Dictionnaire érotique moderne/Monter une femme

Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 287-288).

Monter une femme. La baiser, — ce qui est une façon cavalière de s’exprimer. — La femme est une monture.

Pute ne tient conte
Qui sur son cul monte,
Toz li sont igual.

(Anciens Fabliaux.)

Le vin si fort le surmonta
Que sur ses deux filles monta.

(Recueil de poésies françaises.)

Disant qu’il ne voulait laisser si aisément une si belle monture, qu’il avait si curieusement élevée, que premièrement il n’eût monté dessus, et su ce qu’elle saurait faire à l’avenir.Brantôme.

Vous serez le premier qui monterez sur elle,
J’en jure par ma foi, c’est une demoiselle.

Théophile.

Mais ça était un pauvre monsieur que ce monsieur le Dauphin.Tallemant des Réaux.

Mais quand je fis de ma bourse ouverture,
Je ne vis onc plus paisible monture.

Cl. Marot.

Or allons donc, et je m’assure
Que vous trouverez la monture
Aussi gaillarde et bien en point.

J. Grevin.

Il n’y a vieille monture, si elle a le désir d’aller et veuille être piquée, qui ne trouve quelque chevaucheur malotru.Brantôme.

De qui les femmes aux courtisans
Servent bien souvent de montures.

(Recueil de poésies françaises.)

Notre rustre n’eut pas sur sa monture douce
            Fait trois voyages seulement,
            Qu’il sentit du soulagement.

La Fontaine.

Un aumônier n’est pas si difficile ;
Il va piquant sa monture indocile,
Sans s’informer si le jeune tendron
Sous son empire a du plaisir ou non.

Voltaire.

Monsieur, je vous entends bien ; vous voulez monter sur moi. Noel du Fail.