Description du département de l’Oise/Luchy

P. Didot l’ainé (1p. 233-234).

LUCHY.

Ce que j’ai dit des cantons de Crevecœur et de Cormeilles donne l’idée des terres et des productions de Luchy.

Le bourg de Francastel étoit anciennement une ville fermée de murs, environnée de grands fossés : c’étoit un château très fort ; il en subsiste encore quelques vestiges. Presque toutes les fondations de ce pays datent du douzieme siecle.

Placé sur un mont élevé, Francastel jouit d’une très belle vue. Le puits qu’on trouve au sommet de la montagne est d’une profondeur étonnante.

Ce pays de Francastel est d’un excellent rapport : un seul cheval suffit au labourage.

Ceux qui ne cultivent pas la terre, filent et préparent des laines[1]. Tout ce canton participe à la bonté de celui de Francastel, si vous en exceptez les environs de Luchy.

À Maulers est un petit vignoble qui ne donne que de mauvais vin.

À Muids-d’Orge on voit aussi quelques mauvais vignobles. Les habitants y sont ouvriers en laine et cultivateurs ; ils travaillent pour eux-mêmes, et vendent leurs fils à Beauvais ou à Crevecœur.

Nous retournâmes à Breteuil par une route différente que celle que nous avions suivie en nous fendant à Crevecœur ; elle étoit aussi dangereuse.



  1. On assure que le soldat qui fit prisonnier le général Ligonier à la bataille de Laufeld étoit de la paroisse de Francastel, et le fils d’une pauvre veuve. Il refusa les propositions du général anglais qui vouloit acheter de lui sa liberté : il conduisit au roi son prisonnier. Ce prince, dit-on, l’ennoblit, lui donna la croix de S.-Louis, une lieutenance de carabiniers, une pension considérable ; il y joignit une somme pour le mettre en équipage. Le général Ligonier lui fit présent d’une montre très belle.