Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Billettes (rue des)


Billettes (rue des).

Commence à la rue de la Verrerie, nos 26 et 28 ; finit à la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, nos 31 et 33. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 126 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Dans les lettres de Philippe-Auguste, du mois de décembre 1299, elle est appelée rue des Jardins (vicus Jardinorum, ou de Jardinis). Dans plusieurs actes du XVe siècle, on la trouve indiquée sous le nom de rue où Dieu fut bouilli, du Dieu bouliz. Cette dénomination lui avait été donnée pour rappeler le sacrilège commis par un juif nommé Jonathas, qui plongea dans une chaudière d’eau bouillante une hostie consacrée. Enfin Corrozet l’indique sous le nom de rue des Billettes. Cette rue, selon Sauval, tire sa dénomination d’une espèce de péage qu’on appelait encore de son temps billettes, en raison d’un billot de bois qu’un suspendait à la porte de la maison où ce droit devait être payé. Pour appuyer son opinion, il dit que, la rue de la Verrerie conduisant à l’ancienne porte Saint-Merri, on acquittait sans doute le péage dans une maison de cette rue située au coin de celle des Jardins ; c’est pour ce motif que cette dernière a reçu le nom de rue des Billettes. Jaillot critique cette opinion à peu près en ces termes : Il est vrai qu’on a donné le nom de billette à une petite enseigne posée aux endroits où l’on devait le péage ; mais la rue de la Verrerie n’était pas un chemin royal où l’on pût établir un bureau pour la perception d’un droit pareil. Quant aux marchandises qui devaient acquitter les droits avant d’entrer dans Paris, le paiement devait en être effectué d’un côté de la ville à la porte Baudet (Baudoyer), et de l’autre à la porte Saint-Merri. — Il nous semble plus naturel de dire que cette rue doit son nom aux religieux hospitaliers de Notre-Dame, qui précédèrent les Carmes dans la possession du couvent situé dans cette rue. Nous croyons que ces hospitaliers, qui dans l’origine n’étaient ni tout à fait religieux, ni exactement séculiers, portaient des billettes sur leurs habits, comme des signes propres à les faire reconnaître. Ce fut sans doute par ce motif que le peuple leur a donné ce nom. Billette est un terme de blason donné autrefois à une petite pièce carrée qu’on mettait sur un écu pour signifier constance et fermeté. On donnait aussi le même nom à de petits scapulaires qui avaient une forme toute semblable (voir l’article suivant). — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 9 m. par une autre décision ministérielle du 18 mai 1818, signée comte Chabrol. — Les maisons nos 6, 8, 9 et 26 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de la Verrerie jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).