Dictionnaire d’architecture civile et hydraulique/Bascule

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BASCULE, ſ. f. On entend en général par ce mot une piece de bois ou de fer qui monte & deſcend, ſe hauſſe & ſe baiſſe par le moyen d’un eſſieu qui la traverſe dans ſa longueur. Ceci eſt aſſurément un terme de méchanique : mais l’uſage qu’on en fait en Serrurerie le ramene à notre objet ; & cette définition étoit néceſſaire pour qu’on comprît les articles ſuivans.

Baſcule a pignon. C’eſt une Baſcule ſemblable à la Baſcule de fermeture (voyez ci-après cet article), avec cette ſeule difference que les queues des verroux ſont droites & fendues de la quantité de la courſe ou du jeu des verroux ; & que les côtés de ces queues qui ſe regardent ſont à dents & à crémaillieres, & s’engrenent dans un pignon compris entre eux. On ouvre cette Baſcule avec un bouton rivé ſur la queue du verroux d’en bas. Lorſqu’on le leve, il fait tourner le pignon qui fait deſcendre le verroux d’en baut, & monter le verroux d’en bas.

Baſcule de fermeture. Baſcule qui ſert à fermer les portes des venteaux & des armoires. Elle eſt compoſée de deux verroux, l’un pour fermer en entrant dans la traverſe d’en haut, & l’autre pour fermer en entrant dans la traverſe d’en bas. Ces deux verroux ſont montés ſur platines. Leurs queues, qui viennent ſe joindre à la traverſe du milieu des venteaux, ſont coudées l’une d’un ſens, & l’autre d’un autre ſens, & percées d’un trou à l’extrémité du croiſſant. Deux eſtoquiaux, qu’on place à chaque bout d’un T, ſoutiennent ces extrémités. Ce T eſt ſur un eſtoquiau (pour l’intelligence de ceci voyez Estoquiau) rivé ſur une platine quarrée qui s’attache avec quatre vis ſur le venteau de la porte. De l’extrémité de ſes bras le T eſt percé d’un trou dans ſon milieu entre les eſtoquiaux.

On couvre cette Baſcule par la gâche encloiſonnée dans la ſerrure. Lorſqu’elle eſt poſée à une porte où il n’y a point de gâche, on polit la platine & on la fait à panache. Enfin l’eſtoquiau, qui porte la Baſcule, eſt à bouton plat aſſez large pour couvrir le T avec les deux bouts des croiſſants montés ſur les eſtoquiaux du bout des bras du T.

Baſcule de loquet. Piéce de fer d’environ deux pouces de long, percée d’un trou quarré long, & poſée au bout de la tige de la boucle du loquet. Cette tige excede l’épaiſſeur de la porte du côté où le battant eſt poſé, de l’épaiſſeur de la Baſcule qui eſt arrêtée par une goupille ou un écrou. Vient enſuite le battant du loquet, de maniere que la Baſcule a le plus gros de ſa queue du côté où la vis arrête le battant ſur la porte, afin que la tête du battant ait plus de poids pour retomber ſur le mentonnet. Cette même raiſon oblige de poſer la Baſcule à deux pouces de la vis qui tient la queue du battant ; enſorte qu’en levant à droite ou à gauche on fait lever le battant. Cela ſe fait plus aiſément lorſqu’on tourne le bouton & la boucle dans le même ſens que l’on tourne la clef d’une porte pour l’ouvrir ; & on trouve le battant plus rude quand on tourne en ſens contraire, parce que la vis qui tient la queue du battant ſert alors de point d’appui, & que le battant peſe d’autant plus que l’action de la Baſcule ſe fait ſur lui dans un point plus proche de cette vis.