contraire faisant un Corps de personnes qu'on a crû les mieux versées dans la Langue, & se trouvant chargée en particulier de la composition d'un Dictionnaire, ne pouvoit avec honneur en user autrement qu'elle a fait. Ce qu'on demandoit d'elle dans cet Ouvrage, n'estoit point de rapporter les sentimens des autres sur les difficultez de la Langue & sur l'usage, mais de déclarer les siens. En effet, s'il n'eust esté question que de citer les Auteurs qui ont écrit avec succés & dont l'autorité pouvoit estre de quelque poids, il n'eust pas esté necessaire d'assembler tant d'habiles gens & de les occuper durant tant d'années à un Ouvrage, qu'un simple particulier avec quelque érudition & quelque usage de la Langue eust pû achever en beaucoup moins de temps, ainsi que l'expérience l'a fait assez voir. D'ailleurs, comme une partie de nos meilleurs Écrivains estoient membres de l'Academie, ils auraient souvent esté obligez de se citer eux-mêmes, ce qui n'eust pas esté dans la bienseance, & ce qu'ils n'auroient pû faire sans blesser cette modestie qui convient si bien aux Auteurs. Il n'estoit pas même, ce semble, de l'honneur de l'Academie d'en citer qui ne fussent pas de son Corps, puisque c'eust esté en quelque sorte soûmettre son autorité à une autorité étrangere qu'elle estoit en droit de regarder comme inferieure à la sienne. C'a donc esté pour elle une nécessité de ne citer jamais, comme c'en a esté une pour les autres de citer toûjours. On doit regarder en cela l'Academie comme une Cour souveraine qui a droit de donner des Arrêts sans estre obligée d'en rendre compte ; au lieu que les autres ne peuvent estre considerez que comme des Avocats qu'on consulte & qui ne font foy qu'autant qu'ils sont fondez sur de bonnes raisons ou sur des témoignages certains. De dire maintenant laquelle de ces deux forces d'autoritez doit l'emporter, c'est ce qui n'est pas aisé. Ceux qui sont pour le Dictionnaire de l'Academie pretendent qu'il y a plus de sûreté à suivre ses décisions, en ce qu'ayant esté faites aprés de mûres & de longues deliberations durant plusieurs années, & après une discussion exacte de toutes les difficultez qui pouvoient se rencontrer, il n'est point probable que des personnes si habiles, en si grand nombre, de caractere & de profession si differente, se soient trompez dans une matiere où ils apportoient toutes les precautions imaginables pour ne se point tromper ; au lieu que les divers Auteurs qu'on cite dans les autres Dictionnaires, n'ayant bien souvent employé un terme dans leurs écrits, que parce qu'il se presentoit & qu'il leur paroissoit bon sans autre examen, il est à présumer qu'ils ont pû aisément s'y méprendre. D'un autre costé, ceux qui sont pour les Dictionnaires appuyez sur l'autorité de ces derniers, soûtiennent que les témoignages qu'on tire de leurs Livres sont d'autant moins suspects, que les Auteurs s'accordent ensemble sans s'estre communiqué leurs sentimens, & qu'ayant écrit chacun à part, ils n'ont pas laissé de convenir dans la maniere de s'exprimer. C'est cette conformité qui paroît plus considerable à bien des gens, que la décision de tout un Corps quelque illustre & quelque éclairé qu'il soit, en ce qu'il arrive souvent dans ces sortes de déliberations que l'autorité d'un seul entraîne les suffrages de tous les autres.

Quoy qu'il en soit, il semble que le Public penche un peu plus du costé de ceux qui citent, que du costé de ceux qui ne citent pas, moins peut estre par raison que par une certaine malignité, & par un effet de cet orgueil si naturel à l'esprit humain, qui n'aime pas à estre maistrisé, & qui souffre impatiemment qu'on veuille prendre empire sur luy, & agir souverainement à son égard, en luy imposant des loix absoluës sans luy en faire connoistre les motifs & les raisons. Cette espece de soumission aveugle qu'il croit qu'on exige de luy a quelque chose qui le choque & qui le revolte ; & il est au contraire flatté agréablement par la déférence & le ménagement que font paroistre pour ses lumieres ceux qui n'avancent rien sans l'appuyer de preuves solides & de bons témoignages. Il aime à estre instruit, mais il n'aime pas qu'on luy fasse des leçons, & il presume qu'on luy en veut faire, lorsque sans citer, on semble luy prescrire d'autorité qu'il faut parler de telle ou telle maniere, ou qu'on ne doit pas se servir de telle ou telle expression ; au lieu que ceux qui citent semblent moins luy prescrire comment il faut parler, que luy apprendre comment ont parlé les plus célebres Auteurs. Il se figure que les premiers veulent luy imposer une espece d'obligation & de necessité de se rendre à leurs décisions ; & c'est ce qui ne luy plaist pas. Il s'imagine au contraire que les seconds ne font que luy exposer les sentimens & l'usage des meilleurs Ecrivains, en luy laissant la liberté de s'y conformer s'il le juge à propos ; & c'est ce qui flatte sa vanité. Enfin il regarde les uns comme des Juges supérieurs qui donnent des Arrêts & qui veulent qu'on s'y soumette sans autre discussion ; au lieu qu'il considere les autres comme des amis éclairez qui déliberent avec luy si l'on peut user de telle expression sur la foy & l'autorité de tels & tels Auteurs qui en ont usé ; ce n'est point une loy qu'on luy fait, c'est un avis qu'on luy propose, c'est un conseil qu'on luy donne, & auquel il se rend d'autant plus volontiers, qu'il semble le faire avec moins de contrainte.

On ne prétend point se faire icy un mérite auprés du Public d'avoir suivi cette derniere méthode dans le nouveau Dictionnaire qu'on luy présente, puisque comme je l'ay remarqué on n'a pû se dispenser de la suivre ; mais si l'on a lieu de se promettre quelque faveur auprès de luy, c'est uniquement sur le soin & l'application qu'on a apportée à rendre cet Ouvrage plus complet, plus étendu & plus correct qu'aucun de ceux qui ont paru jusqu'icy en ce genre. Ce qu'on en dit, au reste, n'est point pour diminuer en rien la gloire de ceux qui ont travaillé aux autres Dictionnaires ; ils sont tous très louables dans ce qu'ils ont fait, & tres excusables dans ce qui leur a échapé. Il n'est presque pas possible de finir absolument ces sortes d'Ouvrages. Si nous avons esté plus loin que les autres, nous ne nous flattons pas pour cela que personne ne puisse aller plus loin que nous ; mais je ne crois pas qu'on trouve à redire, que nous croyions estre approché de plus prés que les autres de ce point de perfection que tous se proposent, & où il est si difficile de parvenir. Ceux qui viennent les derniers ont un grand avantage sur ceux qui les ont précédé, en ce qu'ils peuvent profiter de leurs lumieres, quelque différence qu'il y ait dans la méthode qu'on suit, & dans la maniere d'exposer les choses. Car quoiqu'on travaille sur le même fond, on ne fuit pas toûjours la même route, & l'on ne se tient pas toûjours dans les mêmes bornes ; & si l'on convient pour le principal, on ne convient pas quelquefois pour le détail, & pour le tout & l'explication. C'est ce qui fait que cette multiplicité de Dictionnaires, loin d'estre onéreuse au Public, luy est au contraire d'un grand·avantage & d'un grand secours, en ce qu'elle luy fournit de nouvelles autoritez, & qu'en confrontant ensemble ces Livres differens, on n'a point de peine à se rendre sur les points dont ils conviennent. Que s'il s'en trouve sur le fonds ils ne soient pas d'accord, on peut peser leurs raisons & leurs autoritez, & l'on se voit en estat d'en juger par soy-même, & de prendre le parti qu'on juge le meilleur tout bien considéré.

Ce qu'on peut dire en général de ce nouveau Dicttionnaire, c'est qu'il n'y en a peut-estre point qui porte avec plus de justice le titre de Dictionnaire Universel. Car quoiqu'on se soit attaché à exposer de la maniere la plus précise & la plus courte qu'on a pû, tout ce qui est renfermé sous ce titre, cependant il est certain qu'il embrasse universellement tout ce qui a quelque rapport à la Langue, & qu'il n'exclut que les faits purement historiques. Ainsi encore qu'on n'ait point fait une longue énumération de toutes les Sciences & de tous les Arts dont ce Dictionnaire explique les notions & les termes, on conçoit aisément qu'ils sont tous compris sous ce titre général de tout ce que renferment les Sciences & les Arts soit libéraux ou mécaniques.

On y trouvera en effet tout ce qui regarde la Philosophie & chacune de ses parties, comme la Logique, la Metaphysique, la Physique, & tout ce qui peut szervir à l'explication des experiences par le moyen desquelles on a si fort perfectionné cette derniere . science dans le siecle passé. J'en dis de même de la Théologie, des Mathématiques, de la Navigation, de la Médecine, de la Chymie, de la Botanique, de la Jurisprudence, de l'Architecture, de la Peinture, de la Gravûre, de la Monnoye, de l'Imprimerie, & de tous les Arts, sans m'étendre plus au long sur chacun en particulier, & sur tout ce qui les regarde, dont le détail ne serviroit qu'à charger inutilement une Préface, sans que le Lecteur s'en trouvast plus instruit. D'ailleurs, comme les autres Dictionnaires, qui se donnent pour Universels, promettent à peu près la même chose, & que celui-ci ne peut avoir d'autre avantage sur eux de ce costé-là, que celui de les surpasser en effet par une plus grande exactitude, j'aime mieux me retrancher à ce qu'il y a de particulier, & à ce qui le distingue essentiellement des autres, & pour la matiere & pour la forme.

Je diray donc d'abord que ce qui fait proprement son caractère distinctif, & ce qu'il n'a de commun avec aucun autre Dictionnaire Universel, c'est qu'il est François & Latin ; voilà ce qui fait en partie son mérite particulier, & ce qui le rendoit en quelque sorte nécessaire. Je sçai qu'on pourra dire, que n'étant question principalement que d'un Dictionnaire de la Langue Françoise, & le Latin ne s'y trouvant, pour ainsi parler, que comme accessoire, on ne voit pas qu'il y eust grande raison de le joindre au François ; mais, outre qu'il est d'un grand agrément & d'un grand secours, de trouver en même temps, & d'un même coup d'œil, le mot Latin & le mot François qui se répondent, on ne peut disconvenir que le mot Latin ne serve beaucoup à l'intelligence parfaite du mot François, non-seulement pour les Etrangers, mais encore pour les Naturels mêmes ; de sorte qu'à bien prendre les choses, ce n'est point sortir des termes d'un Dictionnaire de la Langue Françoise, que d'y joindre les secours d'une autre Langue, qui, toute étrangere qu'elle y paroisse, y a tant de rapport pour les mots & pour les tours, & est si propre à faire prendre une idée claire & juste du François même. Ce sont comme deux images différentes, qui loin de se nuire ou de se détruire, s'entraident au contraire l'une l'autre, & concourent en quelque sorte, à former dans l'esprit une notion distincte des objets qu'elles représentent. Il est vray que cela est tout à fait inutile pour ceux qui n'entendent point le Latin ; mais ceux-là en seront quittes pour s'en tenir précisément au François, qu'ils trouveront aussi clairement expliqué, & aussi nettement dévelopé que si on ne s'étoit rien proposé de plus. A l'égard de ceux qui ont l'usage de la Langue Latine, ils ne seront point fâchez de voir le rapport & la liaison qu'il y a entre ces deux Langues, & de reconnoître les mots François qui tirent leur origine du Latin. Pour ce qui est des Etrangers, il est évident que rien ne sauroit être d'une plus grande utilité pour eux dans l'étude qu'ils font de notre Langue, & que rien n'est plus propre à leur faire pénétrer la force & le vray sens des mots François. Car en premier lieu, si l'explication d'un mot n'est qu'en François, ceux qui ne savent point encore nôtre Langue, & qui l'apprennent, n'entendront pas mieux l'explication du terme qu'ils cherchent, que ce terme même, & souvent pour un mot seul qui les arrestoit, en trouvant, dans l'exposition qu'en fait le Dictionnaire, deux ou trois qu'ils ignorent, leur recherche ne fait qu'augmenter leur embarras. De plus, quelque peine qu'on puisse prendre à leur bien déterminer la véritable signification, & les usages différens d'un terme de notre Langue, le mot Latin qu'ils y trouveront joint immédiatement, servira plus à leur en donner une idée bien nette, que toutes les leçons & toutes les explications du monde. En effet, ayant, comme on peut le supposer de la pluspart de ceux qui manient les Dictionnaires, assez de connoissance de la Langue Latine, ils concevront tout d'abord la force & l'énergie d'un mot François, quand ils verront qu'il signifie précisément la même chose que le terme latin qui le suit, & dont ils pénétrent le sens : au lieu que sans cela, il n'y aura qu'un long usage qui puisse les aguerrir, pour ainsi dire, en cette matiere. Parlez à un Etranger, par exemple, d'une avance de deniers pour un payement, ou une entreprise, il ne comprendra jamais mieux ce qu'on entend par-là, que quand il lira dans son Dictionnaire, que ce n'est autre chose que ce qu'on appelle en Latin, Repræsentatio pecuniæ. J'en dis autant des différens usages d'un mot. Car, pour ne point m'écarter de celui que je viens de rapporter, on ne fera jamais mieux concevoir à un Etranger, en combien de manieres se peut prendre le terme d' avancer, qu'en luy marquant qu'il signifie, tantôt ce qu'on entend en Latin par procedere, tantôt ce qu'on entend par extare, prominere, ou par crescere, maturescere, &c. C'est pour cela qu'on ne s'est pas contenté de mettre le mot principal en Latin, mais qu'on y a joint encore tous ceux qui en dépendent, comme en estant les principales parties ou les propriétez. Ainsi, sur le mot de Cheval, on ne s'en est pas tenu au mot Latin Equus, on y a encore ajouté en Latin comme en François, les différentes especes de chevaux, soit pour la couleur, soit pour la taille, comme on peut aisément le vérifier, & sur ce mot en particulier, dont il n'est pas besoin de faire un plus long extrait, & sur tous les autres en général. C'est aussi dans la vûe de l'utilité qu'on peut tirer de ces deux Langues ainsi rapprochées & comparées l'une avec l'autre, que Son Altesse Sérénissime a souhaitté qu'à l'instar du Dictionnaire de la Crusca, on fîst aussi un Dictionnaire Latin & François pour répondre à celuy-ci qui est François & Latin, & qui par-là est d'autant plus utile qu'on y trouve en quelque sorte deux dictionnaires en un seul, & qu'il peut également servir à composer en Latin & en François.

Une seconde chose particuliere à ce Dictionnaire, & qui en releve infiniment le prix au jugement de plusieurs sçavans hommes qui en avoient vû des morceaux avant qu'il fust tout imprimé ; c'est qu'on y trouve ce qui n'est non-seulement dans aucun autre Dictionnaire, mais même dans aucun autre Livre, à sçavoir une explication très-curieuse & très-nette de toutes les sectes différentes en fait de Religion. Comme ces mots transferez d'une Langue étrangere dans la nostre, en font maintenant une partie, on n'a pû s'empêcher de les mettre en leur place ; & il eût été inutile de les y mettre, si l'on n'eût donné en même temps une explication assez ample pour faire connoître toute la force & l'étenduë de leur signification. En effet, si l'on se fût contenté, pour tout commentaire au mot de Caraite, de dire que c'est un nom de Sectaires parmy les Juifs, le Lecteur n'en seroit guère plus avancé, & ne sçauroit point en quoi ils différeroient des autres Sectaires de cette Religion, tels que les Sadducéens, les Samaritains, &c. Il a donc fallu lui apprendre en même temps ce que cette secte avoit de particulier, & ce qui la distinguoit des autres. C'est pour cela qu'on en a marqué l'origine, en montrant, sur l'autorité d'un fameux Rabin, qu'elle vient du mot de Carai, mot dérivé de Kara ou Cara, qui signifie en Hebreu Lire, & d'où se forme Micrah, qui veut dire le pur texte de la Bible ; & Karaï ou Carai, celui qui s'attache uniquement à ce texte, nom que l'on a donné à ces Sectaires, parce qu'ils rejettoient toutes les interprétations, paraphrases, & constitutions des Rabins, qu'ils regardoient comme des rêveries, voulant qu'on s'en tinst précisément au texte & à la lettre. On fait remarquer que cette secte subsiste encore aujourd'huy, & qu'il y a des Caraïtes en Pologne, à Constantinople, au Caire & en d'autres endroits du Levant ; qu'ils ont des synagogues, des cérémonies, des coûtumes particulieres, & qu'ils se regardent comme les seuls vrais observateurs de la Loy de Moyse. On parle de l'opposition extrême qui est entre eux & les autres Juifs, qu'on nomme Rabanistes : on releve en passant les erreurs où quelques Ecrivains sont tombez à l'égard de ces sectaires, en leur attribuant des opinions qu'on montre qu'ils n'avoient pas, comme de dire, qu'ils n'admettoient que le Pentateuque, ne reconnoissant point pour canoniques les autres Livres de l'ancien Testament ; qu'ils rejettoient absolument toutes sortes de Traditions, & qu'ils étoient Sadducéens. Enfin, on apporte quelques exemples qui font voir de quelle maniere ils s'y prenoient pour réfuter les constitutions du Talmud, s'appuyant principalement sur ce principe, qu'il falloit rejetter toutes celles qui n'étoient point conformes à l'Ecriture, ou qui n'en étoient point tirées par des conséquences manifestes & nécessaires. Si l'on s'est un peu étendu sur cet article que l'on a pris au hazard & sans choix, c'est afin qu'on pût juger de tous les autres par celuy-là. Car si l'on veut se donner la peine de les examiner, on trouvera qu'ils sont tous traités avec le même soin & la même exactitude.

Au reste, si l'on a eu tant d'exactitude à expliquer les différentes sectes des Religions étrangeres, on en a encore plus apporté sur ce qui regarde les sectes particulieres qui partagent la Religion Chrétienne, & les hérésies diverses qui en sont sorties ; mais on a pris soin de ne point perdre de vûë la nature de l'Ouvrage auquel on travailloit. On s'est contenté d'exposer les opinions sur lesquelles ces hérésies sont fondées, & cela d'une maniere simple, & qui ne sortît point des bornes d'un Dictionnaire, où l'on ne doit toucher ces matieres, qu'autant qu'elles sont du ressort de la Grammaire, & que les termes qui leur sont particuliers font partie de la Langue. C'est aux Théologiens à réfuter les erreurs, & à établir les véritez sur lesquelles est appuyée la véritable Religion ; il suffit au Grammairien d'expliquer nettement les termes dont on est obligé d'user, en traitant ces sortes de questions, & de donner des notions claires de ces partis différens, qui se sont élevés contre l'Eglise C'est tout ce qu'on peut exiger de luy, & il sortiroit de son caractère, s'il poussoit l'érudition plus loin. On n'attend point de luy qu'il s'érige en Controversiste, mais qu'il mette les Controversistes en estat de se rendre intelligibles les uns aux autres, dans les démêlés de Religion qu'ils ont ensemble. En un mot, sa jurisdiction est resserrée précisément dans les mots & dans les termes de la Langue, & elle ne s'étend point jusqu'aux choses, dont il ne lui est permis de parler qu'autant que cela est necessaire, pour l'intelligence des mots mêmes, qui font proprement l'objet qu'il doit se proposer, & la matiere où doit se renfermer son érudition & sa critique. Il a le champ libre de ce côté-là, & il ne peut même se dispenser de discuter exactement les difficultez de Grammaire qu'il rencontre quelquefois en son chemin. C'est à quoy on a tâché de satisfaire dans ce Dictionnaire, où, quand on est tombé sur des termes dont tout le monde ne convient pas, par rapport à la force & à l'étenduë de leur signification, & qui ont donné lieu à des contestations entre des Auteurs célèbres, jusqu'à rendre la chose problématique, on a crû devoir quelque explication sur ces points-là, afin de mettre le Lecteur à portée de prendre son party. On en trouvera un exemple sur le mot de commerce, qu'un savant Critique avoit trouvé mauvais qu'on eût employé en bonne part dans la Traduction du nouveau Testament, qui a paru depuis quelques années. L'Auteur qui, de l'aveu public, étoit un des hommes du monde qui entendoit le mieux notre Langue, & celuy, peutestre, qui l'avoit étudiée le plus à fond, s'étoit servi du mot de commerce pour traduire ces paroles de l'Ecriture, au sujet de Joseph & de Marie, antequam convenissent, en les rendant ainsi, sans qu'auparavant ils eußent eu commerce ensemble. Il avoit esté relevé sur cela ; & c'est ce qui a donné lieu de s'étendre un peu en tombant sur ce mot, où l'on vérifie par plusieurs exemples, qu'il est de soy indifférent au bien & au mal, & qu'il n'y a que le terme qu'on y joint, ou la matiere dont il s'agit, qui le détermine à un bon ou à un mauvais sens. On en a usé de la même maniere à l'égard des mots qui souffroient de semblables difficultez. Il y auroit encore beaucoup d'autres choses à dire à l'avantage de ce Dictionnaire, mais ausquelles on ne s'arreste pas, pour ne point faire cette Préface trop longue. Ce qu'on y a exposé suffit pour faire concevoir l'utilité du Livre, & pour convaincre qu'on n'y a rien omis de ce qui étoit nécessaire pour le rendre très-instructif.

Il ne reste plus qu'à parler de la forme qu'on lui a donnée ; ce qui n'est pas la chose la moins à considérer dans les Ouvrages tel que celuy-ci, où il faut contenter l'œil aussi bien que l'esprit. Il ne suffit pas aujourd'huy qu'un Livre soit plein d'érudition & de doctrine ; on veut encore qu'il fasse plaisir à lire, par la beauté du caractere & du papier, par la netteté de l'impression, & par la disposition & la distribution commode des pages. Quelque estimée qu'ait généralement été la première édition de celuy-cy, & quelque beau qu'en fût le caractere, cependant parce que bien des gens l'ont trouvé trop menu, l'on a jugé nécessaire d'en employer un plus gros dans la seconde, & qui pût convenir à tous les âges. On n'a pas eu moins d'attention que ce nouveau caractere non-seulement égalât la beauté du premier, mais qu'il le surpassât même, & que cette édition l'emportât autant par cet endroit sur la precedente, qu'elle la surpasse pour le nombre des additions. A la verité tout cela n'a pu se faire sans grossir baeucoup l'Ouvrage, & par consequent sans augmenter la dépense ; mais les avantages que le Public en retirera, sont si considerables, que l'on n'a pas crû qu'il nous dû sçavoir gré de l'en frustrer pour luy épargner quelque dépense.

En changeant de caractere, il a esté necessaire de changer la longueur des lignes & le nombre des colonnes. Un caractere d'un corps plus gros demande des lignes plus longues, & celuy-cy ne seroit point un bon effet, si l'on eut conservé la même disposition des pages que dans l'édition précédente. Chaque ligne contenant beaucoup moins de mots que dans celle-là, & se lisant plus vîte, il eut été incommode au Lecteur d'en changer si souvent, & de tourner & retourner incessamment les yeux de la tête pour en reprendre un autre. Enfin la nouvelle distribution fait un si bel œil, & tout y est si bien proportionné, les caracteres différents en sont si nets & si propres, le papier si beau, que peu d'éditions pourront le disputer à celle-cy.

A l’égard de l’ortographe on a suivi une méthode particuliere, laquelle, comme on l’esperoit, a esté universellement approuvée. Ce point n’étoit pas un des moins embarrassans à cause de la diversité des sentimens qu’il y a en cette matiere entre plusieurs bons Auteurs, sur tout pour ce qui regarde les lettres qui ne se prononcent pas. Car c’est une chose étrangere qu’avec tous les soins qu’on se donne depuis si longtemps pour perfectionner & fixer notre Langue, on n’ait pû encore établir une uniformité parfaite sur cet article. Les uns prétendent qu'il faut écrire comme on parle, & supprimer sur le papier les lettres qu'on supprime dans la prononciation. Les raisons qu'ils en apportent sont ; premierement, qu'elles sont inutiles, puisqu'elles ne font point de son, & qu'elles ne se prononcent pas ; secondement, qu'elles sont un écueil pour les Etrangers qui étudient notre Langue, & qui n'ayant point de règle sûre & générale pour discerner les lettres muettes de celles qu'il faut prononcer, s'y trouvent souvent pris, & prononcent Mestre de Camp comme Maistre d'Ecole, ou Maistre d'Ecole comme Mestre de Camp, supprimant ou faisant sonner la lettre s également dans ces deux mots. Les autres conviennent bien de l'embarras qu'il y a pour les Etrangers, si l'on veut conserver ces lettres, mais non pas de leur inutilité. Car servant à marquer l'origine des mots François & le rapport qu'ils ont aux Langues étrangeres dont ils sont dérivez, ils soûtiennent qu'elles leur sont essentielles, & d'un très-grand secours pour les entendre. Ils disent que, comme chaque Langue a ses usages & ses difficultez, la nôtre a aussi les siennes, ausquelles ceux qui veulent l'apprendre doivent s'assujettir ; & que ce n'est pas à nous à accommoder notre Langue au goust des Etrangers, mais que c'est aux Etrangers à s'accommoder au goust de notre Langue. Comme ces raisons sont bonnes de part & d'autre, & qu'il y a toujours de l'inconvénient, soit à mettre ces lettres muettes, soit à les supprimer, on a pris un milieu, où il paroît que tout le monde trouvera son compte. Car d'un côté, pour contenter ceux qui veulent qu'on les retienne, on les a conservées ; & de l'autre, pour donner moyen aux Etrangers de les discerner de celles qu'on doit prononcer en parlant, on les a mises en caractère différent & plus petit. Ainsi on a écrit EsPE’E, COMpTE, pour marque que la lettre s dans le premier, & la lettre p dans le second, ne se prononcent pas. Le Lecteur jugera par ce trait particulier du soin qu'on a eu d'applanir toutes les difficultez, & d'aller au devant de tout ce qui pouvoit arrêter les Lecteurs les moins versez dans notre Langue.

Il y auroit bien des choses à ajoûter sur la nouvelle Edition que nous présentons au Public, il vaux mieux le laisser s'instruire par ses propres yeux, & former de luy-même le jugement qu'il en doit porter, que de le prévenir par des observations qu'il ne manquera pas de faire, si elles sont vrayes, & qu'il ne pouroit s'empêcher de desapprouver, si elles estoient trop favorables, ou peu sinceres. Il est pourtant certains Articles sur lesquels il n'est pas tout-à-fait indifférent de se taire ; c'est à ceux-là que nous allons nous borner.

La premiere édition du Dictionnaire de Trevoux fut reçûë si favorablement en France & dans les Pays étrangers au commencement de ce siécle, & débitée si promptement, que l’on ne fut pas longtemps sans en souhaiter & sans en demander une autre. On crut qu’il ne falloit pas rassasier si-tôt cette faim ; qu’il étoit bon de la laisser roître ; qu’en donnant plus de temps aux Lecteurs pour faire leurs réflexions sur ce Livre, leur jugement seroit plus sûr, & qu’on verroit mieux ce qu’il y manquoit, & ce qu’il y avoit à ajoûter ou à corriger, soit pour la matiere, soit pour la forme ; que profitant ensuite du goût constant du Public, on seroit plus en état de donner à l'Ouvrage toute la perfection, dont il est capable, ou du moins d'en approcher.

Dans la suite, quand on a cru qu'il étoit temps de penser à l'édition nouvelle, tant de personnes habiles s'y sont intéressées, & l'ont fait si efficacement, qu'après la rapidité avec laquelle la première Edition fut enlevée, rien ne fait plus d'honneur à ce Livre, & ne montre mieux combien on l'estime, que le zele avec lequel on s'est porté à le corriger & à contribuer à le rendre plus accompli.

On a reçû de tous côtés des corrections, des additions, des avis, des remarques.

Le premier soin a esté de rassembler tous ces Mémoires, de les examiner avec exactitude, & d'y étudier le goût du Public. On a eu le plaisir de voir qu'il s'accordoit parfaitement avec le plan qu'on avoit suivi dans la première Edition ; & que les Critiques même qu'on en faisoit, étoient un éloge du bon goût & des vûes excellentes du Prince, qui en avoit prescrit & tracé le dessein, & sous les auspices duquel on n'avoit fait que l'exécuter. Car si l'on y a trouvé quelque chose à redire, c'est que ce dessein n'a pas été rempli dans toute l'étenduë que S. A. S. l'avoit conçû : on demandoit tous les termes des Arts, même inusitez : tous ceux des plus vieilles coûtumes avec des exemples : tous les noms des Ordres, tant réguliers que seculiers & militaires. Tous ceux des Astres & des Etoiles, dont l'Astronomie se sert, fussent-ils tirez du Latin, du Grec ou de l'Arabe ; ceux de l'Astrologie judiciaire ; ceux des Factions, des Sectes, des Religions, des Divinités fabuleuses, de tous les Peuples : leurs cérémonies, leurs rites, leurs sacrifices, leurs fêtes sacrées, civiles, ou politiques ; leurs combâts & leurs jeux ; leurs mois, leurs cycles, les noms des jeux, & les termes dont on se sert en les jouant ; les noms des animaux, & des plantes, même étrangeres, quelque barbares qu'ils soient ; & généralement tous les termes de relations : les noms de certains Livres fameux ; ceux des places & des lieux publics ; les noms propres d'hommes, leurs diminutifs, & tous les changemens que le peuple y fait dans l'usage ordinaire ; enfin outre les termes généraux de Géographie ; tous les noms propres de Royaumes, de Provinces, de Contrées, de Villes & autres lieux ; & une infinité d'autres choses qu'on a jugé qui manquoient à la premiere édition, & dont il seroit trop long de faire ici le dénombrement.

Quelque disposé que l'on fût à se conformer aux desirs des gens habiles, qui donnoient ces avis, on n'a pas cru les devoir toujours suivre aveuglément & sans examen. On a déliberé quelque temps sur plus d'un article, & en particulier sur les deux derniers, qui regardent les noms propres d'hommes & de lieux ; mais enfin on s'est rendu au parti qui nous étoit proposé, parce qu'on a cru le voir appuyé de raisons sans replique.

En effet, bien que nous ayons plusieurs Dictionnaires, où ces deux especes de noms ne se trouvent point, il en est pourtant un plus grand nombre encore en toutes Langues, si vous en exceptez peut-être le Grec, dans lesquels on a donné place, au moins en partie, à ces sortes de mots. Robert Estienne, qui les avoit exclus des premières Editions de son Tresor de la Langue Latine, en a fait entrer plusieurs dans l'édition de Lyon, la plus ample & la plus estimée de ce grand Ouvrage. Quant aux Dictionnaires des Langues modernes, il en est peu où les noms propres, surtout de lieu, n'aient été mis ; pourquoy donc manqueroient-ils dans celuy-cy ? blâmeroit-on dans ce livre ce que l'on approuve & que l'on estime si utile dans beaucoup d'autres ?

Ainsi, autorisez par l'exemple à prendre le parti que nous avons suivi, nous avons crû trouver encore dans la raison des motifs plus forts de nous y déterminer. En effet les noms propres n'ont-ils pas leurs significations, leur étymologie, leur orthographe, leurs variations, leurs nombres, leur usage & leurs difficultez, comme tous les autres ? Ils sont donc aussi du ressort de la Grammaire. Ne doit-on pas sçavoir comment il faut les traduire des autres Langues, & les exprimer dans la nôtre ? Y auroit-il une moindre faute à dire Stephane ou Estephane pour Estienne, Ægide ou Ægidie pour Gilles, Vedaste pour Vaast, Noviorege pour Royan, Rotomage pour Rouen, Cadom pour Caën, qu'à faire quelque semblable barbarisme dans les mots voir, connoître, faire écrire, & autres semblables ? Est-il moins nécessaire de savoir la signification, l'usage, l'orthographe d'une infinité de mots d'art singuliers, que le plus grand nombre des hommes, je dis, des François mêmes, n'auront pas une fois dans toute leur vie besoin ni occasion de prononcer ou d'écrire, que de ceux que l'on entend, & que l'on dit tous les jours, qui se trouvent dans des Livres qui sont entre les mains de tout le monde, qu'il faut interpréter dans des Historiens, dans des Titres & dans des Chartes ? Qu'on écrive l'Histoire, sur-tout Ecclésiastique, ou la Vie des Saints, sans être instruit de la maniere dont nous avons travesti les noms propres dans notre Langue, que Bonosus, c'est Venoux, Verus Ver, Rodingus ou Chrodingus Rouin, Vincentianus Viants, Paduinus Pavin, Romulus Romble, Nicetius Nisier, ou Nisiez, Natalis Noël, ou No, Fanchea Faine, Austrigisileus Outrillet, Odilo Ougean, ou Olon, Valerius Vauri, Leonius Liêne, Tigridius Terrède, Hiemulus Gemble, Vodoalus Voël, Varocus Guérec, Ceadmaimus Cémon, Valburgis Gauburge, Vaubourg, Falbourg, & Avaugourd, Eorcungoda Artongathe, Almachius Telemaque, Mathildis Mahaut, Sacerdos Serdot, Desiderius Didier, ou Dizier, Deodatus Dié, Hadelangis Halloie, Flosculus Flou, Valdus Gaud, Adelelmus Alleaume, Linentius Louent, Marius Mari, Lupatius Lubais, Caidocus Cazou, Ulfus Ou, Deicolus Déel, &c. On défigurera tous ces noms, & l'on ne reconnoîtra plus ceux qui les ont portés, dans les lieux mêmes où la plûpart sont honorez comme Saints. Combien de ces sortes de mots, qui dans leur origine étant les mêmes, ont néanmoins dans notre Langue presque autant de différentes formes, qu'il y a de différens Saints qui les ont eus, ou de différens lieux, où le culte de ces Saints s'est établi ? Quelle confusion l'ignorance de l'usage ne produira-t-elle pas, si on les emploie indifféremment & sans distinction, & qu'on dise Basile, quand il faut dire Vêle pour Basilius, Maximin au-lieu de Mémin Maximinus, Patrocle au lieu de Pârre Patroclus, Cyprien au lieu de Subran Cyprianus ; Agrippa, ou Agripin, pour Aggrève, Agrippa, ou Agripanus, Paschase pour Pâquier Paschasius, Gélase au lieu de Giorz Gelasius, Domitien au lieu de Tuitien Domitianus, Sulpice au lieu de Soupplex Sulpicius, Léon au lieu de Lez Leo, Emilien pour Miani Æmilianus, Dagobert au lieu de Dabert Dagobertus, Pallade pour Palais Palladius, Celse pour Ceols Celsus ? Ne seroit-il pas ridicule de dire Isabeau Reine d'Angleterre, Elisabeth Reine de Castille, & Isabelle mere de saint Jean-Baptiste ? Il faut donc qu'un Dictionnaire nous apprenne quel est l'usage dans ces mots.

Il en est de même des noms de lieu. Un Etranger qui sçaura que Turones c'est la Touraine, interpretera Pictones la Pictaine, & Santones la Santaine, au lieu de dire le Poitou & la Saintonge. Il ne s'imaginera jamais que trois Provinces qui se touchent, & dont les noms sont dérivez de mots d'une terminaison semblable, se soient déguisez d'une maniere si différente. Se trompera-t-il moins aux noms des peuples, qui habitent ces Provinces, & devinera-t-il aisément qu'il faut dire Turo Tourangeau, Picto Poitevin, & Sancto Saintongeois, ou Xaintongeois ? Combien même de nos François ignorent que ceux du Hainaut s'appellent Hennuyers, ceux du Berry Berruyers, ceux du Pays de Caux Cauchois, ceux du Périgord Périgourdins ? Je ne parle que des noms des peuples & des lieux de France, que sera-ce des Etrangers ? On appellera Naples en françois tout ce qui s'appelle Neapolis en latin, où l'on dira Naples de Romanie, Napoli en Syrie, & Naplouse en Italie : on confondra Royaumont dans l'Isle de France, Montreal en Canada, & Konigsberg en Prusse, parce que ces trois lieux signifient & se nomment Regius Mons. Importe-t-il plus de savoir le nom d'un oiseau & d'un serpent de l'Amérique, d'un fruit de Perse, ou d'une plante de la Chine, ou de l'Afrique, d'en avoir des descriptions exactes, qui les caractérisent bien, que de savoir distinguer les noms des hommes & des lieux, que nous avons sans cesse à la bouche, dont nos Histoires & nos Livres sont pleins, & que nos Ecrivains souvent expriment mal ? Où trouvera-t-on mieux, & plus aisément, ces différences & les remarques qu'il faut faire sur cela, que dans un Dictionnaire ? N'est-ce pas là leur place naturelle ? Quel embarras ! quel travail que d'avoir à les chercher ailleurs ? Qui a tous les Livres nécessaires pour s'en instruire ? Combien de gens d'étude, d'Avocats, d'Antiquaires, de ceux qui sont obligez de lire d'anciens Titres, des Chartes, de vieux Auteurs, seront-ils ravis qu'on leur épargne cette peine ? Enfin combien y a-t-il de phrases & de façons de parler populaires ou proverbiales, qui dépendent de la connoissance de ces mots, & dans lesquels ils entrent, comme on le peut voir aux noms, CELERIN, GILLES, GILLETTE, BASQUE, CAORSIN, MANSEAU, NORMAND, GASCON, ORLEANS, BERRY, NORMANDIE, &c.

On dira peut-être au regard des noms de lieu, que nous avons des Dictionnaires de Géographie où ils se trouvent. Mais outre que ces Livres n'entrent point ou presque point dans ce qui concerne la Grammaire, nous avons aussi des Dictionnaires des Arts en général, & en particulier des Dictionnaires d'Antiquités, de Marine, de Droit, de Musique, de Philosophie hermétique, de Manege, de Mathématiques, d'Agriculture, &c. Exige-t-on moins pour cela que tous les termes de ces Arts se trouvent rassemblez dans un Dictionnaire Universel ? Et n'est-ce pas parce que le Dictionnaire de Trevoux les comprend & les explique exactement tous, qu'il a été si recherché, quoiqu'on eût déja tous ces autres Dictionnaires particuliers ?

Enfin c'est principalement par la connoissance des noms propres, que l'on apprend bien les origines, & les principes d'une Langue, & que l'on se rend habile dans la science des étymologies. On ne sait souvent d'où viennent les autres mots, on ne peut douter de la source de ceux-ci. On voit quelles sont les lettres que l'usage y change, en quoi il les change, celles qu'il retranche ou qu'il ajoûte ; c'est là principalement qu'on remarque son art, sa méthode, &, si je puis ainsi parler, ses allures & ses façons de faire ; de quelle maniere il travaille sur les mots ; comment il les fond & les refond, les moule, les façonne, & se les approprie. Ainsi tout conspire à montrer qu'il ne faut point omettre les mots dont nous parlons.

Véritablement quelques Auteurs, je ne sai par quelle mauvaise délicatesse, ou par la vaine crainte de s'opposer à une coutume qu'ils ont trop respectée, parce qu'ils l'ont peut-être crû plus générale & plus raisonnable qu'elle n'est en effet, n'ont osé donner place dans le corps de leurs Ouvrages à cette partie de la Langue qu'ils enseignent. Persuadez pourtant qu'ils ne la devoient pas oublier, ils ont fait des listes des noms propres d'hommes & de lieu, & comme un second Dictionnaire qu'ils ont placé à la fin du premier. Mais à quoi bon ce nouveau Dictionnaire ? Si ces mots sont étrangers à la Langue, pourquoi ne les pas rejetter tout-à-fait ? s'ils ne le sont pas, & s'ils ne doivent pas être oubliés, pourquoi ne les pas ranger dans leur ordre naturel ? Quelle nécessité de donner au Lecteur l'embarras de chercher en deux endroits différens, & quelquefois en divers volumes, ce qu'il devroit trouver dans la même page ?

Telles sont à peu près les raisons qui nous ont persuadé qu'on avoit droit de nous demander ces augmentations, & que le Public ne le désagréeroit pas. Peut-être même nous saura-t-il moins de gré de la peine que nous nous sommes donnée pour lui ramasser ce que nous lui présentons en ce genre, qu'il ne nous blâmera de ne lui en donner pas davantage. Car après tout, nous n'avons pas crû devoir embrasser généralement tous les noms propres, ni déférer entierement à l'opinion de quelques-uns de ceux qui ont envoyé des Mémoires, & qui eussent voulu, ce semble, qu'on eût recueilli jusqu'aux noms des moindres Villages, & des plus petits lieux. Nous avons pris un milieu qui nous a paru plus raisonnable. Pour les noms propres d'hommes & de femmes, à moins qu'il n'y eût d'ailleurs quelque chose qui nous engageât à ne les point omettre, nous avons exclu presque tous ceux, sur lesquels notre Langue n'a point exercé son empire ; c'est-à-dire, ceux qui s'y conservent tels qu'en Latin, ou dans les autres Langues, ou qui se changent si peu, qu'il est difficile qu'on s'y trompe, & qu'on ne les forme bien. Et quant aux noms de lieu, nous ne donnons guère que ceux qui ont quelque chose de remarquable, & qu'il est utile de connoître, ou pour l'antiquité, ou pour nos temps.

Que dirons-nous des noms Grecs, Latins, & autres, que la Grammaire, la Mathématique, la Poëtique, la Rhétorique, la Médecine, l'Anatomie, la Botanique, les Antiquaires, & presque tous les Arts libéraux, se sont donnez ? S'il faut fermer l'entrée de nos Dictionnaires à tous ces mots, parce qu'ils sont tirez de quelque langue étrangere, combien en faudra-t-il rejetter d'autres ? Toute notre Langue, ou plutôt, toutes nos Langues aujourd'huy ne sont-elles pas chacune un composé de dictions empruntées de celles des Anciens, ou des peuples voisins ? Les mots qui nous paroissent le plus à nous, & les plus François, comme voir, entendre, connoître, écrire, arme, Concile, épée, sentir, goûter, & généralement presque tous les termes dont nous nous servons, n'ont-ils pas leur origine dans quelqu'autre langage ? Car combien en est-il peu que nous ayions créés, nous ou nos peres ? A quoi donc réduirions-nous notre Langue sur ce principe, & combien l'appauvririons-nous? Nous lui ôterions encore beaucoup de clarté & de précision dans les discours dogmatiques, où il en faut tant, & dont ces deux qualitez sont les principaux ornemens. Il faudroit sans cesse avoir recours à de longues descriptions, à des périphrases embarrassantes, & à des circonlocutions plus obscures cent fois, & qui ne présenteroient jamais une idée si juste & si nette, que les termes Grecs ou Latins, que les Puristes trop scrupuleux prétendent qu'on doit éviter. Qu'eusse-je fait ici moi-même, par exemple, que de me rendre moins intelligible, si au lieu des termes de périphrase, & de circonlocution, j'eusse pris des détours pour n'employer que des termes purement François? Concevroit-on mieux ce que je veux dire, qu'on ne fait quand je l'exprime par ces deux synonimes, l'un Grec & l'autre Latin ? Si c'est un avantage de ce Livre de contenir tous les termes des métiers les plus vils, sera-ce une tache que d'y ajoûter ceux dont les Sciences & les beaux Arts ne sauroient se passer ? En un mot, tous nos Livres dogmatiques, nos Grammaires, nos Dissertations savantes, tous les Ouvrages d'érudition qui paroissent, l'Histoire & les Mémoires de nos deux Académies, celle des Sciences & celle des Belles-Lettres ; les Discours qu'on y prononce, & qu'on entend avec tant de plaisir dans leurs assemblées publiques, nos Journaux, que sais-je enfin ? Tous nos Livres sont pleins de ces sortes de termes : ils y sont reçûs, autorisez, employez ; un Dictionnaire doit donc en rendre compte au Public, les lui faire entendre, lui en apprendre l'usage & la signification ; & moins ils sont connus & usitez, plus il le doit. Je dis encore davantage, & je crois être bien fondé à le dire ; l'on pourroit être justement repréhensible d'introduire certain terme par-tout ailleurs, mais on seroit louable de le placer dans un Dictionnaire, parce qu'on y doit avertir que cette expression n'est pas bonne, & qu'il faut l'éviter. Ainsi, sans blâmer ceux qui suivent une autre route, nous avons crû devoir augmenter, autant que nous le pourrions, de ces sortes de mots, le ramas qu'on en avoit commencé dans la première édition.

Nous ne nous arrêterons point sur les autres espèces d'additions. Comme elles sont de même nature que ce qui faisoit déja le fonds du Dictionnaire, & que nous y avons gardé la même méthode, en citant même plus exactement nos sources ; le jugement que le Public a porté de la première édition, peut nous répondre de celui qu'il portera de celle-ci, quant à ce point. Il ne s'agiroit donc que de lui en faire observer le grand nombre, & tout ce qu'il nous a fallu dépouiller de Livres en toutes langues, faire de recherches, & dévorer de peines pour les lui fournir ; mais nous aimons mieux qu'il s'en convainque par lui-même, & nous ne voulons point qu'il estime cet Ouvrage, par ce que nous luy en pourrions dire, mais par sa propre expérience, & par l'utilité qu'il en retirera. Certainement, si l'on savoit ce que c'est que de composer un Dictionnaire, on auroit plus d'estime & plus de reconnoissance que l'on n'en a communément, pour ceux qui osent entreprendre un travail, d'un côté si utile, mais de l'autre si pénible, si désagréable, & si ingrat. Scaliger l'a dit, & il est vray.

Si quem dura manet sententia judicis olim,
Damnatum aerumnis suppliciisque caput :
Hunc neque fabrili lassent ergastula massâ,
Nec rigidas vexent fossa metalla manus.
Lexica contexat : nam, caetera quid moror ? omnes
Poenarum facies hic labor unus habet.

C'est-à-dire, selon l'imitation qu'on en a faite, & qui, poëtiquement parlant, est vraie.

Si quelqu’un a commis quelque crime odieux,
S’il a trahi son pere ou blasphémé les Dieux,
Qu’il fasse un Lexicon, s’il est supplice au monde
Qui le punisse mieux, je veux que l’on me tonde.

Le travail de cette seconde édition ne s’est pas terminé à des additions ; on a non seulement revu et corrigé la premiere, mais même grand nombre d’articles que nous avons jugé avoir besoin de reforme ; car sans rien retrancher, nous nous sommes contentez d’ajoûtez le sentiment contraire & vray, & nous en avons ainsi usé d’autant plus volontiers, qu’on avoit donné l’exemple dans la premiere édition, & que le Public l’avoit trouvé bon.

L’on a marqué les lettres muettes & les accens plus exactement qu’auparavant ; ce n’est pas que dans l’impression il ne se soit encore glissé quelques fautes ; mais que l’on corrigera facilement, ou en recourant à la place propre & particuliere du mot dont on doutera, si ce n’est pas là-même qu’est la faute, ou par soi-même, si c’est là. Les accens regardent sur-tout les e : cette lettre a tant de différens sons dans notre Langue, qu’il est souvent difficile de les distinguer, tant la différence est délicate ; & quand on le pourroit toujours faire, on ne trouveroit pas dans l’Imprimerie des caractères pour en marquer exactement la distinction. Mais on peut rapporter ces différences à quatre principales, & il a fallu nous contenter de ce nombre. La première est celle de l' e muet, c’est-à-dire, qui ne se prononce point ou presque point ; cet e n’a point d’accent. La seconde est l' ê avec un accent circonflexe ; c’est lui qu’on appelle ouvert, parce qu’il se prononce en ouvrant beaucoup la bouche. La troisième est l' é fermé, qui se marque avec un accent aigu, c’est-à-dire, une petite ligne tirée de droit à gauche, & qui se prononce la bouche presque fermée. Et la quatrième, l' è qui a un accent grave, ou une ligne tirée de gauche à droite, & pour la prononciation duquel on ouvre plus la bouche que pour l' é fermé, & moins que pour l' ê ouvert. Toutes les prononciations mitoyennes entre ces quatre, sont souvent si imperceptibles, qu’il n’est presque pas possible de les discerner, ou si indifférentes, qu’il importe peu de les exprimer en parlant. D’ailleurs, dans les quatre même que nous désignons, l’usage est quelquefois double ou très-douteux, & tel mettra un accent grave où un autre place un aigu ; mais nous croyons pouvoir assûrer qu’on ne fera point de fautes bien sensibles, en suivant ce que nous avons marqué, & rapportant tous les e à ces quatre prononciations.

Nous voudrions bien pouvoir rendre ici justice à tous ceux qui ont contribué en quelque maniere que ce soit, à la perfection de ce Dictionnaire, & leur donner les éloges qu’ils méritent : mais outre qu’il y en a qui ne veulent point être nommés, le plus grand nombre ne nous est pas même connu. Parmi ceux qui le sont, nous ne pouvons nous dispenser d’apprendre au Public ce que la troisième Edition devoit à Mr. Moreau de Mautour, de l’Académie des Belles-Lettres ; & à Mr. de Jussieu, Docteur en Médecine de l’Académie des Sciences, & de la Société Royale d’Angleterre, Professeur de Botanique & Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal : le premier l’avoit enrichie d’une quarantaine de remarques ou d’additions dignes d’un habile Académicien. Le second avoit revu une grande partie des articles qui concernent la Botanique ; & il eût continué jusqu’à la fin, si les voyages que feu S. A. R. Monseigneur le Duc d’Orleans, Régent du Royaume, lui ordonna de faire pour la perfection de la Botanique & l’ornement du Jardin Royal, ne l’en eussent détourné.

Il nous reste à parler des fautes qui pourront se trouver dans ce Dictionnaire. Quelque exactitude qu’on y ait apportée, on ne se flate point que dans six volumes aussi gros que ceux-ci, & d’une aussi longue haleine, chargées de tant de matieres différentes, il ne soit rien échapé qui ne soit juste & exactement vrai. Nous passons nous-mêmes condamnation par avance sur tout ce que l’on y découvrira de fautes bien prouvées : nous aurons une véritable & sincere obligation à quiconque voudra s’en donner la peine ; & en faveur du service qu’il rendra au Public, & dont les Editeurs futurs pourront profiter, & du plaisir qu’il nous fera à nous-mêmes de nous instruire, nous lui passons dès à présent toute l’aigreur dont il pourroit l’assaisonner. Il peut s’assûrer que nous porterons sur cela l’indifférence jusqu’à l’insensibilité. Sans répondre à rien, nous abandonnerons au Public tous nos intérêts & le soin de juger qui a raison, & à nos successeurs, celui de recueillir les suffrages, & de nous justifier ou de nous redresser, s’il le faut, dans une autre édition.

Du reste, dans un Ouvrage de la nature de celui-ci, on ne doit point regarder comme des fautes, le manque d’uniformité, & les contrarietez d’opinions qui peuvent s’y rencontrer. Nous rapportons ce qu’ont pensé sur les sujets qui se présentent, ceux qui les ont traités, & qui souvent se contredisent les uns les autres. Nous ne sommes peut-être pas nous-mêmes d’un même sentiment sur tout. Cette variété, loin d’être un défaut dans ce Livre, fait une partie de son agrément & de son utilité.

L’on trouvera que dans les commencements l’on y parle du feu Roy Louis le Grand, comme estant encore vivant, & dans la suite comme étant mort ; c’est que l’impression de ce livre ayant commence avant la mort de ce glorieux Monarque, elle n’a fini que cinq ans après. On donne au mot CONSEIL une courte notice des Conseils qui furent establis au commencement de la Régence, c’est qu’ils subsistoient encore lorsqu’on mit cet endroit sous la presse. Il en est de même de quelques autres changemens que le tems a fait dans le cors de l’impression.

Il y a des choses qui ont échapé par oubli ou par inadvertance. Au mot CATASTROPHE Tom. 3 col. 1505. L. 25. Effacez Louis le Gros & mettez Charles le Gros ou loe Gras. Au même Tome col. 1866. Après l’article de Cliquart, mettre Clique s. f. nom collectif qui signifie un nombre de personnes liées ensemble dans le même esprit, & pour le même parti, dessein, faction, association. Sodalitas, societas, factio. Il ne se dit qu’en mauvaise part, & il n’est point du stile grand & relevé. Une clique de frondeurs. Une clique de femmes, de jeunes gens qui font des mêmes parties de Plaisir. La vivacité & les empressemens de gens d’une même clique.

Un Nouveliste politique,
Qui tient conseil dans la Cour du Palais,
Demande au plus fort de sa clique
Si nous aurons ou la guerre, ou la paix.

Au mot CONSEIL, il faut de l’article le Conseil d’Etat, & de l’article le Conseil des Parties. Tom. II. Col. 139. N’en faire qu’un et mettre

CONSEIL PRIVÉ, autrement CONSEIL DES PARTIES, ou CONSEIL D’ESTAT, que dans l’usage ordinaire on appelle simplement le Conseil, & dont les Conseillers se nomment Conseillers d’Etat  : c’est un Conseil qui se tient dans la Salle du Conseil par Mr le Chancellier ou le Garde des Sceaux, & les jours qu’il lui plaît ; & quoique le Roi n’y assiste jamais, le Fauteuil de Sa Majesté y est toujours placé & demeure vuide. Regium Consilium, Regium Consistorium, Consistorianorum Comitum Senatus, ou Concilium. La Charge de Chancelier étant vacante, le Roi Louïs le Grand a été une fois tenir le Conseil des Parties. Les Conseillers d’Etat & les Maîtres des Requêtes y assistent & y opinent, quand ils sont de service : de plus, les Maîtres des Requêtes y rapportent. Les affaires qui y sont rapportées, sont des cassations d’Arrêts des Parlemens & autres Cours Souveraines, ou des évocations, pour récusation d’une Jurisdiction particulière, ou d’un Parlement ou autre Jurisdiction entière ; soit pour des affaires particulières de Ville à Ville, ou de particulier à particulier, que le Conseil évoque à soi, & dont il s’est réservé la connoissance. Louis XIV. a ordonné, par l’Article I. de son Règlement du 3. Janvier 1673. que le Conseil d’Etat sera composé de M. le Chancelier ou Garde des Sceaux, de XXI. Conseillers d’Etat ordinaires, dont trois seront d’Eglise, trois d’épée, du Contrôleur Général des Finances, des Intendans des Finances, tous ordinaires, & de douze Conseillers d’Etat, qui serviront par semestre. EsTAT DE FRANCE, T. III. C. 5. Tom. II. Col. 325. L. 73, à Modene, lisez à Monza sur le Danube dans le Milanois, à trois lieuës de Milan.

La même col. 322 l. 23. 455. parisis, mettez 45. sous parisis selon le calcul qu’en a fait autrefois Frere Pierre le Juge, Religieux de Sainte Geneviéve à Paris, sur les anciens Registres de cette Abbayie, & que Bonsons, du Breuil & Malingre ont rapport dans leurs Antiquitez de Paris.

Au même T. col 22, après le mot COQUEREILES, autrefois COQUERE’ES, s. f. &c. Après ces mots : Il y en a dans l’Ecu des sieurs de Montmagny, ajoutez Pierre Huault de Montmagny, qui vivoit en 1500. tige des Seigneurs de Bernay en Brie, portoit d’or à la fasce d’azur chargée de trois molettes d’éperon d’or, accompagnée de trois bouquets de coquerelles de gueules, deux & un. A la fin de cet article où il y a bouquets en Hyver, ajoutez, Ce dernier sentiment est le meilleur. Dans les titres des Chevaliers de Malte du nom de Huault, de Vaires-Bussy & de Montmagny, les coquerelles sont appellées Coquerées.

On espère qu’on voudra bien avoir quelque indulgences pour les fautes d’impression. Au mot ABADIR, T. I. col. 7. Ligne 43, après horreur, il faut deux points ; & au lieu de mais, il faut mettre Vossius, dis-je, ajoute. La plupart des fautes se corrigeront aisément, ou le Dictionnaire les corrigera lui-même : par exemple au mot ALEP Tome 1. col. 269. on a dit qu’Alep étoit à l’orient d’Alexandrie, qui lui sert de port. A la page suivante col. 271. L’article d’ALEXANDREtTE montera que c’est Alexandrette au lieu d’Alexandrie qu’il faut lire au mot ALEP.

Il y en a, mais peu, dont il sera peut-être plus difficile de s’appercevoir. Ce sont des transpositions qu’on a faites, en ne rapportant pas les additions précisement à l’endroit de l’ancienne edition, où elles devoient entrer. Ainsi au mot ADULTERE, Tome 1. col. 157. l’addition qu’on a faite & qui commence par ces mots ; c’est trop peu dire &c. ne devoit pas être placée immediatement après le passage de saint Matthleu, mais à la fin de tout l’article, comme les paroles mêmes par où elle commence, le font sentir.

Il sera plus aisé de reconnoitre la méprise au mot ELLIPSE, terme de Géométrie, où col. 1098. Du II. Tome lig. 6 l’on a inseré une addition d’une ligne qui regarde l’Elipse terme de Grammaire, & devoit être mis à la fin de l’article où l’on en traite.

Quelques additions n’étant point parvenus assez tôt, on a été oblige de les rejetter à la fin des Tomes ; cela n’est arrive que dans les deux derniers.

Au regard du changement de quelques lettres, ou de quelque mot, ce seroit avoir trop mauvaise opinion de nos Lecteurs, que de leur demander grace sur ce point. Il faudroit être ou de bien mauvaise humeur pour ne les pas pardonner volontiers, ou bien peu habile pour ne les pas corriger aisément:comme Tome I. col. 2. L. 20. Formé pour fermé. col. 3. l. 18. jusqu’au pour jusqu’à un ; col. 5. l. 16 & 25. Bouch pour Bouh. Col. 6. L. 3. Aigues eaudes, pour Aigues caudes. l. 32 ; נעל pour נהל. l. 67. La Dialecte Ionienne, pour dialecte Ionien. col. 12. L. 45. pliuthe pour plinthe. col. 305. L. 19. Coctiennes au lieu de Cottiennes, & Cotianæ pour Cottianæ. L. 20. Coctus pour Cottus &c. Heureusement les Ouvriers se sont peu trompés dans les langues étrangeres, où il seroit plus difficile de corriger leurs méprises. Il y a cependant quelques dictions orientales, quelques mots grecs, & quelques accens où ils ont failli, mais qui ne sont de nulle conséquence. Ce peu de fautes, qu’il est impossible d’ailleurs d’éviter, ne diminue point le prix & le mérite d’un Livre ; & l’on admirera plutôt que des Ouvriers aient pû n’en pas faire davantage, qu’on ne s’étonnera qu’ils en aient fait ; & ce sera une preuve du soin & de la dépense qu’on a faite, pour n’en choisir que de bons. Enfin, nous pouvons dire en finissant, que nous souhaitons n’avoir point d’autres reproches à essuyer, & que nous serons parfaitement contens, si le Public paroît l’être de nos travaux.


TABLE
DES AUTEURS ET LIVRES
FRANÇOIS.
dont on s'est servi pour la composition de ce dictionnaire
A


Abadie, divers Ouvrages.

Abeille, Chirurgien d'Armée.

d'Ablancourt, de l'Académie, divers Ouvrages.

Abrégé de Vitruve.

Academie Françoise, Dictionnaire, Recueil de Pièces & Harangues.

Académie des Jeux Floraux, Recueil de Pièces.

Académie Royale des Sciences, Hist. & Mémoires.

Académie Royale des Inscriptions, Histoire & Mémoires.

l'Affilard, Music. Principes de Musique.

les Agrémens du langage réduits à leurs principes.

d'Ahuron, Taille des Arbres.

d'Aisy, Génie de la Langue Françoise.

Alais, Grammaire Méthodique.

Alleaume, Jésuite, Souffrances de Jesus.

Alliot, Médec. Tr. du Cancer.

Ambassade des Hollandois à la Chine, au Japon.

Amelot de la Houssaye, divers Ouvrages.

Amelotte, Prêtre de l'Oratoire, divers Ouvrages.

Amusemens sérieux & comiques.

Amyot, Plutarque.

Traité de l'Amitié.

Ancillon, Mélanges Critiques.

Andoque, Histoire du Languedoc.

de S. André, Guillaume, Histoire de Jean IV. Duc de Bretagne.

Andry, Eccles. divers Ouvrages.

Andry, Médecin, divers Ouvrages.

l'Anglois, Jésuite, Histoire des Albigeois.

Angot, Jésuite, Optique.

Duc d'Angoulême, Histoire des Cherifs.

Anselme, Abbé, diverses Oraisons Funèbres & Panégyriques.

Antiquité de Nismes.

d'Argentré, Histoire & Coutumes de Bretagne.


Aristote, Jardinier, Jardins Potagers.

Arnaud d'Andilly, divers Ouvrages.

Arnaud, Doct. divers Ouvrages.

Asse, Traité des Aides.

l'Art de nager.

l'Art de précher.

Aubin, Dictionnaire de Marine.

Auboux, Vérit. Pratique civile & criminelle.

d'Aucourt, de l'Acad. divers Ouvrages.

d'Audiffret, Géographie.

Audiger.

d'Avril, Jésuite, Voyages.

B


Bachet, V. de Meziriac.

Bachaumont, Voyage.

Bacon, Morale.

Bacquet, Oeuvres.

Bail, divers Ouvrages.

Baillet, divers Ouvrages.

Baltus, Jésuite, divers Ouvrages.

Balzac, de l'Acad. divers Ouvrages.

Barbier, V. d'Aucourt.

Bardin, le grand Chambellan de France.

Baron, Comedies.

Barrême, divers Ouvrages.

Barry, divers Ouvrages.

Bartholin, Anatomie.

Basnage, Ouvrage des Savans.

Baudelot, divers Ouvrages.

Bauhin, Gasp. & Jean, Histoire des Plantes.

Bayle, divers Ouvrages.

de Bellegarde, Abbé, divers Ouvrages.

Belloste, Chirurgien d'Hôpital.

Belon, Histoire des Oiseaux.

Benoît, divers Ouvrages.

de Benserade, de l'Académie, divers Ouvrages.

Béranger, Traité des Descentes.

Bernard, Nouv. de la Rép. des Lettres.

Bernard, Mad. divers Pièces.

Bernier, Médec. divers Ouvrages. de Berquin, des Pierres précieuses.

Berroyer, Avoc. divers Ouvrages.

de Besançon, l'Esprit des hommes illustres dans leurs bons mots.

Ste Beuve, Résol. des Cas de Conscience.

Bion, Globes & Astrolabe.

de la Bizardière, divers Ouvrages.

Bizot, Abbé, Histoire Métallique.

le Blanc, Histoire des Monnoies.

Blanchart, Avocat, Table des Ordonnances.

de Blegny, Médec. divers Ouvrages.

Blondel, Mathém. divers Ouvrages.

Bocquillot, Liturgies.

Boiceau, Jardinages.

Boileau, de l'Acad. Epictete, &c.

Boileau Despreaux, divers Ouvrages,

du Bois, Abbé, diverses Traductions.

Boisrobert, de l'Acad. divers Ouvrages.

Boissard, Dictionnaire de Musique.

Boizard, Traité des Monnoies.

Bordelon, Abbé, divers Ouvrages.

Borel, Trés. Recherches de France.

Bornier, Conférences sur les nouvelles Ordonnances.

Boquillon, Abbé, divers Ouvrages.

Bosse, divers Ouvrages.

le Bossu, Chanoine Régulier, Traité du Poëme Epique.

Bossuet, Evêque de Meaux, divers Ouvrages.

Bouche, Histoire de Provence.

Bouchet, Annales d'Aquitaine.

Bouhours, Jésuite, divers Ouvrages.

Boulanger, Traité de la Sphère.

de la Boulai, Voyages.

Bourdaloue, Jésuite, Sermons.

Bourdon, Anatomie.

Boursaut, Père & Fils, divers Ouvrages.

Bouterouë, Rech. des Monnoies.

Bouthillier, Abbé de la Trappe, divers Ouvrages.

Bouvet, Jésuite, Portrait du Royaume de la Chine.

Boyer, de l'Acad. divers Ouvrages.

Boyer de Ruvières, divers Ouvrages.

Boyer, Dictionnaire François & Anglois.

Brebeuf, Pharsale.

Brecourt, diverses Pièces.

Bretonneau, Jésuite, Sermons.

Bretonnier, Avocat, Questions du Droit.

du Breuil, Jésuite, Perspective.

de Brianville, Abbé, Jeux de Cartes.

de Brieux, Orig. de plusieurs façons de parler triviales.

Brignon, Jésuite, différentes Traductions.

Briot, Empire Ottoman.

le Brun, Prêtre de l'Oratoire, divers Ouvrages.

le Brun, Poësies.

le Brun, Voyages.

Bruneau, Avocat, Traité des Criées.

de la Bruyère, de l'Acad. Caract. de Théophraste.

Bruys, divers Ouvrages.

Budée, Dictionnaire.

Buffier, Jesuite, divers Ouvrages.


Bullet, Architecte, divers Ouvrages.

de Bussi-Rabutin, Comte, divers Ouvrages.

C


Cadenet, Paraphr. des Pseaumes.

de Cailli, Poësies.

de Callières, de l'Acad. divers Ouvrages.

du Cange, divers Ouvrages.

de Cantenac, Poësies.

Capistron, diverses Pièces.

Caron, Traité des Bois.

Carré, Mesure des Surfaces.

de Caseneuve, Origines Françoises.

Cassagne, Saluste.

Cassandre, Rhétorique d'Aristote.

Cassini, divers Ouvrages.

Castel, Avocat, divers Ouvrages.

Catel, Histoire de Languedoc.

Catherinot, divers Ouvrages.

Catholicon d'Espagne, ou Satyre Ménippée.

Catrou, Jésuite, divers Ouvrages.

du Cerceau, Jésuite, Poësies.

Cérémonial de France.

de Cérisiers, Traduction de la Cité de Dieu.

de Challes, Elem. d'Euclides.

de la Chambre, Médec. divers Ouvrages.

de la Chambre, Abbé, diverses Oraisons Funèbres.

Chamillard, Jésuite, Dissertations.

Chammelé, diverses Pièces.

Histoire de la Chancellerie.

Chanut, Abbé, divers Ouvrages.

Chapelain, de l'Acad. divers Ouvrages.

de la Chapelle, de l'Académie Françoise, divers Ouvrages.

la Chapelle, divers Ouvrages.

Charas, Pharmacopée.

Charpentier, de l'Acad. divers Ouvrages.

de la Charrière, Chirurgien, divers Ouvrages.

Chastelain, Martyrologe.

de Chaulieu, Abbé, Oeuvres.

Cheminais, Jésuite, Sermons.

la Chetardie, Instruct. pour un Prince, & autres Ouvrages.

Chevreau, divers Ouvrages.

Chifflet, Jésuite, Grammaire Françoise.

Chirurgien Dentiste.

de Choisy, Abbé, divers Ouvrages, Hist. Ecclésiastique.

Chomel, Dictionnaire Oeconomique.

Chorier, Histoire de Dauphiné.

de Citry, divers Ouvrages.

Claude, Minist. divers Ouvrages.

de Claville, Traité du vrai mérite.

le Clerc, Minist. divers Ouvrages.

le Clerc, Médec. Hist. de la Médecine.

La Princesse de Cleves.

Colin, Abbé, Trad. de l'Orateur de Cicéron.

la Colombière, divers Ouvrages.

Colommiers, divers Ouvrages.

Colonia, Jésuite, divers Ouvrages.

Traité du Commerce.

Commire, Jésuite, diverses Pièces.

le Comte, Cel. Relation du Tunquin.

le Comte, Jésuite, Mém. de la Chine.

le Comte, Cabinet d'Architecture.

Conrart, de l'Académie, Lettres.

Constitutions de Port-Royal.

Coquille, Histoire de Nivernois.

Corbinelli, divers Ouvrages.

de Cordemoy, Père & Fils, divers Ouvrages.

Corneille, Pierre & Thom. divers Ouvrages.

Costar, divers Ouvrages.

de la Coste, Conquête des Indes Occidentales.

de Coulanges, Recueil de Chansons.

de Coutbeville, Jésuite, divers Ouvrages.

Courtin, divers Ouvrages.

Cousin, Président, divers Ouvrages.

Crebillon, Tragédies.

Crebillon, fils, divers Ouvrages.

de la Croix, Empire Ottoman, &c.

Crouzas, divers Ouvrages.

Cuisinier François.

D


Dacier, Mr, de l’Académie, divers Ouvrages.

Dacier, Mad. divers Ouvrages.

Dagan, Fortifications.

Dalechamp, Histoire des Plantes.

Dan, Trinitaire, Histoire de Barbarie.

Dancourt, diverses Pièces.

Danet, Abbé, Dictionnaire.

de Dangeau, Abbé, Dialogues, & autres Ouvrages.

de Dangeau, Marquis, de l’Académie Françoise, quelques Pièces de Vers.

Daniel, Jésuite, divers Ouvrages.

Danty, Avocat, divers Ouvrages.

Dapper, Description de l’Afrique.

Daviler, Architecture.

Degori, Médecin, Dictionnaire de Médecine.

Denys, Histoire de l’Amérique.

Demosthènes, Harang. & Philippiques.

Descartes, divers Ouvrages.

Desenne, Calcul du Toisé.

Desfontaines, Abbé, Observat. sur les Ecrits modernes.

Desforges-Maillard, Poësies.

Des-houlières, Mad. Poësies.

Desmarais, de l’Acad. divers Ouvrages.

Desportes, Œuvres.

Despreaux, & Brossette, son Commentateur.

Desroches, Dictionnaire de Marine.

Destouches (Nericaut) Comédies.

Dictionnaire de Rimes.

Dictionnaire de Droit.

Dictionnaire de la Philos. Hermétique.

Dictionnaire Comique.

Dionis, Anatomie, Operat. de Chirurgie.

Discours d’Eloquence.

Diversités curieuses.

Divertissemens de Sceaux.

Dodard, Médecin, divers Ouvrages.

Domat, Loix Civiles.

Doujat, de l’Acad. Vell. Paterculus.

Dubé, Médec. Médecin des Pauvres.

Ducasse, Pratiq. de la Jurisdict. Ecclésiastique.

Du Plessis, Bénédictin, divers Ouvrages.

Duryer, de l’Acad. divers Ouvrages.

E


Ecole des Arpenteurs.

Errard, Avocat, Playdoyers.

Esprit, Abbé, divers Ouvrages.

de l’Estang, Traité de la Traduction.

les Estiennes, divers Ouvrages.

Eveillon, Traité des Excommunications.

F

le
Faucheur, Action de l’Orateur.

Favyn, divers Ouvrages.

de la Fayette, Mad. divers Ouvrages.

Felibien, divers Ouvrages.

Felibien des Avaux, divers Ouvrages.

Fenelon, Arch. de Cambray, divers Ouvrages.

de Ferrière, Avocat, divers Ouvrages.

Feuillet, Maître de Danse, Chorographie.

le Fevre, Tanaq. divers Ouvrages.

le Fevre, Mad. Dacier, divers Ouvrages.

Févret, Traité de l’Abus.

Flechier, Ev. de Nîmes, divers Ouvrages.

Fleury, Abbé, divers Ouvrages.

la Fontaine, de l’Acad divers Ouvrages.

Fontenelle, de l’Acad. divers Ouvrages.

de la Force, Duc, Discours prononcé à l’Acad.

de la Force, Mad. divers Ouvrages.

Fouger, Traité des Hygrometres.

du Four, Du Caffé, Thé, Chocolat.

Fournier, Jésuite, Hydrographie.

Frezier, Voyages.

de Fromentieres, Evêque d’Aire, divers Ouvrages.

Furetiere, Abbé, divers Ouvrages.

G


Gaillard, Jésuite, divers Ouvrages.

Gaudin, Jésuite, Dictionnaire.

Gauret, Stile Universel.

Gazettes.

Gedoyn, Abbé, Traduction de Quintilien.

le Gendre, Abbé, divers Ouvrages.

Genest, Abbé, diverses Pièces.

Gillet, Avocat, Plaidoyers, &c.

Girard, Abbé, Synonymes François

Giroust, Jésuite, Sermons.

Giry, de l’Académie, divers Ouvrages.

Glaser, Traité de Chymie.

Godeau, Evêque de Vence, divers Ouvrages.

Gollut, Mémoires des Bourguignons.

Gombeaud, de l’Académie, divers Ouvrages.

Gomberville, de l’Acad. divers Ouvrages.

Grammaire générale & raisonnée.

Grammaire Méthodique.

Gresset, Poësies.

de Grimarest, Traité du Récitatif. Vie de Molière.

Grotius, Droit de la Paix & de la Guerre.

Guichard, Harmonie étymologique.

Guillemau, Chirurgie.

de Guillet de la Guilletiere, Dict. des Arts de l’homme d’Epée.

H


Habert, de l’Académie, Temple de la Mort.

de Harlay, Traduction de Tacite.

Harris, Dictionnaire Anglois des Arts & des Sciences.

Hartzsoeker, Dioptr. & Physique.

de Hauteroche, diverses Pièces.

des Hayes, Voyage du Levant.

Hecquet, divers Ouvrages.

Heiss, Histoire d’Allemagne.

Hellot, Elem. de la Philos. de la Chymie.

Helyot, Picpus, Hist. des Ordres Religieux, &c.

Henriette Sylvie de Moliere.

d'Her, Chevalier, divers Ouvrages.

d'Herbelot, Bibliothèque Orientale.

l'Heritier, Mad. divers Ouvrages.

Hermant, Chanoine, divers Ouvrages.

Hervet, Gentian, Traduction de la Cité de Dieu.

Hervieux, Traité des Serins.

de la Hire, divers Ouvrages.

Histoire des Conclaves.

Histoire naturelle d'Irlande.

Histoire de la Ligue de Cambray.

Histoire Critique du V. & du N. Testament.

Histoire de la Laponie.

l'Honoré, Carme Déchaussé, Critique.

de l'Hospital, Marquis, Les infinimens petits, les Sect. coniq.

Houdry, Jésuite, Sermons.

des-Houlières, V. Des-houlières.

Huet, Ev. d'Avranches, divers Ouvrages.

Huygens, de Zwilickem, divers Ouvrages.

I


Jaquelot, divers Ouvrages.

du Jarry, Abbé, divers Ouvrages.

Jaugeon, Jeu du Monde.

le Jay, Jésuite, divers Ouvrages.

Inquisition de Goa.

Instruction pour les Confitures.

Jolly, Ev. d'Agen, divers Ouvrages.

Joubert, Jésuite, Science des Médailles.

Jovet, Histoire des Religions.

Journal des Savans.

Jousse, Traité de la Charpenterie.

de St. Julien, Origine & Antiquité des Bourguignons.

Jurieu, divers Ouvrages.

de Jussieu, Introduction à la Botanique.

L


Lallemant, Chanoine Regulier, divers Ouvrages.

Lallement, Jésuite, divers Ouvrages.

Lamy, Bénédictin, divers Ouvrages.

Lamy, Prêtre de l'Oratoire, divers Ouvrages.

Lancelot, divers Ouvrages.

Langlois, Jésuite, divers Ouvrages.

Larrey, Histoire d'Angleterre.

de Laval, Duc de Luynes, divers Ouvrages.

de Launay, Traité des Descentes.

de Lauriere, Avocat, Biblioth. des Cour. & Gloss. de Droit.

Leger, Dictionnaire d'Agriculture.

Lemery, Médecin, divers Ouvrages.

Lettres d'Abailard.

Lettres édifiantes & curieuses des Miss. J.

Lettres d'Héloyse à Abailard.

Lettres Portugaises.

Liancourt, Maître d'Armes.

Liger, divers Ouvrages.

Lignere, Poësies.


Lobineau, Histoire de Bretagne.

Logique de Port-Royal.

du Loir, Voyage du Levant.

Loiseau, divers Ouvrages.

du Londel, Jésuite, Fastes.

le Long, de l'Oratoire, Traité des Polyglottes.

de Longepierre, divers Ouvrages.

Doct. de Louvain, Traduction de la Bible.

Louvilliers de Poincy, Histoire des Antilles.

Loyer, Dominicain, Relation du Royaume d'Issini.

Loret, Lettres.

Lucas, Voyages.

M


Mabillon, Bénédictin, Etudes Monastiques.

Macé, Histoire de quatre Cicérons.

Maimbourg, Jésuite, divers Ouvrages.

Mainard, Poësies.

Mainard, Lettres.

le Maire, Antiquités d'Orleans.

le Maître, Plaidoyers.

Malebranche, Pr. de l'Oratoire, divers Ouvrages.

de Malezieux, divers Ouvrages.

Malherbe, Oeuvres.

Malingre, Antiquitez de Paris.

Mallet Manesson, divers Ouvrages.

de Marca, Histoire de Bearn.

de la Mare, Traité de la Police.

Mareschal, Droits honorifiques.

Mariotte, divers Ouvrages.

Mariotte, Avocat, Disc. prononcé au Parlement de Toulouse.

Marmol, Description de l'Afrique.

de Marolles, Abbé, divers Ouvrages.

Marot, Oeuvres.

Marsolier, divers Ouvrages.

Martignac, divers Ouvrages.

Mascaron, Evêque d'Agen, divers Discours.

Maty, Dictionnaire Géographique.

de Maucroix, divers Ouvrages.

Mauriceau, Accouchemens.

du Maurier, Mémoires d'Hollande.

Médailles de Louis le Grand.

Mémoires du Clergé.

Mémoires de Trévoux.

Ménage, Abbé, divers Ouvrages.

Menagiana.

Menestrier, Jésuite, divers Ouvrages. Histoire Consul. de Lion.

Mercure Galant.

de Meré, Chevalier, divers Ouvrages.

Merlet, Traité des bons Fruits.

le Merre, des Mariages des enfans.

Mersene, Minime, Harmonie.

Mery, Chirurgien, divers Ouvrages.

de Meuve, Dictionnaire Pharmaceutique.

Mézeray, Histoire de France.

de Méziriac, divers Ouvrages.

Moliere, Oeuvres.

Mollet, Jardinages.

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1-1p. _).
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de Monconis, Voyages.

Monet, Jesuite, Dictionnaire.

Monsambano, État de l'Empire Trad.

Montagne, Essais.

Monteclair, Musique.

de Montfleury, diverses Pièces.

de Montgault, Abbé, diverses Traductions.

Montmorel, Abbé, Homélies.

Montreuil, Oeuvres.

Moréri, Dictionnaire historique.

Morillon, Benedictin, diverses Poësies.

Morin, Culture des Fleurs.

Morland, Chevalier, Elévation des Eaux.

de la Morliere, Histoire d'Amiens.

la Mothe le Vayer, divers Ouvrages.

de la Motte, de l'Académie, divers Ouvrages.

du Moulin, Coutume de Paris.

du Moulin, Histoire de Normandie.

du Moulinet, Chan. Reg. Curiosités & Habits.

de Mourgues, Jésuite, divers Ouvrages.

Munier, Mémoires & Histoire d'Autun.

Muret, Abbé, des Festins.

N


Naude', divers Ouvrages.

Duc de Neucastle, Méthode de dresser les Chevaux.

de la Neuville, Voyez le Quien.

Neveu, Jésuite, divers Ouvrages.

Niceron, Minime, Perspective.

Nicot, Dictionnaire.

de Nicolay, Voyages.

Nicole, Président, divers Ouvrages.

Nicole, de l'Académie des Sciences, divers Ouvrages de Mathématique.

Nicole, Ecclésiastique, divers Ouvrages.

Nivers, Organiste, divers Ouvrages.

le Noble, divers Ouvrages.

Nodot, divers Ouvrages.

Nostradamus, ses Quatrains, & Histoire de Provence.

Noüet, Jésuite, divers Ouvrages.

O


Oexmelin, Histoire des Flibustiers.

Olearius, Voyages.

Oliers, divers Ouvrages.

les Opéra.

les Ordonnances de Louis XIV.

Ordonnance de Marine.

d'Orléans, Jesuite, divers Ouvrages.

d'Ossat, Cardinal, Lettres.

Ovide, Epistres.

Ozanam, divers Ouvrages.

P


Pagan, divers Ouvrages de Mathématique.

Palaprat, diverses Pièces.

Palliot, la Science des Armoiries.

Paradin, Annales de Bourgogne.

fra Paolo, Traité des Bénéfices.


Pardies, Jésuite, divers Ouvrages.

Parent, Méchanique, & autres Ouvrages.

de Paris, Martyrologe, &c.

Parodies Bachiques.

Pascal, divers Ouvrages.

Pascal, Médecin, divers Ouvrages.

Pasquier, Recherches & Lettres.

Patin, Lettres.

Patru, Plaidoyers.

Pavillon, Ev. d'Alet, Rituel d'Alet.

le Pays, divers Ouvrages.

Pélisson, divers Ouvrages.

Pellegrin, Abbé, Cantiques, Traduction des Odes d'Horace.

Pelletier, Expéditionnaire, divers Ouvrages.

Pelletier, Abbé, divers Ouvrages.

le Pelletier, Histoire de la Guerre de Chypre.

Penicher, Traité des Embaumemens.

Perrault, Charles & Claude, divers Ouvrages.

Perry, Jesuite, Histoire de Châlons.

Peu, Accouchemens.

Pezron, Bernard. divers Ouvrages.

Pibrac, Quatrains.

Pic, Abbé, divers Ouvrages.

Pièces Galantes.

de Pile, divers Ouvrages.

Pilpay, Fables.

du Pin, Abbé, divers Ouvrages.

Pinson, Avocat, divers Ouvrages.

des Places, Ephémerides.

de la Placette, divers Ouvrages.

Plumier, Minime, divers Ouvrages.

Pluvinel, Ecuyer François.

Poëme de Saint Prosper.

Poësies Gaillardes.

Nouveau choix de Pièces de Poësies.

Poisson, diverses Pièces.

Polinier, Chan. Reg. divers Ouvrages.

Pomée, Histoire des Drogues.

du Pont, Principes de Musique.

de Pontis, Mémoires.

Port-Royal, divers Ouvrages.

de Prade, divers Ouvrages.

Pradon, diverses Pièces.

Prestet, Elémens de Mathématique.

Princesse de Cleves.

de Pringy, Mad. diverses Pièces.

Procès verbaux du Clergé.

Illustres Proverbes.

Dictionnaire des Proverbes.

Etymologies des Proverbes.

Q


Quesnel, Pr. de l'Orat. divers Ouvrages.

D. Quichotte.

le Quien de la Neuville, Histoire de Portugal.

le Quien, Dominicain, divers Ouvrages.

le Quin, Traité des Hernies.

Quinaut, divers Ouvrages.

de la Quintinie, Jardinages.

R


Rabelais, Oeuvres.

Racan, divers Ouvrages.

Racine, de l'Académie, divers Ouvrages.

le Ragois, Instruction sur l'Histoire.

Ragueau, Indice.

Raguenet, Abbé, divers Ouvrages.

Rainsant, Médecin, Tableaux de Versailles.

Ranchin, Pseaumes en Vers.

Rapin, Jésuite, divers Ouvrages.

Recueil de Poësies.

Nouveau Recueil de bons mots.

Recueil de Traitez de Paix.

Recueil de Voyages.

Reflexions sur la Langue Françoise.

Regis, Philosophie.

Regnier, Abbé, divers Ouvrages.

Regnier, Satyres.

Relation des Campagnes de Rocroy, &c.

Remond du Cours, divers Ouvrages.

Renaudot, Abbé, divers Ouvrages.

Renusson, Avocat, divers Ouvrages.

Ricard, Avocat, divers Ouvrages.

Richard, Abbé, divers Ouvrages.

Richelet, divers Ouvrages.

Richer, Gnomonique.

de Richelieu, Cardinal, divers Ouvrages.

Robbe, divers Ouvrages.

de la Roche, Prêtre de l'Oratoire, Orais. Funèbres.

de Rochefort, Dictionnaire curieux.

de la Rochefoucault, divers Ouvrages.

des Roches, Dictionnaire de Marine.

Roger, Recollet, Voyages de la Terre-Sainte.

de Rohan, Abbesse, divers Ouvrages.

Rohault, Physique, &c.

Rondelet, Histoire des Poissons.

Ronel, Mercure Indien.

Ronsart, Oeuvres.

Roolle, divers Ouvrages.

de la Roque, Abbé, Traité de la Noblesse.

de Rosnel, Mercure Indien.

Rousseau, Musique & Viole.

Rousseau, Poësies.

Rouviere, Eaux de Forges.

Roy, Poësies.

de Rubis, Histoire de Lion.

de la Ruë, Jesuite, Oraisons Funèbres, & Sermons.

de Ruffi, Histoire de Marseille.

Ruzes Innocentes.

du Ryer, de l'Académie, divers Ouvrages.

S

de
Sable', Marquise, divers Ouvrages.

de la Sabliere, Poësies.

de Sacy le Maître, divers Ouvrages.

de Sacy, de l'Académie, Lettres de Pline.

le Sage, Histoire de Gil-Blas de Santillane.

de Saintonge, Mad. divers Ouvrages.

de Saint-Amant, Oeuvres Poëtiques.

de Saint Cyran, Abbé, divers Ouvrages.

de Saint Didier, Histoire de Venise.

de Saint Evremont, Oeuvres.


de Saint Gelais, divers Ouvrages.

de Saint Germain, Examen des États.

de Saint Hilaire, Medecin, divers Ouvrages.

de Saint Real, Abbé, divers Ouvrages.

de Sainte-Beuve, Abbé, Cas de Conscience.

de Sainte-Garde, Histoire des Hérésies.

de Sainte-Marthe, divers Ouvrages.

Salnove, Vénerie Royale.

de Salo, Journal des Savans.

Salvaing, Traité des Fiefs.

Sanson, État présent de la Perse.

Sarrasin, Oeuvres.

Savary, Parfait Négociant, &c.

Savaron, Recherches de Clairmont.

Saviart, Obs. Chirurgicales.

Savot, divers Ouvrages.

Sauveur, Application des Sons harmoniques, & Principes d'Acoustique.

Scaron, divers Ouvrages.

Scudery, Mad. divers Ouvrages.

Scultet, Arsenal de Chirurgie, trad.

Segrais, de l'Acad. divers Ouvrages.

Senault, Pr. de l'Orat. divers Ouvrages.

Sénécé, Epigrammes.

de Senne, Traité du Toisé.

de Sévigny, Mad. Lettres.

Simon, Rich. divers Ouvrages.

Simon, Prêtre, Dictionnaire de la Bible.

Simon, Assesseur, divers Ouvrages de Droit.

de Soleysel, Parfait Mareschal, &c.

Sorbiere, Lettres.

Sorel, Science Universelle.

Souciet, Jesuite, Dissertations sur l'Ecriture.

Spanheim, divers Ouvrages.

Spon, Médecin, divers Ouvrages.

de la Suze, Mad. Poësies.

de Sylvecane, Prèsident, Juvénal & Perse.

T


Tachard, Jesuite, divers Ouvrages.

Tallemant, Abbés, leurs divers Ouvrages.

Tardif, Traité de la Fauconnerie.

Tarteron, Jesuite, divers Ouvrages.

Tavernier, Voyages.

Tauvry, Médecin, divers Ouvrages.

le Tellier, Jésuite, divers Ouvrages.

Terlon, Chevalier, Mémoires.

du Tertre, Dom. Histoire des Antilles.

Testu, Abbé, Stances Chrétiennes.

de la Thaumassiere, Histoire & Coutumes de Berry.

Théatre Italien.

Théatre de Piemont.

Théatre de Savoye.

Théophile, Oeuvres Poëtiques.

Thévenin, Chirurgie.

Thevenot, Recueil de Voyages.

Thiers, Abbé, divers Ouvrages.

Thiroux, Histoire d'Autun.

Thomassin, Pr. de l'Orat. divers Ouvrages.

Thrésor de Médecine.

Thuilier, Médec. divers Ouvrages.

la Thuilerie, diverses Pièces.

de Tillemont, Abbé, Mémoires pour l'Histoire Ecclésiastique & des Empereurs.

du Tillet, Recueil des Rois & Couronne de France.

du Tillet, Mémoires.

Toinard, Remarques.

du Torar, Leçons Géométriques.

Toubeau, Jurisdiction Consulaire.

Toureil, divers Ouvrages.

de Tournefort, Médecin, divers Ouvrages, Voyage du Levant.

le Tourneux, divers Ouvrages.

du Tremblay, Traité des Langues.

Tristan, Comm. Historiques.

V

de la
Valbonnaye, Mémoires pour l'Histoire du Dauphiné.

de Valincourt, de l'Acad. divers Ouvrages.

de Vallemont, Abbé, divers Ouvrages.

de la Valterie, Homere.

Van Helmont, Médecin, Oeuvres.

de Varennes, Jésuite, le Roy d'Armes.

Varet, Lettres, &c.

Varignon, Abbé, divers Ouvrages.


de Varillas, divers Ouvrages.

de Vauban, Mar. de Fr. Fortifications.

de Vaugelas, de l'Acad. divers Ouvrages.

de Vaumoriere, Harangues & Lettres.

Vauthier, Arbres Fruitiers.

Verduc, J. B. divers Ouvrages.

Verjus, Jesuite, divers Ouvrages.

de Vernage, Abbé, divers Ouvrages.

du Verney, Médecin, divers Ouvrages.

de Vertot, Abbé, divers Ouvrages.

de Vertron, divers Ouvrages.

Vigenere, divers Ouvrages.

de Vigneul-Marville, Mélanges Historiques.

de Villars, Abbé, divers Ouvrages.

de Ville, Chev. Fortifications.

de la Ville, Avocat, Dictionnaire des Arrêts.

de Ville-Dieu, Mad. Oeuvres.

de Villiers, Abbé, divers Ouvrages.

de Visé, Histoire du Roy & Mercure Galant.

Vitruve, Architecture.

de Voisin, Missel, &c.

Voiture, de l'Acad. Oeuvres.

de la Volpiliere, Abbé, divers Ouvrages.

de Voltaire, Pièces de Théatre & autres Ouvrages.

Wicquefort, l'Ambassadeur.
Ambassade de Figuéroa, Traduct.



FIN


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PRIVILEGE DU PRINCE·


LOUIS AUGUSTE PAR LA GRACE DE DIEU PRINCE SOUVERAIN DE DOMBES : A tous ceux qui ces Presentes verront, Salut. Notre amé Rene’ de Mommort, nous a tres-humblement fait exposer que le public se plaignant de ne plus trouver de Dictionnaire Universel François-Latin & Latin-François, ci devant imprimé de nôtre ordre en l'Imprimerie par nous établie en nôtre ville de Trevoux ; il lui fût permis de faire réimprimer ledit Dictionnaire Universel François-Latin & Latin-François corrigé, & augmenté considerablement, si il nous plaisoit de lui accorder nos Lettres de Privilege. A ces causes, desirant traitter favorablement l'Exposant qui est obligé de faire de tres-grandes depenses pour l’impression dudit Livre ; Nous lui avons· par ces Présentes, permis & accordé, permettons & accordons, ainsi qu’à sa Veuve, heritiers, & autres, à qui il poura remettre, ceder, ou faire part du present Privilege, de faire imprimer le Dictionnaire Universel François-Latin & Latin-François, en tant de Volumes, de telle marge & Caracteres que bon lui semblera, dans nôtre Imprimerie établie à Trevoux, & non ailleurs ; Après que ledit Dictionnaire aura été approuvé par deux de nos Censeurs ordinaires, le faire vendre, & debiter par tout où il souhaittera, & ce pendant le tems de trente années consecutives : A la charge par I'Exposant. de le faire mettre incessamment sous presse. En outre de nôtre pleine puissance & autorité Souverainc, avons revoqué, revoquons, cassons, & annullons, tous Privileges qui pouroient avoir été par Nous accordez ci-devant, au sujet dudit Dictionnaire Universel François-Latin & Latin-François, comme aussi tous les Traittez faits en consequence, pendant le tems desdites trente années ; Faisons tres-expresses inhibitions & défences à toutes sortes de Personnes, de quelque qualité & condition qu'elles puissent être, d'imprimer, faire imprimer, ou contrefaire, vendre, ni debiter ledit Dictionnaire Universel François-Latin & Latin-François, même des Abregez, tant du Dictionnaire François-Latin, que Latin-François, sous quelque pretexte que ce puisse être, sans le consentement par écrit de I'Exposant, ou de ses ayans cause, sous peine de vingt-mille livres d'amende, un tiers applicable à l'Hôpital general de Trevoux, un tiers audit Exposant, & l’autre tiers au Denonciateur ; de confiscation des Exemplaires, & de tous dépens, dommages, & interêts : Voulons & ordonnons, que nôtre amé & feal le Sieur Cachet de Montezan, Premier Président en nôtre Parlement, que nous avons commis, & commetrons seul en cette partie, juge, & décide sommairement : Donnant à nôtredit Commissaire tout pouvoir, & attribution de Jurisdiction à cet effet, faisant défenses à tous nos autres Juges d'en connoître, à peine de nullité, & de répondre en leurs noms, de tous dépens, dommages, & interêts. Sera tenu ledit Rene’ de Mommort, de faire mettre dans nôtre Bibliotheque un Exemplaire dudit Dictionnaire, un en celle de nôtre tres-cher & feal le Sieur de Malezieu Chancelier de nôtre Sonverainecé, & d'en donner un à nôtredit Commissaire. Voulons en outre, que la Copie des Presentes qui sera imprimée au commencement, ou à la fin dudit livre, soit tenue pour dûement signifiée ; & qu'aux Copies collationnées, foy soit ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier de nos Huissiers, ou Sergens, de faire pour l'execution d'Icelles, tous exploits, saisies, & autres actes necessaires, nonobstant toutes oppositions, ou appellations, & lettres à ce contraires, toutes lesquelles nous avons revoquées, revoquons d'abondant par ces Presentes lignées de nôtre main, & scelées : Car tel est notre Plaisir. Donné à notre Conseil Souverain le quatre Janvier l'an de grace mil sept-cent quatorze, & de nôtre Souveraineté le vingt-deux. Signé, LOUIS - AUGUSTE.

Et ledit Sieur De Mommort a cédé le présent Privilege au Sieur Hilaire Foucault, qui en a fait part aux Sieurs. Florentin Delaulne, Michel Clousier, Jean-Geoffroy Nyon, Estienne Ganeau, & Nicolas Gosselin, suivant l'accord passé entre eux.



DICTIONNAIRE


UNIVERSEL


FRANÇOIS & LATIN