De la division du travail social/Livre III/Chapitre I/III

Félix Alcan (p. 408-418).
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Livre III, Chapitre I


III


Quoique A. Comte ait reconnu que la division du travail est une source de solidarité, il semble n’avoir pas aperçu que cette solidarité est sui generis et se substitue peu à peu à celle qu’engendrent les similitudes sociales. C’est pourquoi, remarquant que celles-ci sont très effacées là où les fonctions sont très spécialisées, il a vu dans cet effacement un phénomène morbide, une menace pour la cohésion sociale, due à l’excès de la spécialisation, et il a expliqué par là les faits d’incoordination qui accompagnent parfois le développement de la division du travail. Mais puisque nous avons établi que l’affaiblissement de la conscience collective est un phénomène normal, nous ne saurions en faire la cause des phénomènes anormaux que nous sommes en train d’étudier. Si, dans certains cas, la solidarité organique n’est pas tout ce qu’elle doit être, ce n’est certainement pas parce que la solidarité mécanique a perdu du terrain, mais c’est que toutes les conditions d’existence de la première ne sont pas réalisées.

Nous savons en effet que, partout où on l’observe, on rencontre en même temps une réglementation suffisamment développée qui détermine les rapports mutuels des fonctions[1]. Pour que la solidarité organique existe, il ne suffit pas qu’il y ait un système d’organes nécessaires les uns aux autres et qui sentent d’une façon générale leur solidarité, mais il faut encore que la manière dont ils doivent concourir, sinon dans toute espèce de rencontres, du moins dans les circonstances les plus fréquentes, soit prédéterminée. Autrement, il faudrait à chaque instant de nouvelles luttes pour qu’ils pussent s’équilibrer, car les conditions de cet équilibre ne peuvent être trouvées qu’à l’aide de tâtonnements au cours desquels chaque partie traite l’autre en adversaire au moins autant qu’en auxiliaire. Ces conflits se renouvelleraient donc sans cesse, et, par conséquent, la solidarité ne serait guère que virtuelle, si les obligations mutuelles devaient être tout entières débattues à nouveau dans chaque cas particulier. On dira qu’il y a les contrats. Mais, d’abord, toutes les relations sociales ne sont pas susceptibles de prendre cette forme juridique. Nous savons d’ailleurs que le contrat ne se suffit pas à lui-même, mais suppose une réglementation qui s’étend et se complique comme la vie contractuelle elle-même. De plus, les liens qui ont cette origine sont toujours de courte durée. Le contrat n’est qu’une trêve et assez précaire ; il ne suspend que pour un temps les hostilités. Sans doute, si précise que soit une réglementation, elle laissera toujours une place libre pour bien des tiraillements. Mais il n’est ni nécessaire ni même possible que la vie sociale soit sans luttes. Le rôle de la solidarité n’est pas de supprimer la concurrence, mais de la modérer.

D’ailleurs, à l’état normal, ces règles se dégagent d’elles-mêmes de la division du travail ; elles en sont comme le prolongement. Assurément, si elle ne rapprochait que des individus qui s’unissent pour quelques instants en vue d’échanger des services personnels, elle ne pourrait donner naissance à aucune action régulatrice. Mais ce qu’elle met en présence, ce sont des fonctions, c’est-à-dire des manières d’agir définies, qui se répètent identiques à elles-mêmes dans des circonstances données, puisqu’elles tiennent aux conditions générales et constantes de la vie sociale. Les rapports qui se nouent entre ces fonctions ne peuvent donc manquer de parvenir au même degré de fixité et de régularité. Il y a certaines manières de réagir les unes sur les autres qui, se trouvant plus conformes à la nature des choses, se répètent plus souvent et deviennent des habitudes ; puis les habitudes, à mesure qu’elles prennent de la force, se transforment en règles de conduite. Le passé prédétermine l’avenir. Autrement dit, il y a un certain départ des droits et des devoirs que l’usage établit et qui finit par devenir obligatoire. La règle ne crée donc pas l’état de dépendance mutuelle où sont les organes solidaires, mais ne fait que l’exprimer d’une manière sensible et définie, en fonction d’une situation donnée. De même le système nerveux, bien loin de dominer l’évolution de l’organisme, comme on l’a cru autrefois, en résulte[2]. Les filets nerveux ne sont vraisemblablement que les lignes de passage qu’ont suivies les ondes de mouvements et d’excitations échangées entre les divers organes ; ce sont des canaux que la vie s’est creusés à elle-même en coulant toujours dans le même sens, et les ganglions ne seraient que le lieu d’intersection de plusieurs de ces lignes[3]. C’est pour avoir méconnu cet aspect du phénomène que certains moralistes ont accusé la division du travail de ne pas produire de solidarité véritable. Ils n’y ont vu que des échanges particuliers, combinaisons éphémères, sans passé comme sans lendemain, où l’individu est abandonné à lui-même ; ils n’ont pas aperçu ce lent travail de consolidation, ce réseau de liens qui peu à peu se tisse de soi-même et qui fait de la solidarité organique quelque chose de permanent.

Or, dans tous les cas que nous avons décrits plus haut, cette réglementation ou n’existe pas, ou n’est pas en rapport avec le degré de développement de la division du travail. Il n’y a plus aujourd’hui de règles qui fixent le nombre des entreprises économiques et, dans chaque branche d’industrie, la production n’est pas réglementée de manière à ce qu’elle reste exactement au niveau de la consommation. Nous ne voulons d’ailleurs tirer de ce fait aucune conclusion pratique ; nous ne soutenons pas qu’une législation restrictive soit nécessaire ; nous n’avons pas à en peser ici les avantages et les inconvénients. Ce qui est certain, c’est que ce défaut de réglementation ne permet pas l’harmonie régulière des fonctions. Les économistes démontrent, il est vrai, que cette harmonie se rétablit d’elle-même, quand il le faut, grâce à l’élévation ou à l’avilissement des prix, qui, suivant les besoins, stimule ou ralentit la production. Mais, en tout cas, elle ne se rétablit ainsi qu’après des ruptures d’équilibre et des troubles plus ou moins prolongés. D’autre part, ces troubles sont naturellement d’autant plus fréquents que les fonctions sont plus spécialisées ; car plus une organisation est complexe, et plus la nécessité d’une réglementation étendue se fait sentir.

Les rapports du capital et du travail sont, jusqu’à présent, restés dans le même état d’indétermination juridique. Le contrat de louage de services occupe dans nos Codes une bien petite place, surtout quand on songe à la diversité et à la complexité des relations qu’il est appelé à régler. Au reste, il n’est pas nécessaire d’insister sur une lacune que tous les peuples sentent actuellement et s’efforcent de combler.

Les règles de la méthode sont à la science ce que les règles du droit et des mœurs sont à la conduite ; elles dirigent la pensée du savant comme les secondes gouvernent les actions des hommes. Or, si chaque science a sa méthode, l’ordre qu’elle réalise est tout interne. Elle coordonne les démarches des savants qui cultivent une même science, non leurs relations avec le dehors. Il n’y a guère de disciplines qui concertent les efforts de sciences différentes en vue d’une fin commune. C’est surtout vrai des sciences morales et sociales ; car les sciences mathématiques, physico-chimiques et même biologiques ne semblent pas être à ce point étrangères les unes aux autres. Mais le juriste, le psychologue, l’anthropologiste, l’économiste, le statisticien, le linguiste, l’historien procèdent à leurs investigations comme si les divers ordres de faits qu’ils étudient formaient autant de mondes indépendants. Cependant, en réalité, ils se pénètrent de toutes parts ; par conséquent, il en devrait être de même des sciences correspondantes. Voilà d’où vient l’anarchie que l’on a signalée, non sans exagération d’ailleurs, dans la science en général, mais qui est surtout vraie de ces sciences déterminées. Elles offrent en effet le spectacle d’un agrégat de parties disjointes qui ne concourent pas entre elles. Si donc elles forment un ensemble sans unité, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas un sentiment suffisant de leurs ressemblances ; c’est qu’elles ne sont pas organisées.

Ces divers exemples sont donc des variétés d’une même espèce ; dans tous ces cas, si la division du travail ne produit pas la solidarité, c’est que les relations des organes ne sont pas réglementées ; c’est qu’elles sont dans un état d’anomie.


Mais d’où vient cet état ?

Puisque un corps de règles est la forme définie que prennent avec le temps les rapports qui s’établissent spontanément entre les fonctions sociales, on peut dire a priori que l’état d’anomie est impossible partout où les organes solidaires sont en contact suffisant et suffisamment prolongé. En effet, étant contigus, ils sont aisément avertis en chaque circonstance du besoin qu’ils ont les uns des autres et ont par conséquent un sentiment vif et continu de leur mutuelle dépendance. Comme, pour la même raison, les échanges se font entre eux facilement, ils se font aussi fréquemment ; étant réguliers, ils se régularisent d’eux-mêmes et le temps achève peu à peu l’œuvre de consolidation. Enfin, parce que les moindres réactions peuvent être ressenties de part et d’autre, les règles qui se forment ainsi en portent l’empreinte, c’est-à-dire qu’elles prévoient et fixent jusque dans le détail les conditions de l’équilibre. Mais si, au contraire, quelque milieu opaque est interposé, il n’y a plus que les excitations d’une certaine intensité qui peuvent se communiquer d’un organe à l’autre. Les relations étant rares ne se répètent pas assez pour se déterminer ; c’est à chaque fois nouvelle de nouveaux tâtonnements. Les lignes de passage suivies par les ondes de mouvement ne peuvent pas se creuser parce que ces ondes elles-mêmes sont trop intermittentes. Du moins, si quelques règles parviennent cependant à se constituer, elles seront générales et vagues ; car, dans ces conditions, il n’y a que les contours les plus généraux des phénomènes qui puissent se fixer. Il en sera de même si la contiguïté, tout en étant suffisante, est trop récente ou a trop peu duré[4].

Très généralement, cette condition se trouve réalisée par la force des choses. Car une fonction ne peut se partager entre deux ou plusieurs parties d’un organisme que si celles-ci sont plus ou moins contiguës. De plus, une fois que le travail est divisé, comme elles ont besoin les unes des autres, elles tendent naturellement à diminuer la distance qui les sépare. C’est pourquoi, à mesure qu’on s’élève dans l’échelle animale, on voit les organes se rapprocher et, comme dit M. Spencer, s’introduire dans les interstices les uns des autres. Mais un concours de circonstances exceptionnelles peut faire qu’il en soit autrement.

C’est ce qui se produit dans les cas qui nous occupent. Tant que le type segmentaire est fortement marqué, il y a à peu près autant de marchés économiques que de segments différents ; par conséquent, chacun d’eux est très limité. Les producteurs, étant très près des consommateurs, peuvent se rendre facilement compte de l’étendue des besoins à satisfaire. L’équilibre s’établit donc sans peine et la production se règle d’elle-même. Au contraire, à mesure que le type organisé se développe, la fusion des divers segments les uns dans les autres entraîne celle des marchés en un marché unique, qui embrasse à peu près toute la société. Il s’étend même au delà et tend à devenir universel ; car les frontières qui séparent les peuples s’abaissent en même temps que celles qui séparaient les segments de chacun d’eux. Il en résulte que chaque industrie produit pour des consommateurs qui sont dispersés sur toute la surface du pays ou même du monde entier. Le contact n’est donc plus suffisant. Le producteur ne peut plus embrasser le marché du regard, ni même par la pensée ; il ne peut plus s’en représenter les limites, puisqu’il est pour ainsi dire illimité. Par suite, la production manque de frein et de règle ; elle ne peut que tâtonner au hasard et, au cours de ces tâtonnements, il est inévitable que la mesure soit dépassée, tantôt dans un sens et tantôt dans l’autre. De là ces crises qui troublent périodiquement les fonctions économiques. L’accroissement de ces crises locales et restreintes que sont les faillites est vraisemblablement un effet de cette même cause.

À mesure que le marché s’étend, la grande industrie apparaît. Or, elle a pour effet de transformer les relations des patrons et des ouvriers. Une plus grande fatigue du système nerveux jointe à l’influence contagieuse des grandes agglomérations accroît les besoins de ces derniers. Le travail à la machine remplace celui de l’homme ; le travail à la manufacture celui du petit atelier. L’ouvrier est enrégimenté, enlevé pour toute la journée à sa famille ; il vit toujours plus séparé de celui qui l’emploie, etc. Ces conditions nouvelles de la vie industrielle réclament naturellement une organisation nouvelle ; mais comme ces transformations se sont accomplies avec une extrême rapidité, les intérêts en conflits n’ont pas encore eu le temps de s’équilibrer[5].

Enfin, ce qui explique que les sciences morales et sociales sont dans l’état que nous avons dit, c’est qu’elles ont été les dernières à entrer dans le cercle des sciences positives. Ce n’est guère en effet que depuis un siècle que ce nouveau champ de phénomènes s’est ouvert à l’investigation scientifique. Les savants s’y sont installés, les uns ici, les autres là, suivant leurs goûts naturels. Dispersés sur cette vaste surface, ils sont restés jusqu’à présent trop éloignés les uns des autres pour sentir tous les liens qui les unissent. Mais, par cela seul qu’ils pousseront leurs recherches toujours plus loin de leurs points de départ, ils finiront nécessairement par s’atteindre et, par conséquent, par prendre conscience de leur solidarité. L’unité de la science se formera ainsi d’elle-même ; non pas l’unité abstraite d’une formule, d’ailleurs trop exiguë pour la multitude des choses qu’elle devrait embrasser, mais l’unité vivante d’un tout organique. Pour que la science soit une, il n’est pas nécessaire qu’elle tienne tout entière dans le champ de regard d’une seule et même conscience, — ce qui d’ailleurs est impossible, — mais il suffit que tous ceux qui la cultivent sentent qu’ils collaborent à une même œuvre.


Ce qui précède ôte tout fondement à un des plus graves reproches qu’on ait faits à la division du travail.

On l’a souvent accusée de diminuer l’individu en le réduisant au rôle de machine. Et en effet, s’il ne sait pas où tendent ces opérations qu’on réclame de lui, s’il ne les rattache à aucun but, il ne peut plus s’en acquitter que par routine. Tous les jours, il répète les mêmes mouvements avec une régularité monotone, mais sans s’y intéresser ni les comprendre. Ce n’est plus la cellule vivante d’un organisme vivant, qui vibre sans cesse au contact des cellules voisines, qui agit sur elles et répond à son tour à leur action, s’étend, se contracte, se plie et se transforme suivant les besoins et les circonstances ; ce n’est plus qu’un rouage inerte, qu’une force extérieure met en branle et qui se meut toujours dans le même sens et de la même façon. Évidemment, de quelque manière qu’on se représente l’idéal moral, on ne peut rester indifférent à un pareil avilissement de la nature humaine. Si la morale a pour but le perfectionnement individuel, elle ne peut permettre qu’on ruine à ce point l’individu, et, si elle a pour fin la société, elle ne peut laisser se tarir la source même de la vie sociale ; car le mal ne menace pas seulement les fonctions économiques, mais toutes les fonctions sociales, si élevées soient-elles. « Si, dit A. Comte, l’on a souvent justement déploré dans l’ordre matériel l’ouvrier exclusivement occupé pendant sa vie entière à la fabrication de manches de couteaux ou de têtes d’épingles, la saine philosophie ne doit pas, au fond, faire moins regretter dans l’ordre intellectuel l’emploi exclusif et continu du cerveau humain à la résolution de quelques équations ou au classement de quelques insectes : l’effet moral, en l’un et l’autre cas, est malheureusement fort analogue[6]. »

On a parfois proposé comme remède de donner aux travailleurs, à côté de leurs connaissances techniques et spéciales, une instruction générale. Mais, à supposer qu’on puisse ainsi racheter quelques-uns des mauvais effets attribués à la division du travail, ce n’est pas un moyen de les prévenir. La division du travail ne change pas de nature parce qu’on la fait précéder d’une culture générale. Sans doute, il est bon que le travailleur soit en état de s’intéresser aux choses de l’art, de la littérature, etc. ; mais il n’en reste pas moins mauvais qu’il ait été tout le jour traité comme une machine. Qui ne voit d’ailleurs que ces deux existences sont trop opposées pour être conciliables et pouvoir être menées de front par le même homme ! Si l’on prend l’habitude des vastes horizons, des vues d’ensemble, des belles généralités, on ne se laisse plus confiner sans impatience dans les limites étroites d’une tâche spéciale. Un tel remède ne rendrait donc la spécialisation inoffensive qu’en la rendant intolérable et, par conséquent, plus ou moins impossible.

Ce qui lève la contradiction, c’est que, contrairement à ce qu’on a dit, la division du travail ne produit pas ces conséquences en vertu d’une nécessité de sa nature, mais seulement dans des circonstances exceptionnelles et anormales. Pour qu’elle puisse se développer sans avoir sur la conscience humaine une aussi désastreuse influence, il n’est pas nécessaire de la tempérer par son contraire ; il faut et il suffit qu’elle soit elle-même, que rien ne vienne du dehors la dénaturer. Car, normalement, le jeu de chaque fonction spéciale exige que l’individu ne s’y enferme pas étroitement, mais se tienne en rapports constants avec les fonctions voisines, prenne conscience de leurs besoins, des changements qui y surviennent, etc. La division du travail suppose que le travailleur, bien loin de rester courbé sur sa tâche, ne perd pas de vue ses collaborateurs immédiats, agit sur eux et reçoit leur action. Ce n’est donc pas une machine qui répète des mouvements dont il n’aperçoit pas la direction ; mais il sait qu’ils tendent quelque part, vers un but qu’il conçoit plus ou moins distinctement. Il sent qu’il sert à quelque chose. Pour cela, il n’est pas nécessaire qu’il embrasse de bien vastes portions de l’horizon social ; il suffit qu’il en aperçoive assez pour comprendre que ses actions ont une fin en dehors d’elles-mêmes. Dés lors, si spéciale, si uniforme que puisse être son activité, c’est celle d’un être intelligent, car elle a un sens et il le sait. Les économistes n’auraient pas laissé dans l’ombre ce caractère essentiel de la division du travail et, par suite, ne l’auraient pas exposée à ce reproche immérité, s’ils ne l’avaient réduite à n’être qu’un moyen d’accroître le rendement des forces sociales, s’ils avaient vu qu’elle est avant tout une source de solidarité.

  1. Voir liv. i, ch. VII.
  2. V. Perrier, Colonies animales, p. 746.
  3. Spencer, Principes de biologie, II, 438 et suiv.
  4. Il y a cependant un cas où l’anomie peut se produire quoique la contiguïté soit suffisante. C’est quand la réglementation nécessaire ne peut s’établir qu’au prix de transformations dont la structure sociale n’est plus capable ; car la plasticité des sociétés n’est pas indéfinie. Quand elle est à son terme, les changements même nécessaires sont impossibles.
  5. Rappelons toutefois que, comme on le verra au chapitre suivant, cet antagonisme n’est pas dû tout entier à la rapidité de ces transformations, mais, en bonne partie, à l’inégalité encore trop grande des conditions extérieures de la lutte. Sur ce facteur le temps n’a pas d’action.
  6. Cours, IV, 430.