Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Lesdiguières (rue de)


Lesdiguières (rue de).

Commence à la rue de la Cerisaie, no  2 ; finit à la rue Saint-Antoine, nos 226 et 228. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 170 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Ce n’était primitivement qu’un passage ouvert en 1765, et qui fut converti en rue en 1792. Son nom lui vient de l’hôtel du duc de Lesdiguières, qui était situé dans la rue de la Cerisaie (voyez cet article). — Une décision ministérielle à la date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 octobre 1830, cette largeur a été portée à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. à 2 m. 40 c. ; pour le côté opposé, le retranchement est de 2 m. — Conduite d’eau depuis la rue de la Cerisaie jusqu’à la borne-fontaine.

François de Bonne, duc de Lesdiguières, naquit en 1543, à Saint-Bonnet-de-Champsaut, dans le Haut-Dauphiné. Sa brillante valeur le fit choisir pour chef par les Calvinistes, après la mort de Montbrun ; il triompha dans le Dauphiné, et conquit plusieurs places importantes. Henri IV, qui faisait grand cas de son habileté, le nomma lieutenant-général de ses armées de Piémont, de Savoie et de Dauphiné. Lesdiguières battit le duc de Savoie en plusieurs rencontres : aux combats d’Esparron en 1591, de Vigort en 1592, de Gresilane en 1597. Sa réputation devint si grande en Europe que la reine Élisabeth avait coutume de dire : « Si la France possédait deux Lesdiguières, j’en demanderais un à Henri IV. » En 1622, Louis XIII lui envoya l’épée de Connétable. Au siège de Valence, Lesdiguières fut attaqué d’une maladie dont il mourut en 1626.