De la place de l’homme dans la nature/03

Traduction par Eugène Dally.
J.-B. Baillière et fils (p. xiii-xiv).

PRÉFACE DU TRADUCTEUR



Quoique ce volume soit composé de plusieurs parties distinctes, on s’apercevra aisément qu’elles sont étroitement reliées par leur objet principal, qui est l’étude de la place qu’occupe l’homme dans la série des êtres vivants, et, plus spécialement encore, de l’origine de l’humanité. Cette étude, considérée jusqu’à ces dernières années comme sans bases scientifiques, prend aujourd’hui un caractère de plus en plus positif, et les belles démonstrations anatomiques de M. Huxley contribueront à affirmer ce caractère. C’est pour déterminer leur place dans l’ensemble du mouvement philosophique de la science moderne que nous avons écrit une Introduction où sont groupés tous les éléments du problème fondamental de la biologie.

Au moment où cette traduction et cette introduction allaient paraître, le Congrès international d’anthropologie et d’archéologie préhistoriques se réunit à Paris sous la direction des savants les plus illustres dans toutes les branches de la science de l’homme. Nous eûmes alors la pensée de faire profiter nos lecteurs des travaux du congrès qui se rapportaient aux sujets traités dans ce volume, et nous avons rédigé en appendice une analyse de ces travaux faite sur nos notes ou sur les documents originaux qu’ont bien voulu nous communiquer leurs auteurs. Nous devons aussi remercier le secrétaire général, M. de Mortillet, à qui revient l’honneur et le mérite de l’initiative de cette réunion, et qui a mis libéralement à notre disposition plusieurs mémoires qui étaient entre ses mains. D’un autre côté, l’un des secrétaires, M. Hamy, a bien voulu nous communiquer quelques-unes de ses notes. Néanmoins nous n’avons pas eu la prétention de faire un résumé complet, qui eût demandé tout un volume, même en s’en tenant, ainsi que nous l’avons fait, aux questions directement anthropologiques. Nous espérons pourtant que notre travail sera, à plusieurs points de vue, jugé utile.

Ce volume peut donc être considéré comme embrassant la science générale de l’homme dans le passé, dans le présent et dans ses rapports anatomiques avec la paléontologie et la zoologie. Nous ne nous dissimulons ni ses imperfections ni ses lacunes, mais nous croyons que, tel quel, il résume idéalement, sur des questions presque entièrement modernes, l’état actuel du savoir et des conceptions.

E. Dally.
Paris, le 20 octobre 1867.