Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Dupleix (rue)


Dupleix (rue).

Commence à la rue Kléber ; finit aux chemins de ronde des barrières de l’École-Militaire et de Grenelle. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 481 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. Vers 1815, elle reçut le nom de rue Dupleix. — Une décision ministérielle en date du 31 août 1816, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — Conduite d’eau depuis la rue Kléber jusqu’aux deux bornes-fontaines.

Joseph-François Dupleix, gouverneur-général des établissements français dans l’Inde, fut nommé, en 1720, premier conseiller au conseil supérieur de Pondichéry et commissaire des guerres. En 1731, il obtint le titre de commandant à Chandernagor. En 1742, Dupleix fut nommé gouverneur de Pondichéry. Sa première pensée fut d’en rétablir les fortifications, mais il reçut l’ordre de suspendre les travaux. Dupleix désobéit, car il avait pressenti une prochaine collision entre la France et l’Angleterre. En effet, les hostilités commencèrent bientôt. La prise de Madras fut un des plus beaux faits d’armes de l’époque. Les Anglais voulurent se venger en s’emparant de Pondichéry, mais le léopard britannique fut obligé de fuir après une attaque sans succès. Convaincu par l’expérience que sans possessions dans l’Inde le commerce anglais se trouverait réduit à une complète nullité, Dupleix ménageait adroitement des alliances avec les princes indiens et en obtenait la cession de plusieurs provinces. Des succès aussi brillants portèrent ombrage à la compagnie anglaise, qui demanda et obtint le rappel de Dupleix. Cette honteuse faiblesse du gouvernement français, qui voulait la paix à tout prix, ruina notre crédit dans l’Inde. À son retour en France, Dupleix se vit en butte à mille tracasseries. On lui reprocha une fortune honorablement acquise. Il mourut de chagrin en 1763, avant d’avoir obtenu justice et dans un état voisin de la misère.