Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 219-238).
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Gabahoter. Gamahucher une femme.

Et s’il ne me suffit pas de gabahoter,
Je greluchonne alors aussi, sans hésiter.

L. Protat.

Galant. Amant — d’une galanterie douteuse, souvent.

Elle a quatre galants,
Et de la préférence
Les flatte en même temps.

Collé.

Galanterie. Maladie vénérienne.

Sur la fin de la quatrième année, je m’aperçus que la supérieure m’avait communiqué ce qu’on appelle une galanterie.Du Laurens.

Je suis un malheureux qui ne mérite pas
De posséder sitôt de si charmants appas.
Je suis dans un état…
                                  — Achevez, je vous prie :
Auriez-vous attrapé quelque galanterie ?

Legrand.

Galipoter le fondement. Besogner dans le derrière au lieu de besogner dans le devant, faire acte de bougre au lieu de faire acte d’honnête homme.

Maint’nant que j’ t’ai, sacré’ vessie,
Galipoté le fondement,

J’te préviens qu’ j’ai z’une avarie
Qui me rong’ tout le tour du gland.

A. Karr.

Gamahuché (Être). Se dit de l’un comme de l’autre sexe, la langue étant à la disposition de tous les deux.

Un vit, sur la place Vendôme,
Gamahuché par l’aquilon.

(Parnasse satyrique.)

Gamahucher le canal. Sucer un homme, aspirer la moëlle qui coule dans son canal de l’urètre.

Si, comme la race canine,
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.

Dumoulin

Gamahucher une femme. La faire jouir en jouant de la langue dans son con, au lieu d’y jouer de la pine. Un métier de chien !

Celle-là, sur son lit nonchalamment couchée,
Par un vieux Cupidon était gamahuchée.

L. Protat.

Gamin (Faire le). Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sus le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les gamineries capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur le glorieux priape façonné par elle, — pour elle. — Alors : Hue ! dada !… notre gamin allant au trot, puis au galop : patatrot, patatrot ! — comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père, — se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture. — C’est du nanan ! — Voir le Tirebouchon américain.

Gandin. Imbécile bien mis qui paie les filles pour qu’elles se moquent de lui avec leurs amants de cœur.

Il reste une consolation aux gandins qui grappillent dans les vignes amoureuses après ces maraudeurs de la première heure, c’est de se dire :

Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !

A. Delvau.

Nous soupions au sortir du bal. Quelques gandins, Portant des favoris découpés en jardin, Faisaient assaut d’esprit avec des femmes rousses.Th. de Banville.

Gants. Ce qu’on donne aux femmes galantes comme supplément au prix convenu pour les baiser, qu’elles vous demandent avant de vous ouvrir leurs cuisses et qu’il est prudent de ne leur donner qu’après avoir joui — si elles vous ont fait jouir. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buena mancia des Italiens — à propos de laquelle on pourrait dire, avec Rabelais, que ces sortes de femmes aiment mieux la manche que le bras.

Leurs vêtements sont élégants,
Mais toujours quelque chose y cloche :
Dans leur bourse elles ont leurs gants,
Et leur corset est dans leur poche.

A. Delvau.

Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.

Elle fit toutes les grimaces que ses parents lui avaient dit de faire, pour lui faire croire qu’il en avait eu les gants.(La France galante.)

Mainte fille a perdu ses gants.

La Fontaine.

Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette demoiselle, je n’en aurai pas les gants.Voisenon.

Ganymède. Ce que l’on nommait anciennement un giton et que les Parisiens appellent une tante.

Garce. Mot qui, dans le vieux langage, a signifié fille pucelle, et qui, dans le langage moderne, signifie — tout le contraire.

Car il n’affiert à garces diffamées,
User des droits de vierges bien famées.

Cl. Marot.

Allons, la garce, haut la quille !
Mon vit est crânement drissé.

A. Karr.

Garde nationale (Être de la). Avoir des habitudes pédérastiques.

Il s’approche, je crois qu’il en veut à ma montre que je m’empresse de préserver ; il s’approche davantage, avance sournoisement la main vers l’objet chéri des dames : je vis qu’il était de la garde nationale, et alors…J. Le Vallois.

Gars à poil. Homme qui a des couilles au cul et passe pour un rude jouteur.

… Mon aîné ?… c’est un gars à poil, et qui vous a une vraie pine de famille. Il foutra votre femme, vos deux filles, et vous enculera par-dessus le marché, histoire de dire qu’il a mis un pied chez vous.(Les Deux Beaux-Pères.)

Gaupe. Fille légère — comme chausson.

Gazon de la femme. Les poils de sa motte.

Nature t’a fourni un corsage bien fait, Mais un con refrogné, dont l’ouverture ronde Assise est platement et sans aucun gazon.Théophile

Mais nos peintres, tondant leurs toiles
Comme des marbres de Paros,
Fauchent sur les beaux corps sans voiles
Le gazon où s’assied Éros.

Th. Gautier.

Gendarme. Concubine ou femme légitime qui, toujours pendue au bras de son homme, ou sur ses talons, le suit partout — et quand même.

Géniteur. Homme qui ne peut baiser une femme sans lui faire un enfant, — genitor.

Génitoires. Les couilles, qui contiennent la liqueur de la génération.

Mes doigts, légèrement promenés sur les fesses, les cuisses et les génitoires de l’Adonis, paraissaient lui faire grand plaisir. — Oh ! oui, comme cela, chatouille, mon petit ange, chatouille-les bien !…A. de Nerciat.

Et le montrait, voyant tout chacun ses génitoires.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Un roi dans les grecques histoires,
Sachant des siens la trahison,
Voulut, pour en tirer raison,
Qu’on leur coupât les génitoires.

(Cabinet satyrique.)

Gentille (Être bien). Bien arranger un homme, le faire jouir à gogo.

Joli garçon, viens avec moi, tu ne t’en repentiras pas… je serai bien gentille…Lemercier de Neuville.

Gentille au dodo (Être bien). Promesse que vous fait une fille en vous raccrochant ; cela consiste à vous faire jouir comme jamais vous n’avez joui avec aucune femme, soit en vous suçant, soit en vous branlant, soit en se laissant enculer par vous, soit en vous faisant postillon pendant que vous la foutez, — et tout cela pour arriver à vous faire tirer un pauvre petit coup de deux liards qui ne vous remue pas autant que le premier baiser de votre première bonne amie.

Giberne. Le fessier, d’une femme, qui est, si on le veut, une boîte à cartouches. Allusion à la place ordinaire de la giberne.

Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice. Tout est-il à elle, dis ?Charles Monselet.

Gibier d’amour. Jolie fille que l’on chasse — pour mieux la tenir et la posséder.

Vrai gibier d’amour, Colette,
Par moi fut prise au collet.

Vaubertrand.

Gibier de bordel. Petite drôlesse qui fréquente avec les polissons de son âge, en attendant que les vieux polissons fréquentent avec elle, — ce qui la conduira fatalement au bordel.

Gibier de Saint-Lazare. Fille publique, qui mérite toujours, peu ou prou, d’aller passer quelques jours ou quelques mois dans cette prison.

Gigolette. Drôlesse de quinze à seize ans qui débute dans la vie en même temps que dans le vice et qui est du bois — pourri — dont on fait les putains.

La gigolette est une adolescente, une muliérocule… qui tient le milieu entre la grisette et la gandine, — moitié ouvrière et moitié fille.A. Delvau.

Gigolo. Le mâle de la gigolette — comme le pierrot est celui de pierrette, comme le maquereau celui de la maquerelle.

Le gigolo est un adolescent, un petit homme… qui tient le milieu entre Chérubin et Don Juan, — moitié nigaud et moitié greluchon.A. Delvau.

Gigots sans manche. Les cuisses et les fesses d’une femme, qui n’ont de manche que le vit que l’on peut y mettre.

De Montrouge un noir habitant
Repoussant la jeune Glycère
Qui veut le conduire à Cythère,
Lui dit : à Sodome on m’attend.
Vous avez la peau fine et blanche ;
Mais un certain défaut vous nuit :
Apprenez qu’un gigot sans manche
À notre four n’a jamais cuit.

Blondel.

Gigotter. Remuer, saccader, osciller et jouer des reins ; danser la gigue sur les reins, ayant un homme entre les cuisses. — Dans un autre cas, on dit gigotter, pour manger du gigot. D’où cette facétie :

J’aime le lapin ; ma femme préfère le gigot. Or, quand nous dînons dehors, chacun son goût : je prends mon plat de chat, mon lapin et elle son gigot. — Quand je lapine ; ma femme gigotte.

Gimblette (Faire la). Se donner mutuellement des douceurs, entre pensionnaires : — se masturber. — Dans le tableau de Frago, c’est une jeune fille qui se fait lécher le con par un chien qu’elle attire avec une gimblette (petite patisserie appelée ainsi).

Giton. Fils d’Hermès et d’Aphrodite, d’après M. de Chompré — qui avait lu le Satyricon de Pétrone ; nom du jeune homme qui est devenu celui de tous les jeunes hommes — du même sexe que celui qui servait aux plaisirs d’Ascylte et d’Encolpe.

Pour dérouter mon amant
      Du gout qui l’attache
De son giton prudemment
Je prends quelquefois la tâche,
Quoiqu’il soit bien dur au con
Qu’on foute son compagnon
    Jusque sous sa moustache !

Collé.

Glaire. Sperme qui sort du membre viril, et qui ressemble, en effet, à une spermosité crachée par le trou de la pine. — On dit aussi : Pousser son glaire, pour introduire son membre dans la nature de la femme.

Gland. La partie supérieure du membre viril, — ainsi nommée à cause de son exacte ressemblance avec le fruit du chêne et du hêtre. On prend souvent cette partie du membre pour le membre lui-même.

Comme le gland d’un vieux qui baise
Flotte son téton ravagé.

Anonyme.

Globes (Les). Les tétons, sur lesquels les lèvres voyagent sans se lasser ; — quelquefois les fesses ou les testicule.

Et sa gorge charmante, au lieu d’être enfermée
Dans un affreux corset qui l’aurait déformée,
Montrant à découvert ses deux globes polis,
Se tenait d’elle-même et sans faire aucuns plis.

Louis Protat.

Lequel montrait deux globes faits au tour,
Qu’on aurait pris pour ceux du tendre amour.

Voltaire.

Deux petits globes au dessous,
Pour fortifier le mystère,
Donnent le contrepoids aux coups,
Et rendent le jeu moins austère.

(Cabinet satyrique.)

Gober le merlan. Sucer un homme jusqu’à l’éjaculation inclusivement, et boire le sperme qui sort de son membre frémissant, — par allusion au merlan roulé dans la farine et à sa forme allongée.

Gober un homme. Avoir envie de coucher avec lui.

Mon cher Arthur, Emma te gobe.A. François.

Godemichet. Phallus de cuir ou de velours avec ou sans ressorts, que les femmes libertines ou pusillanimes substituent au véritable phallus de chair et d’os que la prévoyante nature nous a soudé à tous au bas du ventre pour nous reproduire, et surtout pour jouir. — Ce mot vient du latin : Gaude mihi, fais-moi plaisir. Cet engin, aussi singulier qu’ingénieux, — le rival sérieux de l’homme, dont la vigueur est malheureusement limitée, — cet engin est en usage depuis que le monde est monde, c’est-à-dire livré à la corruption. Les dames romaines s’en servaient bien avant les dames françaises, comme l’indique le Satyricon, où l’on voit le pauvre Encolpe-Polyænos étrangement arrangé par Œnathée, la vieille prêtresse. — Une autre preuve, c’est le passage suivant de l’Escole des Filles, où Suzanne la délurée dit à Fanchon, à peine déniaisée par son ami Robinet :

J’ai leu dans un livre l’histoire d’une fille de roy, qui se servoit d’une plaisante invention, au défaut du véritable masle. Elle avoit une statue d’homme de bronze, peinte en couleur de chair et fournie d’un puissant engin d’une matière moins dure que le reste. Cest engin estoit droit et creux, il avoit la teste rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de couillons, le tout imité au naturel. Et quand la fille avoit l’imagination eschauffée de la présence de ce corps, elle s’approchoit de cest engin, qu’elle se fourroit dedans le con, elle empoignoit les fesses de cette statue et les trémoussoit vers elle ; et quand ce venoit à descharger elle tournoit un certain ressort qui luy sortoit derrière les fesses, et la statue jettoit incontinent par l’engin une certaine liqueur chaude et espaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle estoit arrosée et satisfaite pour le coup.

Les anciens écrivains gaillards avaient donc raison d’écrire gaudemichi — qui se rapproche plus étymologiquement de gaude mihi que godemichet.

L’une se trouva saisie et accommodée d’un gros godemichet entre les jambes, si gentiment attaché avec de petites bandelettes autour du corps, qu’il semblait un membre naturel.Brantôme.

Il ne reste plus rien du bien de mon partage
Qu’un seul godemichi, c’est tout mon héritage.

Théophile.

Et feignant de prier en fermant son volet,
Pour un godemichet quitte son chapelet.

Piron.

Godiche (Être ou n’être pas). Se laisser ou ne pas se laisser facilement duper par les femmes, ces éternelles monteuses de coups.

Ça me rappellera… le temps où j’étais si godiche avec le sexe, où les femmes m’allumaient si facilement.Lemercier de Neuville

Godiller ou Gaudiller. Jouir en baisant. — Cette expression a passé du dictionnaire des matelots dans celui des Parisiens, gens amphibies, moitié canotiers et moitié autre chose. Godiller, pour un homme de mer, c’est se servir d’un aviron appelé godille ou goudille, qui, placé dans une entaille arrondie sur l’arrière d’une embarcation, lui sert à la diriger.

Puissé-je, en passant l’onde
Du fleuve au roi cornu,
Godiller ferme et dru,
Et cramper dans le cul
      De ma blonde.

E. Debraux.

Godiller (Faire). Faire jouir une femme ou un homme. — Éprouver un accès de priapisme ; bander.

Je veux qu’on me paie pour me faire godiller, moi !Lemercier de Neuville

Gogotte. Le membre viril, lorsqu’il manque de virilité ; vit d’enfant.

Tirez parti de ces tristes gogottes,
Vous en viendrez à pisser dans vos bottes.

(Chanson d’étudiant.)

Gonfler (Faire) son andouille. Se masturber.

            Ça m’ trifouille,
            Ça m’ gargouille,
Ça fait gonfler mon andouille.

L. L.

Gonzesse. Fille ou femme de mœurs beaucoup trop légères ; fille publique même.

Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses…Lemercier de Neuville.

Ils entretienn’nt des gonzesses Qui loge’ à la Patt’ de Chat.Guichardet.

Gorge (Avoir de la). Posséder de plantureux tétons, — la seule richesse dont les femmes soient fières : c’est comme si elles avaient pignon sur rue.

Dis donc, a-t-elle autant de gorge que moi, ta madame !H. Monnier.

Je suis sûre qu’elle ne se tient pas comme la mienne, sa gorge.H. Monnier.

À voir sa gorge toute nue
Son corps tout du long étendu,
L’on jugeait qu’elle avait perdu
Sa pudeur et sa retenue.

Grécourt.

Ma gorge se tient mieux qu’un militaire,
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.

Anonyme.

Gothon. Abréviation de Margoton, qui signifie fille de mauvaise vie.

Gouapeuse. Petite drôlesse qui préfère la rue à l’atelier, le vagabondage au travail, et qui s’amuse avec les quéquettes des polissons de son âge en attendant l’occasion d’amuser les pines des messieurs plus âgés.

Gouffre secret. Grand et vieux con. — Engouffrez-vous, messieurs, voilà l’ plaisir !

Ces femmes aident autant qu’elles peuvent à la méprise par les toilettes préparatoires : … elles

compriment leurs tétons mollasses et pendants, elles réparent par des lotions astringentes les hiatus trop énormes de leurs gouffres secrets.

(Anecd. sur la comtesse Du barry.)

Gougnotte. « Fille ou femme qui abuse des personnes de son sexe », dit M. Francisque Michel — qui, par pudeur, manque de clarté ; la gougnotte est une fille qui ne jouit qu’avec les filles, qu’elle gamahuche ou qui la branlent ; une gougnotte préfère Sapho à Phaon, le clitoris de sa voisine à la pine de son voisin.

Gouine. Nom qu’on donne à toute fille ou femme de mœurs trop légères, et que le Pornographe fait venir de l’anglais queen, reine — de l’immoralité ; mais qui vient plutôt de Nelly Gwinn, célèbre actrice anglaise qui avait commencé par être bouquetière, et qui, d’amant en amant, est devenue la maitresse favorite de Charles II.

Goujon. Le membre viril, — qui frétille dans le con de la femme comme poisson dans l’eau.

            Mais surtout prenez ce goujon,
            Et mettez-le dans la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.

(Chanson anonyme moderne.)

Goupillon (Le). Le membre viril — avec lequel on asperge de sperme les femmes, heureuses d’être ainsi aspergées.

En priant pour la sainte Vierge,
Vous prîtes votre goupillon,
Et le tenant droit comme un cierge,
Il semblait que le cotillon
Vous donnât certain aiguillon.

(Parnasse satyrique.)

Gourdes (Les). Les testicules, dans lesquels il y a une provision du cordial qui réchauffe les femmes malades de langueur.

Le troupier : mes roustons ; le cocher : mes roupettes ;
Le marchand de coco : des gourdes ; les grisettes :
Des machines…

Louis Protat.

Gourgandine. Fille ou femme qui se laisse baiser par le premier homme venu, militaire ou pékin, gros ou petit, riche ou pauvre, qui lui offre un dîner, une robe, ou seulement un verre de jaune.

Toujours il a eu le même public mâle et femelle, les mêmes faubouriens et les mêmes faubouriennes, les mêmes voyous et les mêmes petites gourgandines.A. Delvau.

Gourgandiner. Hanter les mauvais lieux et les drôlesses qui les habitent.

Gourmande. Femme trop portée sur la queue, et difficile à satisfaire à cause de cela.

Goûter les plaisirs, les ébats, les joies, etc. Baiser, ce qui est la félicité suprême.

Mais qu’importe, si l’on goûte
Le doux plaisir de la chair ?
Qu’importe, pourvu qu’on foute ?
Cela vous paraît-il clair ?

Collé.

Eh bien ! mon petit cœur, eh bien ! ma mignonnette,
Ne voulez-vous pas bien vous marier un jour
Pour goûter les ébats du petit dieu d’amour.

Trotterel

Quand elle eut commencé à goûter un peu les joies de ce monde, elle sentit que son mari ne la faisait que mettre en appétit.Bonaventure Desperriers.

Goût particulier. La pédérastie ou le gougnottisme, selon le sexe ; ainsi nommé parce que c’est un goût presque général chez les filles galantes de Paris.

Ne croyez pas que je contracte
Ce goût, déjà trop répandu ;

C’est bon pour amuser l’entr’acte
Quand le grand acteur est rendu.

Béranger.

Goût pour quelqu’un (Avoir du). Avoir envie de coucher avec telle femme plutôt qu’avec telle autre lorsqu’on est homme, ou avec tel homme plutôt qu’avec tel autre lorsqu’on est femme.

Elle en tombera à la renverse si elle a autant de goût pour moi que vous le dites.La Popelinière.

Dit-on à présent : Je vous aime ?
Non, l’on dit : j’ai du goût pour vous.

Collé.

Goûts contre nature (Avoir des). Être pédéraste, si l’on est homme, — ou gougnotte, si l’on est femme.

On ne le lui met plus !… On le lui a donc déjà mis ? L’homme que j’ai honoré de mes faveurs aurait donc des goûts contre nature ?Jean du boys.

Goûts lubriques (Avoir des). Être très corrompu en amour.

On l’accusa d’avoir des goûts lubriques,
Dont le récit fait dresser les cheveux ;
De dédaigner les amours platoniques
Et de boucher des trous incestueux.

Ch. Boyle.

Goutte. Employé dans un sens obscène pour désigner le sperme.

Elle sucerait bien la goutte
De quelque gros vit raboulé,
Mais je veux qu’un goujat la foute
Avec un concombre pelé.

Théophile.

Goutte militaire. Sécrétion gonorrhéique qui vient chaque matin au bout du membre viril qui a été à la guerre amoureuse et qui y a été blessé — sans daigner se guérir.

Graisser le vagin (Se). Se faire baiser, s’oindre le con de sperme.

C’était ma femme au retour d’un voyage,
Et qui devait n’arriver que demain ;
Elle venait consoler mon veuvage,
Et pour cela se graissait le vagin.

Anonyme.

Graisser sa punaise. Baiser sa maîtresse.

Je lui en veux : il a graissé ma punaise.A. pothey.

Grandes lèvres. Orifice du vagin de la femme ; tentacules s’emparant de tout priape qui vient regarder à l’entrée et ne le rendant à la liberté qu’après en avoir exprimé toute la moelle.

Grande confrérie. Celle des cocus, qui est, en effet, la plus nombreuse.

Quand Joseph épousa Marie,
Le grand-prêtre lui dit : Mon vieux,
Te voilà de la confrérie
Des époux et des… bienheureux !
Que près du lit de ta poulette
Vienne un ange avec un moineau…
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.

Béranger.

Grand jeu (Le). Toutes les polissonneries qui sont la ressource des filles savantes pour faire jouir les débauchés usés.

J’veux que mes cinq sens soient satisfaits : c’est c’que j’appelle le grand jeu, moi ! Le toucher ? tu m’as branlé. L’odorat ? tu m’as fait une langue à l’absinthe. La vue ? j’ai contemplé ces ordures, et toi. Il ne me manque plus que les satisfactions de l’ouïe et du goût.Lemercier de Neuville.

Grange (la). Le con.

Un jour ma Jeannette
Me dit : Robinet
Ma grange est bien nette,
Mets-y ton boquet.

(Chansons folastres.)

Gratte-cul. Femme qui n’est plus bonne au service amoureux.

Dans c’ siècle-ci, plus d’un mauvais sujet
Change en gratte-cul la rose la plus belle.

E. Debraux.

Gratter dans la main. Déclaration muette. Sorte de pantomime, qui se joue discrètement dans le monde des filles. — Qu’un homme désire une femme ou… vice-versa, il lui suffit, profitant de la poignée de main d’adieu, de gratter légèrement du médium la paume de la main qu’il presse. Si la réponse a lieu de la même manière, l’affaire est dans le sac, — demande et réponse affranchie.

Gratter son devant. Se masturber.

Si j’eusse pensé que ma fille eût été si vite en besogne, je lui eusse laissé gratter son devant jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans.(Les Caquets de l’accouchée.)

Gravelures. Obscénités dites ou chantées, comme il s’en dit et chante — principalement dans les réunions bourgeoises, chez les gens honnêtes, devant les grands parents et les petites filles.

Si j’ n’ons point d’gravelures,
C’n’est point, sur notre honneur,
            Par pudeur.

Collé.

Gravonner. Patiner les testicules de l’homme pendant qu’il baise.

Afin que la femme pût lui toucher, mettre la main dessus, gravonner pendant le temps de la conjonction.Mililot.

Greffer un tendron. Prendre une jeune fille pour un arbre, la grimper et lui faire un enfant.

Lorsque la charmille pousse,
D’une main légère et douce
Je lui donne une façon ;
Souvent je plante et je sème,
Mais, mon plaisir est extrême,
Lorsque je greffe un tendron.

(Vieille chanson anonyme.)

Greluchon. Homme qui tient le milieu entre l’amant de cœur et le monsieur, entre celui qui paie et celui qui est payé.

Greluchonner. Synonyme de Paillassonner. Appliqué à un homme, signifierait : foire le greluchon. — Ce verbe s’applique plus logiquement à une femme galante, qui, lorsqu’elle ne travaille pas avec le miché sérieux, s’amuse avec un ami : elle greluchonne.

Grigou. Signifiait autrefois : lépreux, vieux grec. — Aujourd’hui, ce mot veut, dire : époux vieux, laid, avare et jaloux : — Othello et Bartholo réunis.

      Il était un femme,
      Femme d’un vieux grigou,
Toujours fermant porte et verrou.
      Quand il allait en ville,
      Pour plus de sûreté,
      Il emportait la clé.

(Vieille chanson anonyme.)

Grimper. Baiser une femme, monter sur la cavale qui doit conduire au bonheur.

Neptune au fond des eaux y grimpe
Nymphes, sirènes et tritons.

Piron.

Tu t’es laissé grimper avant que… j’t’aie donné tes gants.Lemercier de Neuville

Les uns vont au bordel. Les autres
Grimpent les femmes des voisins,

Et de Priape heureux apôtres,
Vendangent les divins raisins.

(Parnasse satyrique.)

Grivois. Libertin en paroles ou en actions ; peloteur et, conséquemment, fouteur.

Mon grivois ne voit pas plus tôt un cotillon mettre un pied dans sa chambre que, s’élançant par la ligne droite et franchissant la table, il me joint, me saisit avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche.A. de Nerciat.

Gros lot. (Avoir, donner ou gagner le). Avoir, donner la vérole, — le plus gros lot qu’on puisse gagner à la loterie de l’amour.

Gros numéro. Bordel.

Grue. Fille entretenue, parce que les filles de cette espèce sont souvent plus bêtes que belles — ce qui fait qu’on ne s’explique pas les folies que les gandins font pour elles.

Dans certains théâtres, on voit de jeunes aspirantes qui se font des yeux jusqu’aux oreilles et des veines d’azur du corset jusqu’aux tempes ; ce ne sont pas des femmes, ce sont des pastels ; cette première catégorie de grues s’appelle les maquillées.Joachim Duflot.

Guenilles (Les). Les testicules de l’homme, que dédaignent les femmes — qui ne peuvent plus s’en servir.

Guenippe. Femme de mauvaise vie ; guenon.

Mais présentement que l’on grippe,
Et Lise, et toute autre guenippe.

(La France Galante.)

Sus donc, gentilles guenippes,
Prenez vos plus belles nippes,
Sans vos attiffets laisser…
Et vous faites enchâsser.

Le Sr De Sygognes.

Guenon. Femme de mauvaise vie, qui se trousse et écarte les jambes au profit du premier orang-outang venu.

Le temps où les femmes m’allumaient si facilement que la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.Lemercier de Neuville

Guenuche. Variété de guenon.

Elle est sèche comme une criche,
Mal faite comme une guenuche,
Éloquente comme un Gascon, etc.

(Cabinet satyrique.)

Gueuse. Femme de mœurs beaucoup trop légères, qui n’est pas la femelle du gueux, — au contraire.

Quand d’un air tout de franchise
Une gueuse m’aborda

Piron.

Guigner les vits. Porter souvent des regards à l’endroit du pantalon où se trahit le mieux le sexe de l’homme et par lequel on sait ainsi ce qu’il pense — des femmes présentes.

J’ai des cheveux roux comme des carottes,
Des yeux de faunesse, émerillonés,
Qui guignent les vits au fond des culottes
Et des pantalons les mieux boutonnés.

Anonyme.

Guignes. Les testicules — à cause de leur forme.

Ma cousine… empoigne-le bien fort… Tu sais si bien frotter, frotte-moi de l’autre main mes guignes.La Popelinière.

Guigui. Le membre viril.

Ah ! petit coquin ! tu t’en vas… tu me quittes… ta pauvre guigui n’a ni force ni vertu.La Popelinière.

Guiguitte. Priape enfant. Guilledou. Vieux mot hors d’usage signifiant un mauvais lieu.

Je suis bien fait, car j’ai des cornes,
Puisque tu cours le guilledou.

La Fontaine.

Car Pallas, bien que la déesse
Du bons sens et de la sagesse,
Courait partout le guilledou.

Chapelle.