Lâcher. Quitter une femme dont on est l’amant, ou un homme dont on est la maîtresse.

Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 252-263).
◄  J
M  ►

Laboureur (Le). Le membre viril, qui est chargé de défricher les vagins vierges avec le soc de sa petite charrue, et de féconder les vagins stériles en déchargeant dedans.

Combien pourtant que bien faible me semble
Pour labourer à deux terres ensemble.

Cl. Marot.

Quoi faisant, j’appliquerai dorénavant mes dix mille écus à une terre que je labourerai tout seul. (La France galante.)

Les autres enflaient en longueur par le manche que l’on nomme le laboureur de nature.Rabelais

Un demi-pied de la ressemblance du laboureur de nature.

Tabarin

Après ? Milie veut te lâcher. Ch. Monselet.

— On dit aussi, dans le même sens : lâcher d’un cran. ngng

Laisser aller son chat au fromage. Se laisser foutre par un homme.

Dites-moy, et ne mentez point,
Vous êtes-vous laissée aller ?

(Farces et Moralités.)

La fille a laissé aller le chat au fromage si souvent que l’on s’est aperçu qu’il fallait rélargir sa robe.(Variétés hist. et littér.)

Laisser faire (Se). Consentir, quand on est femme et un peu amoureuse, à ce qu’un homme qui bande raide vous trousse, vous écarte les cuisses et vous baise.

Qui ne voulant perdre son temps,
Et craignant de mourir pucelle,
Se le laissa faire à dix ans.

Collé.

Après, elle lui laissa tout faire.Tallemant des Réaux.

Chevaucher simplement une femme qui se laisse faire et que la honte ou la froideur empêchent de passer outre dans la recherche du plaisir, c’est une satisfaction commune.Mililot.

Lance (La). Le membre viril, avec lequel on blesse agréablement les femmes, qui, toutes, adorent les lanciers. Une belle arme, la lance ! De beaux hommes, les lanciers !

Il dit qu’il était aussi bien fourni de lance que la femme de cul.Bonaventure Desperriers.

Et m’ayant montré sa lance, qui était droite, il me prit à force de corps et me coucha à la renverse sur le lit.Mililot.

Langues (Faire une ou des). Introduire plus ou moins profondément sa langue dans la bouche d’une femme lorsqu’on est homme, d’un homme lorsqu’on est femme, ce qui donne un avant-goût du plaisir que l’on va goûter tout à l’heure en foutant. On dit aussi : faire langue fourrée.

Il lui fait une langue prolongée.H. Monnier.

Puis, lorsqu’on a dormi, l’haleine est si mauvaise,
Que, pour faire une langue, on n’est pas à son aise.

Louis Protat.

Langue exercée. Qui possède à fond la science du gamahuchage, soit pour femmes, soit pour hommes.

Dis à Sophie, à la langue exercée,
De démontrer sur Édile Reynier
Comment on fait l’amour au gynécée
Et sur quel rhythme il le faut pratiquer.

J. Duflot.

Lanla landerirette. Refrain de couplets qui sert a gazer les gros mots. Il représente tantôt le vit, tantôt le con, etc., etc.

    Auprès de sa jeune épouse,
    Un mari peu complaisant
    Dans une fureur jalouse
    S’écria : Rien n’est plus grand
Que ton lanla landerirette,
Que ton lanla landerira

    À ce reproche, la femme
    De ce mari peu galant
    Répondit : Vilain infâme,
    Que n’en puis-je dire autant
De ton lanla landerirette,
De ton lanla landerira.

Anonyme.

Lanterne. La nature de la femme, dans laquelle l’homme met sa chandelle — sans la moucher.

Margot s’endormit sur un lit
Une nuit toute découverte,
Robin, sans dire mot, saillit,
Il trouva sa lanterne ouverte.

(Cabinet satyrique.)

Larcins. Petits vols amoureux, commis lestement et adroitement : ravir des baisers à une fille, lui prendre les tétons, le cul, les cuisses, etc., etc., sont des larcins qui sont répréhensibles, — selon l’humeur et le tempérament de la victime.

L’autre jour, au fond d’un jardin,
Il vous aperçut endormie :
Il vous fit plus d’un doux larcin…
Vous étiez donc bien assoupie ?…
Si vous dormez comme cela,
Dites votre
mea culpa.

(Vieille chanson anonyme.)

Lard. Le membre viril, — que grignottent si volontiers ces charmantes souris qu’ont appelle les femmes. Voyez : Couenne, chair, viande.

Gentils galants de rond bonnet,
Aimant le sexe féminin
Gardez si l’atelier est net,
Avant de larder le connin.

(Ancien Théâtre français.)

Largue. Femme, maîtresse, dans l’argot des voleurs, des voyous et des bohêmes.

Toi non plus, tu ne m’as pas l’air d’une largue ordinaire.Lemercier de Neuville

Les largues nous pompent le nœud.Dumoulin-Darcy.

Lasciveté. Prédisposition à l’amour ; art des courtisanes pour exciter les désirs des hommes.

Si la présence de l’empereur seul ne suffit pas pour les exciter, elles puisent dans leur lasciveté même un aimant mutuel.La Popelinière.

Cette lasciveté de formes se reflète
Dans son justement bizarre et singulier.

A. Glatigny.

Latrine. Femme galante usée et sale, et qui continue à baiser, parce qu’il y a des gens qui ne sont pas difficiles.

Pourtant on fout cette latrine !
Ne vaudrait-il pas mieux cent fois
Moucher la morve de sa pine
Dans le mouchoir de ses cinq doigts ?

A. de Musset.

Lavabo. Cuvette spécialement destinée aux soins de propreté, qu’exige la fréquente dépense de sperme.

Tu m’as ému, Scapin… Ton discours est fort beau…
Je t’amène ma fille : achète un lavabo.

A. Glatigny.

Laver (Se). Faire les ablutions de prudence autant que de propreté, après le coït — qui a naturellement pollué les parties sexuelles. — C’est la grande affaire des putains, qui dépensent en un soir plus d’eau que les ivrognes n’en boivent dans toute leur vie. C’était aussi la grande affaire des Romains post rem veneream ; ils se lavaient presque religieusement, quasi religiose. Martial en témoigne assez. — Pourquoi les femmes honnêtes n’imitent-elles pas les filles publiques, et les bourgeois les Romains ?

Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
À double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.

Dumoulin-Darcy.

Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme
Et de se laver le cul.

De la Fizelière.

Lavette. Le membre viril — peu viril.

Mais c’ machin s’ change en lavette,
Grâce au pouvoir d’ la vertu,
Et j’ m’en tire quitte et nette
Avec un peu d’colle au cul

(Parnasse satyrique.)

Le et quelquefois aussi La. (Sous-entendu vit ou pine.)

Le voilà qui se durcit vraiment… qui se roidit… Attends, que je me renverse tout à fait pour que nous le fassions entrer quelque part. La Popelinière.

Il dit qu’il voulait qu’on le lui coupât, qu’il ne faisait son devoir. (La France galante.)

Leche-cul. Petit chien havanais, King’s-Charles, épagneul, ou de n’importe quelle autre race, qu’affectionnent volontiers les filles pour en être gamahuchées, — Voir Gimblette.

Lesbienne. Femme qui préfère Sapho à Phaon, le clitoris à la pine ; Parisienne qui semble née à Lesbos, « terre des nuits chaudes et langoureuses. »

Elle aime tout les rats,
Et voudrait, la Lesbienne,
Qu’à sa langue de chienne
Elles livrent leurs chats.

J. Duflot.

Lever le croupion ou le cul. Se remuer sous l’homme, dans l’acte copulatif.

C’est plaisir de la voir lever le croupion à chaque coup de queue.Seigneurgens.

Elle levait toujours le cul de peur d’user les draps.Tabarin.

Blaise hausse la bouteille,
Et Margot lève le cul.

Collé.

Je n’aime point ces demoiselles
Qui lèvent par trop le devant.

Collé.

Lever à jeûn (Se). Se lever sans avoir fait l’acte copulatif, même une pauvre petite fois.

Souvent je me levais à jeûn
      D’avec ce sacrilège ;
      Et jamais le défunt
          N’en fit qu’un :
      Le bel époux de neige !

Collé.

Lever le siège. Débander après avoir bandé devant une femme qui fait trop de façons pour se laisser baiser.

Une trop longue défense a souvent fait lever le siège d’une place qui voulait se rendre : il arrive des accidents.Collé.

Lever une femme, ou seulement Lever. Dire des galanteries à une femme, au bal ou dans la rue, et l’emmener coucher avec soi pour en faire.

J’irai ce soir à Bullier, si je ne lève rien…Lynol.

Lever un homme. S’arranger de façon, lorsqu’on est femme, à attirer, dans un bal ou sur le boulevard, par ses œillades ou ses effets de croupe, l’attention et les désirs d’un homme qui, ainsi allumé, suit, monte, paie et baise.

Ces filles ne vont au Casino que pour lever des hommes ou se faire lever par eux. A. François.

Tiens ! Xavier qui vient d’être levé par Henriette.Monselet.

On dit aussi dans le même sens : Faire un homme.

Libertin. Homme qui prend volontiers des libertés avec les femmes, — des libertés et le cul.

Chez ce libertin cagot
Qu’ j’ai tant d’mal à satisfaire.

Jules Poincloud.

Libertinage. Talent particulier, science particulière pour faire jouir les femmes quand on est homme, et les hommes quand on est femme.

Sais-tu que tu es d’un libertinage affreux, et que je ne veux point, moi, suivre ton exemple ?La Popelinière.

Libertine. Femme qui connaît à merveille les secrets du métier d’amour.

J’ai vu, jeunes Français, ignobles libertines,
             Vos mères, belles d’impudeur,
Aux baisers du Cosaque étaler leurs poitrines
             Et s’enivrer de son odeur.

Aug. Barbier.

Limace. Membre viril — qui n’est pas viril ; par exemple, celui des vieillards, qui ne sait plus relever fièrement la tête au premier appel d’une femme, et aspire honteusement à la tombe, comme le nez du père Aubry.

Bien qu’en toi sa limace ait été dégorgée,
Pour toi je bande encore…

Louis Protat.

Limer. Rester longtemps sur une femme sans arriver à l’éjaculation.

L’étudiant limant encore, pour l’acquit de sa conscience, car il ne bande plus aussi raide. H. Monnier.

Mais sans folle ivresse,
      Il ne fait rien
Qu’il ne lime sans cesse.

Collé.

Liqueur. Le sperme, qu’on pourrait mettre en bouteille sous le nom de Crème de cocus, car c’est avec cela qu’on les fait.

En moins de six coups de cul, je me vis arrosée largement de la liqueur amoureuse. Mililot.

Jà trente ans limitent mon âge
Sans avoir goûté la liqueur

Dont le petit archer vainqueur
Charme des filles la tristesse.

Tabarin.

L’autre jour, épanchant cette ligueur divine,
Dont nos plaisirs et nous, tirons notre origine.

Le paillard darde au fond sa bénigne liqueur.

Piron.

Liqueur séminale. Le sperme, qui est la semence fécondante par excellence, « liqueur blanche et épaisse comme bouillie, que les amants rendent tous deux l’un dans l’autre, avec un délice qui ne se peut exprimer. »

Livrer (Se). Ouvrir son cœur, ses cuisses, son cul — et par conséquent le paradis — à un homme.

Elle est réduite aujourd’hui à se livrer au petit Dupré.(La France galante.)

Je hais cette Laïs qui trop facilement
Se livre aux premiers mots d’un galant qui la presse.

E. T. Simon.

Elle a donc fait le serment de ne se livrer, selon la nature, qu’à des nobles.A. de Nerciat

Livres libres, obscènes, orduriers, malsains. Ouvrages où l’on parle sans vergogne, comme dans celui-ci, des parties naturelles des deux sexes et de leurs fonctions ; de cons, de vits, de culs, de fouterie, de gamahucherie, etc. Ils sont abominés par les personnes honnêtes qui ne foutent que dans l’obscurité la plus complète et en faisant passer leur vit par un trou de la chemise de leur dame, et qui enseignent à la jeunesse que les enfants se trouvent naturellement sous des feuilles de chou.

Un livre incendiaire a rallumé tous les feux que mon austérité commençait d’assoupir.(Mon noviciat.)

Long comme un jour sans pine. Phrase ad usum prostibuli, parce que dans un bordel, où l’amour est la seule occupation des femmes, la journée paraît longue lorsqu’il ne vient pas de michés.

Long nez, longue pine. Proverbe français qui ment — comme tous les proverbes. S’il ne mentait pas, il faudrait mettre l’acteur Hyacinthe dans une niche et l’adorer.

Lorette. Femme entretenue par Monseigneur Tout-le-monde, et qui habite volontiers dans les environs de l’église de Notre-Dame-de-Lorette. D’où son nom, qui lui a été donné par Nestor Roqueplan.

            Je suis coquette,
            Je suis lorette
Reine du jour, reine sans feu ni lieu !
            Eh bien ! j’espère
            Quitter la terre
En mon Hotel… Peut-être en l’Hôtel-Dieu

G. Nadaud.

Loup (Connaître le). De vue seulement. Avoir été baisée dans une forêt quelconque, ou sur le bord d’un bois… de lit.

            Ignorant le masculin,
            La novice, humble nonnette,
            Destine à l’enfant divin
            Certaine fente coquette,
Or, la sœur Marton qui connut le loup,
Dit : Vous vous trompez, mais du tout au tout,
        À Jésus, faut une quéquette.

Al. Flan.

Loupeuse. Gourgandine chaude comme une louve, et aimant à courir après les hommes.

Louve. Femme débauchée et hystérique.

Par la mort bieu, vous dites vrai ; saint Antoine arde la louve.(Les Cents Nouvelles nouvelles.)

Car à toute heure on vous trouve
Faisant la chatte ou la louve,
En public ou à l’écart.

(Cabinet satyrique.)

En outre tu es un adultère qui as souillé mon lit avec cette louve.Ch. Sorel.

Lubricité. Ardeur amoureuse, paillardise.

Son œil blanchit et s’illumine,
Et son flanc plein de volupté
Surpasse en ardeur Messaline
Et l’antique lubricité.

A. Barbier

Toutes se font une joie d’enfant de se voir mettre leurs fesses à nud, d’en montrer la blancheur et le contour, et de recevoir dessus de fines atteintes de verges de myrte, de la part d’une main flatteuse et légère, parce que ce badinage les aiguillonne et qu’il sert, en effet, à irriter la lubricité.La Popelinière.

Lucrèce (Faire la). Faire la chaste, comme l’épouse de Collatin, devant tous les Sextus généralement quelconques, — et finir par ouvrir ses cuisses comme elle devant l’impertinent engin du fils de Tarquin le Superbe.

Le plaisir de se venger d’une femme qui avait fait la Lucrèce.Saint-Evremond.

Mais malgré son air virginal,
      Sachez que la bougresse
À mon vit donna certain mal
      Qui lui fit faire l’S…
      Ah ! il m’en souviendra,
              Larira,
      D’avoir aimé une Lucrèce.

Anonyme.

Lupanar. Bordel. Mot solide… bâti par les Romains ; on s’en sert encore.

J’ai rêvé que j’étais au fond d’un lupanar ;
C’était comme un immense et splendide bazar

Dans lequel enculeurs, enculés, maquerelle,
Maquereaux et putains se ruaient pêle-mêle.

L. Protat.

            Je suis roublard
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
            Du lupanar.

L. de Neuville.

Luxure. Un des sept péchés capitaux, dont le libertinage humain a fait un péché véniel — ou plutôt vénériel, dirait Commerson.

Ne parlons plus des pompes et des fêtes du plus grand des empereurs : réfléchissons combien il est plus grand dans ses luxures. La Popelinière.