Dictionnaire d’architecture civile et hydraulique/Aile

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AILE, ſ. f. Ce mot ſe dit par métaphore d’un des côtés en retour d’angles qui tient au corps d’un Bâtiment. On dit Aîle droite ou Aîle gauche par rapport au Bâtiment où elles tiennent, & non pas à la perſonne qui les regarde. Ainſi la grande galerie du Louvre eſt l’Aîle droite du Palais des Tuileries. On donne encore ce nom aux bas côtés d’une Egliſe.

Les Anciens donnoient une ſignification plus étendue au mot Aîle, comme terme d’Architecture. Ils comprenoient généralement ſous ce nom les portiques & toutes les colonnes qui ſont autour d’un Temple, c’eſt-à-dire celles des faces auſſi-bien que celles des côtés. Ils appelloient Peripteres (voyez ce mot) les Temples qui avoient des Aîles tout à l’entour ; & par conſéquent les colonnes des faces de devant & de derrière étoient, félon eux, des Aîles. (Vitruve liv. vi. pag. 212.) donne encore le nom d’Aîles aux deux plus petits côtés d’un veſtibule. Et aujourd’hui on s’en ſert pour exprimer différentes parties d’Architecture : ce qui forme trois articles que nous allons ſéparer.

Ailes de cheminée. Ce ſont les deux côtés de mur dans l’étendue d’un pied, qui touchent au manteau & au tuyau d’une cheminée, & dans leſquelles on ſcelle les boulins pour échafauder. Ces Aîles, auſſi-bien que l’endroit où la cheminée eſt adoſſée, doivent être payés au propriétaire du mur, s’il n’eſt pas mitoyen.

Ailes de mur. Voyez Mur en aile.

Ailes de moulin. Ce ſont quatre grands chaſſis garnis de toile, qui traverſent l’aiſſieu en dehors, & reçoivent le vent pour faire tourner le moulin. (Voyez Moulin.) Les Meuniers les appellent Volans.

Ailes de Pavé. Ce ſont les deux côtés en pente de la chauſſée d’un pavé depuis le tas droit juſques aux bordures.