Description de l’Égypte (2nde édition)/Tome 1/Chapitre IV/Section I/Paragraphe 3

§. III. Du grand temple d’Ombos.

Ce qui distingue absolument ce temple de tous les autres connus, c’est qu’il est divisé dans le sens de sa

largeur, en deux parties parfaitement symétriques. L’axe du monument, au lieu de passer par une suite d’ouvertures, traverse des colonnes et des massifs, à droite et à gauche desquels il y a deux suites de portes parallèles. Il en résulte que, dans chaque rangée de colonnes des deux portiques, il y a deux entre-colonnemens plus larges que les autres[1], et aussi que le nombre des colonnes est impair.

Cette disposition n’a point d’autre exemple dans toute l’architecture ancienne. Le temple du Soleil et de la Lune, à Rome, était divisé en deux parties par un mur, mais dans le sens de la longueur, et non dans celui de la largeur. La basilique de Pæstum ou Posidonia a aussi un rang de colonnes le long de l’axe ; elle se rapproche davantage du temple d’Ombos par la distribution, comme le temple romain par son double culte ; mais il était contraire à l’essence d’un temple égyptien d’avoir deux façades et deux entrées opposées, comme on les voit à Rome et à Posidonia.

Le premier portique avait quinze colonnes : celles des angles, sur le rang extérieur, sont abattues ainsi que les antes. Le second portique est composé de dix colonnes. On trouve encore, après ce dernier, trois salles subsistantes, et le reste est détruit ou enfoui sous les sables. La forme en est très-allongée, ce qui résulte de la disposition précédente ; leur largeur et leur hauteur

vont toujours en diminuant. Les deux sanctuaires ont disparu, et l’on ne peut rien conjecturer sur les dimensions qu’ils devaient avoir.

Ce qui subsiste du monument a environ quarante-deux mètres et demi de long[2] : la longueur totale devait avoir environ soixante mètres[3], d’après la restauration très-probable que fournit l’analogie des autres temples ; la largeur devait être de trente-sept mètres[4] ; et la hauteur des colonnes du premier portique, depuis le sol présumé jusqu’au soffite, devait avoir environ douze mètres[5]. Celles-ci peuvent se ranger parmi les plus grosses colonnes de l’Égypte ; elles ont plus de six mètres de tour[6] : la circonférence de celles du second portique n’en fait guère que la moitié ; leur diamètre est de plus d’un mètre, environ trois pieds et demi.

L’axe du grand temple fait un angle de cinquante-cinq degrés à l’est avec le méridien magnétique. On voit par le plan général, que le monument était tourné vers le fleuve ; le petit temple est dans une direction perpendiculaire à celle-là.

La pierre dont le temple est bâti est d’un grès fin, d’un ton gris-jaunâtre, et très-propre à recevoir la sculpture. Il paraît qu’elle était également bien choisie pour la solidité de la construction : on peut en juger par les énormes pierres qui vont d’une colonne à l’autre dans les entre-colonnemens du milieu. La longueur de ces pierres est d’environ cinq mètres[7], sur une épaisseur d’un mètre et demi[8] ; cinq pierres à elles seules occupent toute la longueur de ce portique : on en voit encore de plus grandes dans le monument. Toutefois plusieurs de ces pierres se sont écroulées sur le sol.

Nous avons trouvé entre les joints un ciment rougeâtre fort altéré, et aussi, parmi les pierres renversées, des tenons en bois de sycomore, taillés en queue d’aronde, que l’on croit avoir servi à maintenir l’appareil ; ils paraissent enduits de bitume. Sur les terrasses et à l’extérieur, on voit beaucoup de vides laissés par les tenons que les fellâh ou les Arabes ont enlevés partout : il y en avait à chaque pierre[9].

Bien que l’exécution du temple offre le même soin que les architectes d’Égypte ont mis partout dans leurs ouvrages, on serait porté à croire, au premier coup d’œil, qu’il renferme quelque vice de construction qui l’a fait se dégrader plus promptement que les autres, soit qu’il faille l’attribuer à la trop grande masse des architraves, soit que les fondations manquent de solidité ; mais cet édifice a plus souffert encore des ravages des hommes que des injures du temps ; l’incendie dont nous avons parlé a dû principalement contribuer à sa ruine. Il faut compter aussi pour beaucoup les efforts qu’ont faits les Arabes pour arracher les coins placés entre les pierres.

L’état où cet édifice est actuellement nous empêche d’avoir une idée complète des ornemens dont il était revêtu ; cependant nous connaissons le motif principal de cette décoration : ce motif résulte de la double distribution du temple, ainsi que nous le ferons voir plus loin. L’encombrement cache aussi une grande partie des sculptures, et l’on ne voit plus que le haut des chambranles des deux portes d’entrée. Plusieurs colonnes extérieures sont ensevelies sous le sable presque à moitié de leur hauteur ; mais l’intérieur du portique n’est pas aussi encombré que le dehors. Le sable a également rempli les dernières salles du temple jusqu’à deux ou trois mètres des plafonds.

Les chapiteaux sont généralement tous d’une même forme ; tous ceux de la façade sont absolument semblable ; ils se distinguent des autres chapiteaux par leurs volutes. On voit dans le portique le chapiteau à feuilles de dattier, et d’autres espèces de chapiteaux décorés de palmettes, de fleurs et de calices de lotus[10]

Ce qui frappe le plus dans le portique, après en avoir examiné les colonnes, c’est une très-longue corniche qui en occupe toute la longueur : elle est formée par des serpens de ronde-bosse, qui se tiennent sur leur queue, et portent sur la tête un globe aplati. On a déjà décrit ailleurs ce couronnement singulier ; mais peut-être n’est-il nulle part aussi remarquable et d’un aussi grand effet qu’à Ombos, où il a trois pieds de haut : le style de la sculpture en est ferme et bien caractérisé, et la tête de l’ubœus est travaillée avec soin ; l’artiste a exprimé habilement cette forme assez compliquée que présente le serpent dressé debout, et dont le corps arrondi, s’aplatissant insensiblement, devient de plus en plus large en s’approchant de la tête. Le plafond des portiques, dans l’entre-colonnement du milieu, est ordinairement décoré d’une suite de vautours gigantesques, ayant les ailes étendues et les pattes armées d’enseignes. À Ombos, il devait se trouver deux plafonds pareils, et c’est ce qu’on voit en effet. Tout le fond sur lequel ces vautours se détachent est peint en bleu ; la couleur en est encore très-vive. On a également peint le reste du plafond et toutes les murailles du portique. Les figures et les hiéroglyphes sont peints en bleu, en rouge, en jaune et en vert, comme dans le grand temple de Philæ.

Les sujets que présentent les autres parties du plafond sont dignes d’être étudiés : on y voit des figures placées dans des barques et couronnées d’un disque dont une étoile occupe le centre ; plusieurs sont accompagnées d’étoiles isolées, d’autres sont armées de flèches. Dans l’un des sujets que l’on a copiés[11], on remarque un personnage tenant un serpent dans chaque main, et qui n’a point de tête, mais en place un globe avec deux serpents. Nous passons sous silence beaucoup d’autres tableaux, qui diffèrent peu de ceux que l’on a décrits ailleurs, et que, pour cette raison, nous n’avons pas dessinés. Il suffit de dire que toutes les parties du temple étaient également sculptées et coloriées.

Mais l’observation la plus piquante que ces sculptures présentent, c’est que le plafond n’ayant pas été achevé en entier, on y trouve plusieurs parties où les figures ne sont encore que dessinées en rouge. Le lecteur verra avec intérêt deux de ces figures, tracées à travers des carreaux de même couleur[12] ; une d’elles paraît avoir été mise à la place de l’autre, laquelle était dans une attitude renversée. Ce fait précieux nous apprend que les Égyptiens dessinaient et réduisaient par le moyen des carreaux, et qu’ils suivaient des règles certaines pour proportionner leurs figures. On en trouve encore la preuve dans d’autres monumens, qui renferment aussi des figures d’hommes et d’animaux dessinées du premier trait, avec beaucoup de hardiesse et d’habileté : on peut citer en exemple le temple de Contra-Lato. Ce fait prouve que les artistes ne se servaient pas de panneaux, comme quelques-uns l’ont pensé ; des figures pareilles et faisant partie d’une même frise ayant été mesurées au compas, nous les avons trouvées très-sensiblement différentes, quoique toujours dessinées dans l’esprit et avec le galbe convenables.

On sentira aisément ce que cette pratique ancienne a de curieux pour l’histoire de l’art ; l’emploi d’un pareil procédé pour la réduction des figures confirme aussi très-bien la tradition qui attribue à l’Égypte l’invention de la géométrie, et qui lui fait honneur des premières projections géographiques[13]. On se rappelle que Sésostris fit exposer dans les temples une carte de l’Égypte et des contrées qu’il avait soumises depuis le Nil jusqu’à l’Indus ; on sait aussi, d’après Diodore de Sicile, que Pythagore avait puisé en Égypte ses plus fameux théorèmes. Mais, quelque opinion que l’on se fasse à cet égard, le fait dont il s’agit met hors de doute que la connaissance des rapports des lignes semblables vient originairement de l’Égypte.

Nous ferons remarquer encore dans le temple d’Ombos une décoration qui prouve avec quelle intelligence les Ègyptiens distribuaient leurs ornements ; c’est celle qui recouvre les colonnes du portique. Pour la bien faire connaître, on a, dans un dessin particulier, développé le fût de l’une de ces colonnes[14]. La partie inférieure, formée de coupes sur lesquelles reposent la croix à anse et le bâton augural symétriquement répétés, est, comme on peut le voir, composée parfaitement ; l’ornement qui succède est plus détaillé ; enfin, le dernier anneau l’est encore davantage, de manière que, du bas en haut, la richesse va en croissant. Les divers anneaux étaient encore séparés par des bandes d’hiéroglyphes ; et cette sculpture si riche n’ôtait rien à la pureté du fût ; parce qu’elle était en creux. Il faut, parmi les figures de cette colonne, remarquer le lion à tête d’épervier qui orne le second anneau, et qui est souvent répété dans les hiéroglyphes du temple[15]. Enfin, nous citerons une petite frise occupant le haut de la salle qui est la deuxième après le second portique. Il est facile de reconnaître combien cette frise est heureusement ajustée[16] ; encore manque-t-il dans le dessin plusieurs colonnes d’hiéroglyphes qui rendaient plus égaux les intervalles des figures. C’est dans la même salle et sur le lister de la corniche qui couronne la porte de gauche, que l’on voit une inscription grecque du temps de Ptolémée Philométor, gravée avec beaucoup de soin ; elle a été faite au nom des troupes stationnées à Ombos, pour témoigner leur reconnaissance envers les dieux de l’Égypte[17]

La corniche antérieure du temple renferme le globe ailé qui se voit partout ; mais ce globe est répété deux fois, parce que, comme nous l’avons dit, la distribution de l’édifice est double. Chacun des deux globes correspond à l’une des deux entrées. Sous le portique, on trouve deux portes correspondantes, ornées de la même manière, et dont la décoration nous explique la séparation du temple en deux parties. En effet, si l’on coupe verticalement par le milieu l’une de ces portes[18], on observe, dans toute la partie droite, que le dieu qui reçoit les hommages a une tête d’épervier ; et dans la partie gauche, que le dieu a une tête de crocodile : c’est une règle qui a été suivie dans tout le temple, autant qu’on en juge par ce qui reste debout[19]. On a copié complètement une des scènes où Osiris porte la tête du crocodile[20] ; l’étude de ce bas-relief avec tous ses hiéroglyphes sera utile aux savans qui font des recherches sur la langue sacrée.

Le globe ailé qui couronne également les scènes où se trouve l’épervier, et celles où figure le crocodile, fait voir qu’ils se rapportent l’un et l’autre à la même divinité, et que tous deux sont l’emblème d’un attribut particulier d’Osiris. L’épervier est, comme on le sait, le symbole du soleil, et le crocodile doit se rapporter à l’inondation, dont il était le symbole pour les habitans d’Ombos. En effet, les eaux du Nil n’arrivaient jadis à Ombos que par un canal, ainsi que nous l’avons déjà dit d’après les auteurs anciens[21] : le fleuve coulait alors beaucoup plus à l’ouest. Dès qu’il franchissait ses bords pour se répandre sur les terres et pénétrer dans les canaux intérieurs, alors les crocodiles, jusque-là bornés aux rives du fleuve, pouvaient suivre les eaux dans leur marche, et arriver jusqu’aux villes méditerranées. C’est ainsi que le peuple d’Ombos pouvait regarder le crocodile comme le signe et la mesure du débordement : c’en est assez pour concevoir comment on a donné une tête de crocodile au dieu symbole du fleuve.

Qu’on nous permette ici d’examiner en peu de mots ce que rapportent les anciens auteurs, sur le culte attribué aux habitans d’Ombos. C’est une opinion reçue d’après Élien, et surtout d’après Juvénal, qu’on y rendait les honneurs divins au crocodile. Le poète, emporté par sa verve satirique, et sans égard aux lieux et aux temps, a représenté les gens de Tentyra et ceux d’Ombos comme des peuples voisins qui, à l’occasion de ce culte, se livraient de temps immémorial une guerre à mort ; il a même voulu consacrer à la postérité les détails atroces de cette prétendue guerre, afin d’inspirer de l’indignation pour un culte aussi étrange que celui d'un reptile anthropophage.

Inter finitimos vetus atque antiqua simulias
Immortale odium, et nunquam sanabile vulnux,
Ardet adhuic, Ombos et Tentyra[22].

Mais que penser de cette déclamation poétique, lorsque l’on sait que ces deux villes sont séparées par un intervalle de cinquante lieues ? Déjà d’habiles critiques ont relevé cette erreur grossière ; on l’a même rejetée sur les copistes[23]. Quoi qu’il en soit, il suffit d’avoir un peu étudié la religion égyptienne dans les auteurs qui l’ont mieux connue, tels que Diodore de Sicile, Hérodote, Plutarque, Porphyre, Jamblique, pour être convaincu que Juvénal s’est livré à l’exagération, et que même à le supposer témoin des horreurs qu’il décrit, il ne faudrait pas, du siècle où il a vécu, conclure pour les temps antérieurs où l’Égypte et sa religion étaient florissantes. Il ne paraît pas que les écrivains romains, si l’on excepte Cicéron et Sénèque, aient eu des idées justes sur l’esprit de cette religion tout emblématique, et presque toute fondée sur la connaissance des phénomènes naturels. Une des principales connaissances que les colléges d’Égypte avaient acquises et perfectionnées, était celle des habitudes des animaux du Nil, et en général des animaux propres à l’Égypte. Ils savaient que le crocodile, quoiqu’amphibie, ne s’enfonce jamais beaucoup dans les terres, si ce n’est à l’époque des hautes eaux. Cette observation, déjà faite par M. de Pauw, me semble expliquer très-bien pourquoi le crocodile était l’emblème de l’eau potable[24].

Par cette seule connaissance de la signification symbolique du crocodile, on devait voir ce qu’il faut entendre du culte des Ombites et de celui des autres nomes où les mêmes pratiques étaient en usage. Ce sont les figures gravées sur les temples, qui, à n’en pas douter, ont fait dire aux Grecs et aux Romains que le crocodile était un dieu adoré en Égypte. Quant aux guerres civiles dont les auteurs font mention, il est assez raisonnable de les attribuer, comme a fait le critique déjà nommé plus haut, soit à des vues d’intérêt, soit à quelques prééminences ou à des avantages de commerce que des villes voisines ont pu se disputer à une époque récente. Ces sortes de rivalités ne sont pas sans exemple dans notre propre pays ; et de nos jours même, en Égypte, on en voit souvent de pareilles qui amènent des combats très-acharnés.

  1. C’est-à-dire de plus d'un diamètre et un sixième.
  2. Cent trente pieds.
  3. Cent quatre-vingt-cinq pieds.
  4. Cent quatorze pieds.
  5. Trente-sept pieds.
  6. Près de dix-neuf pieds.
  7. Quinze pieds.
  8. Un peu plus de quatre pieds et demi.
  9. Voyez la Description de l’île de Philæ, chap. I, §. VIII.
  10. Voyez l’explication de la pl. 41.
  11. Voyez pl. 44, fig. 8.
  12. Voyez plage. 44, fig. 3.
  13. C’est ce que témoigne Apollonius de Rhodes. Selon Clément d’Alexandrie, l’hiérogrammatiste, ou écrivain des choses sacrées, qui occupait le troisième rang parmi les prêtres des collèges d’Égypte, devait être instruit sur la cosmographie et la géographie générales, et en particulier sur la chorographie de l’Égypte et la description du Nil (Strom. l. v, p. 702 ; Paris, 1566). Les cartes que fit dresser Josué pour le partage des terres être les tribus d’Israël, furent exécutées d’après les méthodes égyptiennes (Josué, c. xviii, v. 4 et 9) ce que Josèphe en rapporte suppose un véritable cadastre : Moxque eos viros misit ad metiendam terram, adjunctis ad eos quibusdam geometriæ peritis ;… hisque mandata dedit ut æstimationem agrorum juxta bonitatem terræ facerent (Joseph. Ant. Jud. lib. v). Voyez le Mémoire sur le système métrique des Égyptiens.
  14. Voyez pl. 44, fig. 1.
  15. Les inscriptions hiéroglyphiques recueillies dans le temple présentent des remarques intéressantes qui seront exposées ailleurs (voyez l’explication des planches d’Ombos, etc.)
  16. Voyez pl. 44, fig. 5.
  17. Voyez le Mém. de M. Jomard sur les inscript. recueillies en Égypte.
  18. Voyez pl. 43, fig. 20.
  19. Voyez pl. 44, fig. 5.
  20. Voyez pl. 43, fig. 19.
  21. Strab. Geogr. lib. xvii. Ælian. de nat. anim. lib. x, cap. 21. M. de Pauw a supposé ce fait sans preuve, et la position actuelle des ruines sur la rive du fleuve semblerait d’abord le démentir ; mais l’examen attentif des localités confirme le témoignage des anciens.
  22. Juvenal. sat. xv
  23. M. Villoteau a fait à ce sujet des recherches curieuses, dont il nous a permis de mettre ici le résultat sous les yeux du lecteur. Dans les meilleures et les plus anciennes éditions de Juvénal, on trouve Combos, et non pas Ombos, que les derniers éditeurs ont introduit dans le texte. Ce mot de Combos vient lui-même de celui de Coptos, altéré par les copistes, qui ont écrit négligemment les deux lettres p et t. Ce qui prouve ce fait, c’est qu’il existe à la Bibliothèque royale un manuscrit très-anciens, où, au lieu de Combos, on lit Copos avec une barre sur l’ o et près du p : il est possible que ce trait d’abréviation ait été originairement placé sur le p lui-même ; ce qui eût indiqué, comme on sait, le t joint au p. Au reste, dans presque tous les manuscrits, ce nom commence par un c.
  24. C’est Eusèbe qui nous l’apprend dans un chapitre très-curieux, où il expose plusieurs symboles égyptiens. Voici la version latine du passage : Iidem aliquando solem hominis cujusdam navigium crocodilo impositum conscendentis symbolo repræsentant : ac navigium quidem, institutum in humida mollique regione mouth significant ; crocodilus verò, aquam illam ad bibendum fucilem (πότιμον ὔδωρ) per quam sol feratur. Enscb. Præparat. evang. l. iii, c. xi, p. 115 ; Paris, 1628 Voyez aussi Clément d’Alexandrie, Strom. lib. v, p. 632 ; Paris, 1566.