Dictionnaire de Trévoux/1re édition, 1704/Abreuvoir

Jésuites de Trévoux
Trévoux (1-1p. 6).
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AbBREUVOIR. s. m. Lieu où on abbreuve les chevaux. Aquarium. Mener les chevaux à l’abbreuvoir. Il se dit plus précisément d’un glacis le plus souvent pavé de grais, & bordé de pierres, qui conduit à un bassin, ou à une rivière, pour abbreuver les chevaux. Dav. Il se dit aussi de l’endroit d’un ruisseau où les oiseaux vont boire. On prend des oiseaux à l’abbreuvoir, en y mettant grand nombre de petits gluaux. La vraie heure de tendre à l’abreuvoir est depuis deux heures du matin jusqu’au soir, demi-heure devant le soleil couché ; mais le meilleur tems c’est sur les dix heures jusqu’à onze, & depuis deux heures jusqu’à trois ; & enfin, une heure & demie devant le coucher du soleil, que les oiseaux viennent en foule à l’abbreuvoir. Chomel.

Abbreuvoir, en tèrmes de Maçonnerie, se dit des intèrvalles que les Maçons laissent entre les joints des pièrres, pour y faire entrer du mortier. En ce sens l’on se sèrt plus souvent du mot godet. Bima.. Les Anglois se servent du mot abbreuvoir dans ce même sens.

On dit provèrbialement d’une plaie large & sanglante, que c’est un abbreuvoir à mouches. Il lui a porté un coup à la tête, & lui a fait un grand abbreuvoir à mouches. Ablanc. On dit aussi qu’un bon cheval va bien tout seul à l’abbreuvoir, quand on se léve de table pour prendre soi-même à boire au buffet. Ces phrases sont du stile burlesque.