Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Carmes (marché des)


Carmes (marché des).

Situé dans la rue des Noyers. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Ce marché a été formé sur l’emplacement du couvent des Carmes.

Six religieux du Mont-Carmel vinrent en France à la suite du roi saint Louis, lors de sa première croisade en 1254 ; le roi les logea dans une maison du port Saint-Paul où furent depuis les Célestins. En 1309, l’incommodité de cette maison et son éloignement de l’Université furent les principales causes qui déterminèrent ces religieux à solliciter de Philippe-le-Bel l’autorisation de s’établir dans un endroit plus convenable. Ce monarque accueillit favorablement leur demande. Par lettres du mois d’avril de la même année, il leur donna la maison dite du Lion, située dans la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Le 13 mars 1310, Clément V autorisa ces religieux à bâtir un nouveau monastère. Les libéralités de Philippe permirent d’augmenter l’emplacement de leur maison. La chapelle que les Carmes firent élever peu de temps après devint bientôt trop petite. Jeanne d’Évreux leur fournit les moyens de construire une église spacieuse dont la dédicace eut lieu le 16 mars 1353, sous l’invocation de la Sainte-Vierge. En 1386, les carmes augmentèrent leur couvent par l’acquisition du collège de Dace. Ces religieux, qui jouèrent un grand rôle dans l’histoire de l’Université, furent supprimés en 1790. Leur église, après avoir servi d’atelier pour une manufacture d’armes, a été démolie en 1811. — « Au palais des Tuileries, le 30 janvier 1811. Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit, etc… — Art. 5. Le marché actuel de la place Maubert sera transféré sur l’emplacement de l’ancien couvent des Carmes, près de cette place, et dont, à cet effet, nous faisons don à notre bonne ville de Paris. — Art. 6. Ce marché sera bordé par les rues de la Montagne-Sainte-Geneviève, des Noyers, et par une rue à ouvrir entre l’ancien collége de Laon, pour communiquer, ladite rue à ouvrir, à celle de la Montagne-Sainte-Geneviève. Pour l’exécution de cette disposition, la ville de Paris acquerra les maisons ayant face sur la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, et qui sont indiquées sur le plan annexé au présent décret, etc. » Un autre décret, du 24 février suivant, ordonna que ce marché serait terminé au 1er juin de la même année. Cependant la première pierre ne fut posée que le 15 août 1813. M. Vaudoyer, architecte, fut chargé de la direction des travaux dont l’achèvement eut lieu en 1818. Les constructions qui ressemblent à celles du marché Saint-Germain ont coûté environ 728,000 fr. L’acquisition de diverses propriétés particulières a nécessité une dépense de 200,000 fr. Ce marché a été inauguré le 15 février 1819, en vertu d’une ordonnance de police du 4 du même mois. Il occupe une superficie de 2,842 m.