Dans les brandes, poèmes et rondels/La Belle Porchère

L

LA BELLE PORCHÈRE


La porchère va remplir l’auge
De son mouillé d’eau de vaisselle.
Les deux bras nus jusqu’à l’aisselle,
Elle va, vient, court et patauge.

— L’air est plein d’une odeur de sauge.
La lumière partout ruisselle.
La porchère va remplir l’auge
De son mouillé d’eau de vaisselle.


Et ma foi ! mon désir se jauge
Aux charmes de la jouvencelle :
Je suis fou de cette pucelle.
— Allons ! verrats, quittez la bauge !
La porchère va remplir l’auge.