Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Rougemont (rue)


Rougemont (rue).

Commence au boulevart Poissonnière, nos 14 et 22 ; finit à la rue Bergère, nos 7 ter et 11. Pas encore de numéro. Sa longueur est de 114 m.2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

En 1843, on admirait encore sur le boulevart Poissonnière un magnifique jardin qui précédait un hôtel dont l’entrée était dans la rue Bergère. Cette belle propriété appartenait, en 1765, à M. Lenormant de Mézière, qui avait fait construire les bâtiments vers 1754. Cet immeuble fut possédé successivement par MM. Marquet de Peyre, fermier-général, de Boulainvilliers et de Cavanac. En 1807, M. Rougemont de Lowenberg en fit l’acquisition. Après la mort de ce dernier, ses héritiers conçurent le projet d’ouvrir une rue sur l’emplacement de cette propriété.

Une ordonnance royale du 31 janvier 1844, porte : « Article 1er. Les héritiers Rougemont de Lowenberg sont autorisés à ouvrir sur des terrains qui leur appartiennent une rue de 13 m. de largeur, etc… La présente autorisation leur est accordée à la charge par eux de céder gratuitement à la Ville le sol de la voie nouvelle et de se conformer, en outre, à toutes les conditions énoncées tant dans la délibération du conseil municipal, en date du 23 avril 1843, que dans l’avis du conseil des bâtiments civils en date du 31 juillet de la même année, etc. »

Les principales conditions imposées par le conseil municipal aux héritiers Rougemont, sont celles ci-après : « de faire établir à leurs frais le premier pavage de la d. rue en chaussée bombée et en pavés durs d’échantillon ; de supporter les frais de relevé à bout de ce pavage, ceux d’établissement des bornes-fontaines nécessaires au lavage des ruisseaux, même dans le cas où le sommet des pentes exigerait qu’elles fussent posées dans les rues voisines ; de supporter pareillement les frais d’établissement, depuis la conduite la plus voisine, des tuyaux nécessaires à l’alimentation de ces bornes-fontaines et à la distribution des eaux dans toute la longueur de la rue ; de faire établir les embranchements et les bouches d’égout indispensables pour l’absorption des eaux de la nouvelle rue ; les d. travaux de pavage, de bornes-fontaines, de tuyaux et d’égouts devront être exécutés sous la direction des ingénieurs, conformément aux plans et dans les dimensions qui seront arrêtées par l’administration ; de supporter les frais d’établissement et de pose du matériel pour l’éclairage au gaz ; de faire de chaque côté de la nouvelle rue des trottoirs en granit avec ruisseaux refouillés dans les bordures, suivant le plan qui en sera arrêté par l’administration ; d’assurer à toujours, par les soins d’un cantonnier, le balayage de la chaussée, des trottoirs et des ruisseaux aux frais des propriétaires riverains et conformément aux prescriptions de la police. »

Les autres conditions se rattachent au mode des constructions à établir dans la nouvelle rue.

Ce percement, immédiatement exécuté, a reçu, en vertu d’une décision ministérielle du 21 juin 1844, le nom de rue Rougemont.

M. Rougemont de Lowenherg, Neufchâtellois, banquier à Paris pendant plus de 50 ans, est mort le 5 août 1839.