Dictionnaire érotique moderne/Foutre

Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 211-213).

Foutre (Le). Le sperme de l’homme et de la femme, la semence que celui-ci jette, à couillons rabattus, dans le champ de celle-là où poussent, au bout de neuf mois, des enfants mâles ou femelles.

Ensuite de cela, il me monte dessus, et en me faisant entrer son gros vit bandé au con, il me chevauche jusqu’à ce que son foutre me coule au fond de la matrice.Mililot

Ah ! la belle heure, quand j’y pense !
On mettrait une frotte à flot
Avec le foutre qu’on dépense
Tant que résonne son grelot.

(Parnasse satyrique)

Foutre. Interjection témoignant le mépris que l’on fait d’une chose.

Foutre des neuf garces du Pinde,
Foutre de l’amant de Daphné…

Piron

Foutre. Le mot le plus énergique du langage érotique. Il signifie :

Jouir ! — dépenser son sperme, n’importe de quelle façon, — en foutant.

Il y a fouteurs et fouteurs, comme il y a fagots et cotterets. Ainsi :

On fout à couillons-rabattus, comme un Dieu, comme un roi, comme un prince, — ou comme un âne débâté.

On fout comme un daim, comme un épicier, comme un maçon, comme un pigeon.

On fout en main, en bouche, en aisselle, en con, en cul, en tétons, en cuisses.

On fout à la paresseuse, en levrette, à la florentine, à culs-nus, à la dragonne, en cygne, etc.

On fout sa maîtresse, sa tante, sa cousine, sa femme, sa belle-sœur, sa belle-mère, sa bonne, sa portière, sa voisine, et — quelquefois son voisin.

Le roi fout la reine — ou son page,
Le vieillard fout sa bonne — un peu,
Et le pauvre fout — ce qu’il peut.

Anonyme.

Mon Alix en fait tant de cas,
Qu’elle me promet des ducats,
Beaucoup plus que je ne souhaite
Si dix fois la nuit je la fous.

Collé.

Foutre, comme verbe passif, signifie être perdu.

Philis, tout est foutu, je meurs de la vérole,
Elle exerce sur moi sa dernière rigueur.

Théophile.

Foutre, comme verbe réfléchi, signifie se moquer.

Eh bien ! dit-elle, quitte ou double,
Va toujours ton train, je m’en fous.

Collé.

Quoique plus gueux qu’un rat d’église,
Pourvu que mes couillons soient chauds,
Et que le poil de mon cul frise,
Je me fous du reste en repos.

Piron.