De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir/La vallée

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De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir : 1888-1897Mercure de France. (p. 73-74).

LA VALLÉE…


La vallée d’Alméria. La vallée d’Alméria
doit être une vallée en tubéreuse aux eaux d’argent
et aux montagnes claires et bleues et aux torrents
pleins de fleurs claires, de grenadiers rouges et luisants.

La vallée d’Alméria. La vallée d’Alméria
doit être une vallée où est un château clair,
des histoires d’amour pleines de seringas,
de jardins en sommeil et de belladones.

La vallée d’Alméria. La vallée d’Alméria
est comme une guitare aux fleurs des citronniers.
Les duègnes surveillaient mal et les cavaliers
engrossaient les belles jeunes filles sous les ombrages noirs.


La vallée d’Alméria. La vallée d’Alméria,
c’est un rêve clair comme le silence des vallées.
Vers les hôtelleries elles s’en sont allées,
celles qu’un muletier descendit dans ses bras.


1895.